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RACHITISME

Définition

Ostéopathie nutritionnelle, devenue très rare, caractérisée par une ostéopénie localisée résultant d’un défaut de minéralisation de la trame osseuse métaphysaire qui a tendance à s’hypertrophier en provoquant des déformations du squelette.

Elle résulte d’une carence associée en vitamine D et en calcium.

Symptômes

Très rare à l’état isolé chez le chien, mais éventuellement associé à l’ostéofibrose juvénile, plus expressive cliniquement.

Pratiquement inexistante chez le chat.

– Retard de croissance (net vers 5 mois) et mauvais état général (ptose abdominale).

– Hypertrophies symétriques, froides et peu douloureuses, juxta-articulaires (surtout articulations radio-ulno-carpienne et jonctions chondro-costales).

– Tendance à la plantigradie, mais plus tardive que dans l’ostéofibrose juvénile.

Examen radiographique

Indispensable, il montre :

– un élargissement important du cartilage de conjugaison ;

– un élargissement métaphysaire (image en « bouchon de champagne »).

Diagnostic de laboratoire

Il est peu spécifique :

– calcémie normale ;

– élévation des phosphatases alcalines.

Traitement

• LE RACHITISME SURVIENT LORS D’UNE DOUBLE CARENCE

– en minéraux (particulièrement en calcium, voir Ostéofibrose juvénile), et

– en vitamine D, dont les besoins sont faibles (de l’ordre de 20 UI/kg/j) et généralement couverts.

Toutefois, un régime « tout viande » provoque une ostéofibrose nette et un certain degré de rachitisme, qui passe généralement inaperçu car il est plus discret et plus tardif.

• L’alimentation industrielle ou les rations ménagéres additionnées de la plupart des compléments minéro-vitaminés du commerce (vérifier la date de péremption) suffisent à apporter la vitamine D nécessaire.

Pour les grandes races et en cas de doute, rajouter des dérivés du lait introduits progressivement dans la ration ; mais il faut être très prudent dans l’utilisation des préparations vitaminiques à usage humain (voir Vitamines [carences et hypervitaminoses]).

Conduite du traitement

• Couverture des besoins calciques : 0,5 g de Ca/kg/j (voir Ostéofibrose juvénile).

• Couverture des besoins en vitamine D (ergocalciférol) : 20 UI/kg (Stérogyl Solution Buvable*).

La voie buccale doit être préférée à la voie parentérale qui peut être cause d’une hypervitaminose.

RADIOTHÉRAPIE

Définition

La radiothérapie, technique d’utilisation encore limitée chez le chien et le chat, mais qui participe au traitement de nombreux cancers chez l’homme, utilise les radiations ionisantes dans un but thérapeutique.

Son principe d’utilisation fait appel aux effets physiques du rayonnement sur la matière. Ces effets physiques entraînent des effets biologiques conduisant à la mort cellulaire. Les indications et la réalisation de ces traitements obéissent à des règles strictes qui permettent l’utilisation de la radiothérapie à des fins curatives, adjuvantes ou palliatives.

Le but d’une irradiation est la mort des cellules cancéreuses tout en limitant au maximum les répercussions sur les cellules saines environnantes d’autre part.

La radiothérapie fait appel soit à l’irradiation à distance (ex. : cobaltothérapie), soit à la mise en place d’une substance radioactive au contact des cellules malignes (ex : fil d’iridium dans le traitement du fibrosarcome du chat), soit à l’injection de substance radioactive fixée préférentiellement par un tissu (traitement d’une tumeur thyroïdienne à l’aide d’injection d’iode 131).

Indications

La radiothérapie ne peut être mise en route que si l’on connaît :

– la nature histologique de la tumeur ;

– son bilan d’extension loco-régional et général ;

– l’état des organes voisins ;

– le volume cible.

La radiothérapie peut être utilisée selon trois modalités :

– radiothérapie curative ;

– radiothérapie adjuvante ;

– radiothérapie palliative.

• RADIOTHÉRAPIE CURATIVE

Elle a pour objectif la guérison à elle seule du cancer par stérilisation du volume irradié.

Sa réussite dépend :

– de la précocité du diagnostic,

– de la taille de la tumeur,

– de sa nature histologique.

Ses cibles principales sont :

– sarcome de Sticker,

– mastocytome de localisation délicate (oreille, truffe, extrémités, paupière, etc.),

– épulis acanthomateuse,

– améloblastome,

– adénocarcinome des cavités nasales,

– adénocarcinome des glandes anales.

• RADIOTHÉRAPIE ADJUVANTE

Elle est associée à d’autres thérapeutiques (chirurgie et/ou chimiothérapie) pour améliorer la réussite du traitement.

Ce traitement doit être conduit dans un centre spécialisé en radiothérapie (matériel particulier, dispositifs de protection, législation particulière). Il nécessite une anesthésie générale. Les doses et le rythme d’administration sont déterminés par le radiothérapeute : dose totale de 20 à 60 Gy fractionnés en séances de 3 à 8 Gy, 2 ou 3 fois par semaine pendant 3 à 6 semaines. Il s’agit donc d’un traitement contraignant.

