Chapitre 10 Ordonnance préopératoire
Tout acte chirurgical peut représenter une source de stress ou d’inconfort, c’est pourquoi une prémédication sédative est toujours utile. Une douleur aiguë s’accompagne de signes physiques variés (pleurs, agitation, accélération des battements cardiaques…) justifiant une prise en charge pharmacologique par antalgiques ou anti-inflammatoires. La stratégie prophylactique d’une antibiothérapie fait l’objet d’un consensus pour l’implantologie et les greffes osseuses notamment. La cavité orale est l’une des plus septiques de l’organisme, plus de trois cents espèces bactériennes sont à ce jour identifiées. L’application clinique de bains de bouche antiseptiques est hautement préconisée avant tout geste opératoire.
La prescription d’un médicament comporte trois éléments :
Prémédication sédative
Comme nous l’avons souligné au début de cet ouvrage, la douleur est au centre des préoccupations du futur opéré : que ce soit pour une mise en place d’implants ou une greffe osseuse pré-implantaire, un rapport étroit est démontré entre l’anxiété et la perception d’une douleur violente face à une intervention de chirurgie implantaire [1, 2]. Par ailleurs, toute acte chirurgical mal vécu dans le passé peut majorer la douleur. Les facteurs psychologiques jouent un rôle majeur dans les composants des troubles des douleurs [3, 4] :
Prophylaxie antibiotique
L’administration systématique d’antibiotiques pour toutes les interventions de chirurgie buccale et chez le sujet sain fait toujours l’objet de controverses dans la mesure où il n’est pas démontré que leur prescription apporte des bénéfices supplémentaires [6]. Les actes chirurgicaux en implantologie et les interventions longues, comme la régénération osseuse guidée ou les greffes osseuses, sont considérés par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) comme des interventions invasives et un accord professionnel recommande une antibioprophylaxie (Afssaps, juillet 2001). Les plus récentes publications en implantologie orale, s’appuyant sur les vérifications statistiques du groupe de recherche en santé buccale (Cochrane Oral Health Group’s Trials Registry) [7], confirment la pertinence d’une prophylaxie antibiotique avant une mise en place d’implants afin d’en restreindre le taux d’échec. Les statistiques étendues aux procédures de greffes osseuses en chirurgie orale démontrent une augmentation significative des risques sans une prophylaxie antibiotique [8, 9].