région abdominolombale

La région abdominolombale




Introduction locale : la région abdominolombale


Cette région est la région charnière entre la masse thoracoscapulaire et la région pelvienne qui est à la fois la base d’appui du tronc et la charnière des membres inférieurs. L’équilibre de l’homme debout exige que tout déplacement transversal de la région thoracoscapulaire soit compensé également par une translation opposée de la région pelvienne. Les mobilités de la région sont le fait du rachis lombal qui doit se mobiliser dans les différents plans de l’espace avec une forte dominante sagittale.


Les muscles de la région sont principalement concernés par ces exigences liées à la posture, aux différentes variables spatiales et aux liens en chaîne entre les ceintures scapulaire et pelvienne.


Ce rôle de stabilité est fréquemment perturbé par la deuxième fonction de ces muscles, qui est d’assurer la contention abdominale qui maintient une pression contenant les viscères quelle que soit la mobilité spatiale.


Ce rôle de contention est souvent perturbé par les désordres fonctionnels et pathologiques des organes, dont le volume variable influence la course de ces muscles, mais également leur tonicité.



Les dysfonctions viscérales et leur répercussion sur l’équilibre thoracopelvien







Utérus


Chez la femme, l’organe utérin est soumis à des changements de volume au cours des cycles menstruels (variations variables d’une femme à l’autre). Ces modifications consistent en une augmentation du volume, mais également du poids de l’utérus à l’approche de la fin du cycle, ce qui impose une distension de la paroi abdominale afin de donner à l’organe la place pour un volume suffisant à son fonctionnement physiologique.


Lors d’une période de grossesse, la distension de la paroi abdominale atteint des proportions remarquables, afin d’offrir à l’organe qui porte le fœtus le volume nécessaire. Il s’agit d’une véritable hypotonie, et la paroi abdominale de la femme ne pourra retrouver sa tension normale qu’après l’accouchement, lorsque les conditions fonctionnelles auront retrouvé leur normalité.


Chacun des organes contenus dans l’abdomen et qui, de façon épisodique ou non, change de volume, impose à la paroi abdominale de s’adapter. C’est ainsi qu’à chaque instant, le volume abdominal ne change pas, mais la forme du caisson abdominal s’adapte.


En revanche, au cours du temps, et notamment en fonction des cycles biologiques, le volume abdominal change et c’est en premier lieu la course des abdominaux qui permet ce changement de volume. Un autre muscle concourt à ces modifications : c’est le muscle diaphragme (diaphragma) dont la course peut être plus ou moins élevée dans la cage thoracique permettant de jouer ainsi sur le diamètre vertical du caisson abdominal.




Les actions musculaires en situation de fonction


La stabilité de la région thoracopelvienne est essentiellement assurée par des muscles tendus du thorax au bassin. Dans le groupe des muscles abdominaux, un muscle ne participe pas à la posture : c’est le muscle transverse de l’abdomen (transversus abdomini). En revanche, un muscle n’est habituellement pas cité dans ce groupe bien qu’il en fasse fonctionnellement parti : c’est le carré des lombes (quadratus lumborum).









Le mouvement latéral thoracopelvien dépend des actions des muscles obliques ; en symétrie d’un même côté, ils annulent tout mouvement latéral. À l’inverse, en dissymétrie, ils provoquent ce même mouvement.







Cette posture correspond à une double translation, postérieure thoracique et antérieure pelvienne.


Remarque : c’est grâce à une translation opposée entre la masse thoracoscapulaire et la masse abdominopelvienne que la ligne de charge d’équilibre garde sa position centrée sur le polygone d’appui.








Cette posture correspond à une double translation: antérieure thoracique et postérieure pelvienne – posture inverse de la figure précédente (fig. 6).








Cette position de déséquilibre déporte latéralement le thorax par rapport à l’axe pelvien. Pour garder l’équilibre, le sujet est amené à réaliser une translation inverse du bassin. Le mouvement, qui est ici dominant sur le côté droit, ajoute à la translation un abaissement plus prononcé du thorax de ce côté.


Remarque : lorsque l’action n’est pas dominante d’un côté, seule subsiste la translation latérale.