• Radiothérapie et chirurgie : trois possibilités découlent de cette association :

– Radiothérapie préopératoire

Elle permet de réduire le volume tumoral avant l’intervention et de limiter la diffusion métastatique lors de celle-ci.

La dosimétrie du volume cible doit être bien établie et limitée pour ne pas nuire à la cicatrisation. Pour nos animaux domestiques, chez qui le diagnostic est malheureusement souvent assez tardif, elle est trop souvent utilisée sans constituer un apport thérapeutique valable.

– Radiothérapie postopératoire

C’est l’association idéale du traitement des tumeurs récidivantes ou métastatiques diagnostiquées précocement.

Les cibles de la radiothérapie postopératoire sont principalement :

– les tumeurs conjonctives récidivantes :

– hémangiopéricytome,

– fibrohistiocytome malin,

– neurofibrosarcome,

– fibrosarcome,

– schwannome,

– les tumeurs épithéliales ou glandulaires métastatiques :

– adénocarcinome : mammaire, thyroïdien, amygdalien,

– épithélioma spinocellulaire des doigts, lèvres et narines.

– Radiothérapie peropératoire

Elle est utilisée en flash lors d’une laparotomie exploratrice pour traiter les carcinomes de la vessie, de la prostate ou du pancréas.

• Radiothérapie et chimiothérapie : cette association est valable pour des processus tumoraux à grand pouvoir de dissémination. Chez l’animal, leur utilisation est souvent différée et séquentielle.

Elle augmente :

– l’activité loco-régionale de la chimiothérapie (lymphome médiastinal, tumeur osseuse, carcinome pulmonaire, etc.),

– l’activité thérapeutique à distance pour lutter contre la diffusion métastatique (tumeurs mammaires, mélanome malin, carcinome amygdalien, etc.).

• RADIOTHÉRAPIE PALLIATIVE

Très utilisée chez l’homme pour lutter contre la douleur, elle est chez l’animal contrainte de contrôler des processus tumoraux trop évolués ou diagnostiqués trop tardivement.

Elle est pourtant très intéressante à envisager comme thérapeutique des tumeurs intracrâniennes ou des tumeurs nerveuses périphériques.

Complications

En dehors des erreurs grossières et dramatiques d’utilisation, de technique, de dosimétrie, les complications de la radiothérapie sont surtout de deux types :

– les complications précoces,

– les complications tardives.

• COMPLICATIONS PRÉCOCES

Leurs cibles essentielles sont les tissus de renouvellement rapide.

Réactions cutanées :

– érythème fugace,

– épidermite sèche prurigineuse,

– épidermite exsudative (rare avec les techniques modernes).

Réactions muqueuses : surtout les muqueuses buccales (mucite, etc.).

Réactions thoraciques :

– œsophagite,

– poumon radique aigu (œdème pulmonaire, épanchement).

Réactions abdominales : cystite aiguë, rectocolite aiguë.

Il convient de porter une particulière attention à la sensibilité spécifique des gonades (stérilité avec 10 à 20 Gy).

• COMPLICATIONS TARDIVES

Elles varient avec le territoire irradié et sont l’expression des tissus de renouvellement lent.

– Poumon radique : fibrose pulmonaire avec insuffisance respiratoire grave.

– Myélite radique : évolution redoutable vers la tétraplégie.

– Vessie radique.

– Ostéo-radio nécrose : rare avec les nouvelles techniques, elle est à l’origine de fractures spontanées.

– Cataracte.

Conclusion

Thérapeutique très utilisée en cancérologie humaine, la radiothérapie a également de nombreuses indications en cancérologie vétérinaire. Si son utilisation est assujettie à des règles strictes, elle ouvre une nouvelle voie en permettant le développement des thérapeutiques adjuvantes.

RAGE

Définition

Anthropozoonose d’origine virale, inoculable, due à un Rhabdovirus neurotrope. Maladie légalement contagieuse.

Symptômes

• Incubation : très variable, 15 à 60 jours en moyenne.

• Encéphalomyélite pure. Symptômes très divers :

– modifications du comportement ;

– paralysie (paraplégie puis tétraplégie ou paralysie mandibulaire) ;

– modifications de la voix (parésie de larynx) ;

– hyper ou hypoesthésie cutanée ;

– accès de fureur.

• Évolution : mort en 2 à 10 jours. Le délai le plus habituel entre les premiers symptômes nerveux et la mort est de 5 jours.

Diagnostic

• Diagnostic clinique : très difficile. De façon générale et plus particulièrement en zone d’enzootie rabique, tout chien ou chat atteint d’un syndrome neurologique évocateur qui ne peut être rattaché à une cause précise doit être considéré comme suspect de rage.

L’enquête épidémiologique doit être menée avec soin (= vaccination antirabique, séjour en zone d’enzootie rabique, conditions de vie).

• DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL

– Maladie de Carré : symptômes digestifs, respiratoires, évolution habituellement supérieure à 10 jours.

– Maladie d’Aujeszky :

– prurit démentiel (non constant) ;

– évolution rapide vers la mort (2 jours).

– Syndromes convulsifs (voir Convulsions).

– Botulisme : tétraplégie. Absence de troubles de la sensibilité ou de troubles psychiques.

– Polyradiculonévrite : évolution vers la guérison en 10-15 jours sans modification du comportement.

– Affections médullaires : examen neurologique et imagerie médicale.

• DIAGNOSTIC DE LABORATOIRE

– Prélèvement : tête entière par section au niveau des dernières vertèbres cervicales.

– Prendre toutes précautions pour éviter de se contaminer au cours de la décérébration.

– Expédition rapide au laboratoire.

Pour les carnivores suspectés d’être à l’origine d’une contamination humaine :

– Institut Pasteur de Paris.

– Institut d’hygiène de la faculté de médecine de Strasbourg.

– Institut Pasteur de Lyon.

Pour les carnivores non suspectés d’être à l’origine d’une contamination humaine :

– Centre national d’études sur la rage : AFSSA, Malzeville (54220).

Le diagnostic par immunofluorescence permet au laboratoire de répondre dans les 48 heures suivant la réception du prélèvement.

Prophylaxie

• SANITAIRE

Certaines dispositions peuvent varier en fonction du statut épidémiologique du moment et du pays concerné.

– Capture et mise en fourrière des chiens et chats errants.

– Contrôle de la circulation des chiens et chats en zone d’enzootie.

– Animal enragé : déclaration obligatoire. Euthanasie.

– Mise en observation des animaux suspects de rage pour suivre l’évolution de la maladie (déclaration obligatoire).

– Animal contaminé par un animal enragé (déclaration obligatoire) : euthanasie sauf s’il était correctement vacciné au moment de la contamination et si l’on peut le surveiller pendant les mois suivants. Un rappel de vaccination sera effectué.

– Animal mordeur : surveillance sanitaire pendant 15 jours (3 visites). Dans ce contexte l’euthanasie doit rester exceptionnelle. Si elle doit être envisagée pour des raisons pratiques liées à la sécurité des propriétaires ou à l’état de l’animal elle ne doit être effectuée qu’après concertation étroite avec les autorités sanitaires concernées.

– Vaccination de la population vulpine.

• MÉDICALE

Tous les vaccins antirabiques utilisés en France chez les carnivores sont préparés sur cultures cellulaires et inactivés. Certains sont adjuvés.

La vaccination antirabique est indiquée chez tous les chiens et chats vivant en France.

Elle ne doit pas être pratiquée chez les animaux de moins de trois mois, ou chez ceux qui sont soumis à une thérapeutique immunodépressive.

Elle est rendue obligatoire par la législation sanitaire :

– chez les chiens et chats introduits dans un camping ou dans un centre de vacances ;

– chez les chiens et chats introduits en Corse ;

– chez les chiens et chats accompagnant un voyageur sortant de France ou entrant en France ;

– chez les chiens et chats présentés dans un concours ou dans une exposition situés en zone infectée ou provenant d’un département infecté ;

– chez les lévriers engagés dans les courses publiques.

• MODALITÉS DE LA VACCINATION

– 1 injection en primo-vaccination avec rappel annuel.

La valence rage est souvent associée sans inconvénient à une ou plusieurs autres valences, mais il est préférable de ne pas mélanger dans une même seringue des valences produites par des laboratoires différents et qui, sous cette forme, n’ont pas fait l’objet d’un arrêté de mise sur le marché.

– Délivrance d’une attestation rédigée par le vétérinaire et conforme au modèle défini par arrêté ministériel.

RATE (Affections de la)

Fonctions remplies par la rate

Épuration sanguine des globules rouges en fin de vie, mise en réserve de certaines cellules et maturation immunologique.

Chez le chien, la rate a la particularité d’augmenter sensiblement son volume dans certaines circonstances, physiologiques (sommeil, anesthésie) ou pathologiques, ou de pouvoir se contracter en libérant de grandes quantités de cellules dans le torrent circulatoire.

La rate peut ainsi stocker de 10 à 20 % du volume sanguin circulant.

Principales affections

– Splénomégalie.

– Hypersplénisme.

Elle peut également être impliquée dans différents processus de destruction sanguine d’origine immunologique : anémies hémolytiques et thrombocytopénie.

– Rupture (voir Rate (rupture de la)).

– Tumeurs. Il s’agit généralement de tumeurs primitives, développées à partir du tissu endothélial (hémangiosarcome) responsables d’un syndrome abdominal aigu avec hémopéritoine. D’autres tumeurs peuvent affecter la rate : lymphome, et différents sarcomes.

Principales techniques d’exploration

– Radiographie.

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