Lorsque cette position ne peut être corrigée, le sujet est suspendu à ses muscles postérieurs gauches et cette position est maintenue par un excès de force de l’oblique interne droit.







La position croisée des deux obliques, tant dans le plan sagittal que frontal, limite la dysmorphie à l’abaissement thoracique sans translation.








L’hypotonie sous-ombilicale est souvent en relation avec une réaction réflexe viscérale ; elle déséquilibre la stabilité pelvienne.








L’hypertonie des muscles droits de l’abdomen rapproche le thorax antérieur du bassin pubien, ce qui modifie la posture de trois étages : thoracique, lombal et pelvien.









Le grand psoas est le muscle de liaison anatomique lombo-pelvi-fémorale. Si ses actions sont connues aux niveaux lombal et coxal, elles restent complexes puisque le muscle a également une action sur la translation pelvienne.








La cassure lombale accompagnée d’une bascule antérieure du bassin est souvent en relation avec des hypertonies des fléchisseurs de l’articulation coxofémorale. Le muscle grand psoas renforcé par l’iliaque (iliacus) y joue un rôle dominant, chacun de ces deux muscles ayant une action particulière : le psoas rétropulse, l’iliaque antéverse.









Le carré des lombes forme le lien postéro-latéral-pelvien. Il joue un double rôle : celui de contention abdominale à côté des autres muscles du caisson et un rôle dans l’équilibre frontal de la région postérieure thoracopelvienne.








Cette translation latérale droite réalisée parallèlement à une courbure frontale redressée signe la dominante du muscle carré des lombes du même côté qui déporte l’aplomb de la charnière thoracolombale et lombo-sacrale.



La colonne lombale se déporte latéralement, ce qui crée une courbure concave de ce côté et un déport latéral du thorax (déjettement).


Lorsque le mouvement est strictement frontal le carré des lombes est seul concerné. Par contre lorsqu’il est accompagné d’une antépulsion du thorax ce deuxième mouvement est la signature d’une action de l’oblique externe.






Habituellement, dans le plan frontal, le grand psoas réalise une convexité latérale lombale sans compensation alors que le carré des lombes réalise une concavité latérale avec déjettement.



L’association d’une convexité lombale droite et d’un déjettement thoracolombal gauche signe l’action simultanée du grand psoas droit et du carré de lombes gauche.






Remarque : sur cette figure le carré des lombes est dominant. Dans le cas contraire le déjettement est moins visible et la déformation peu apparente.



Recherche palpatoire de la contracture


Ce muscle antérieur de la paroi abdominale est large ; les deux muscles droits occupent, vue de face, les deux tiers de la largeur de l’abdomen.



L’organisation anatomique de ce muscle en fait un muscle multigastrique dont chacun des étages peut être indépendant de celui qui le jouxte. Entre les séparations fibreuses superficielles et profondes transversales au trajet des fibres, nous pouvons compter de sept à huit ventres musculaires en série.


L’innervation étant différente à chaque étage, la palpation se doit d’apprécier la rénitence de chaque niveau. Il est courant de dissocier les parties sus- et sous-ombilicale mais l’on peut envisager dans quelques cas une palpation plus fine dissociant un plus grand nombre d’étages.


La palpation doit tenir compte de ce que dans sa partie profonde il existe une région molle, habituellement dépressive lorsque les organes digestifs sont en bonne santé ; la main se place donc à plat. La paume est en contact élargi (aplati), les doigts sont écartés, les phalanges alignées sans rigidité, le contact est pulpaire. La pression sans effort apprécie la rénitence de la surface ; cette palpation est ensuite réalisée aux différents étages, depuis la région thoracique antérieure jusqu’à la région iliopubienne. Compte tenu des variables possibles de la rénitence entre les parties suset sous-ombilicales, il est nécessaire de garder une comparaison entre les deux côtés.


Une faible rénitence découverte au cours d’un examen palpatoire signe plutôt une hypotonie et correspond à une proéminence abdominale découverte au cours d’un examen morphologique.


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Apr 23, 2017 | Posted by in MÉDECINE COMPLÉMENTAIRE ET PROFESSIONNELLE | Comments Off on région abdominolombale

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