Le point sur …. Le développement de l’enfant de 1 an et demi à 3 ans
L’apparition du langage joue un rôle important dans l’évolution de l’enfant. Il parle en construisant ses phrases de mieux en mieux et comprend bien ce qu’on lui dit. Il enregistre énormément de vocabulaire et élargit ses connaissances. Il gagne en maturité et a de plus en plus conscience de son individualité.
Son développement neuromusculaire l’amène progressivement à avoir l’aisance et l’équilibre d’un adulte.
Son intelligence, qui utilisait auparavant le hasard de l’expérience, se base désormais sur la réflexion et la pensée abstraite : c’est l’intelligence symbolique.
L’imaginaire et le merveilleux habillent son environnement et le parent de toutes sortes de vertus incroyables.
Bien entendu, ces évolutions se retrouvent dans les centres d’intérêt et les jeux. Les jeux de réflexion et les jeux symboliques prennent une position de choix dans les goûts de l’enfant, même si les activités motrices gardent toujours de réelles qualités pour bien se défouler et libérer son énergie.
L’enfant a conscience de l’existence de l’autre. Et il va commencer à apprécier la présence de ses petits camarades en approchant de l’âge de 3 ans. Mais il préfère encore jouer seul. Il n’a pas encore le sens de la collectivité, qui sera au cœur du chapitre suivant…
Vers 2 ans
L’enfant d’environ 1 an et demi-2 ans est à un âge carrefour. Il n’est pas très facile avec son entourage et n’est toujours pas intéressé par les autres. Ayant acquis une bonne autonomie, tant au niveau de ses mouvements qu’au niveau de sa communication, il a toujours envie d’explorer le monde mais essaie aussi de le comprendre (comprendre le rapport des choses entre elles). De plus, il commence la quête de son identité…
Le développement neuromusculaire
L’enfant est à l’aise sur ses deux jambes : il court rapidement en maîtrisant sa direction, grimpe, saute et a acquis un bon équilibre. Sa préhension globale se développe : il utilise aisément et en souplesse ses poignets et ses avant-bras. Il est même capable de mettre ses chaussures (sans lacet et pas toujours au bon pied), son pantalon et sa veste à peu près tout seul.
Le développement social
L’enfant est capable de :
• dire « je » ;
• dire « non » ;
• manger et boire seul ;
• participer à la vie familiale ;
Entre l’autoritarisme et la soumission
L’enfant de deux ans fait souvent preuve d’un comportement ambivalent. Tantôt aimant, tantôt agressif, il peut être très autoritaire à la maison, commandant tous les membres de la famille, ordonnant la place de chacun à table par exemple et, à l’école ou à la crèche, se montrer timide et soumis. Pour les professionnels comme pour les parents, il faut vivre cet âge « pénible » avec patience, recul et compréhension.
• aller aux toilettes (propreté diurne) mais a besoin d’un adulte pour l’essuyer ;
• construire des phrases explicites en utilisant le verbe ;
• nommer quatre à cinq objets et quatre à cinq parties de son corps ;
• comprendre deux à trois ordres donnés à la suite ;
• se montrer très possessif avec ses jouets et s’enfuir dès qu’une menace de partage se fait sentir (il faut savoir posséder pour pouvoir partager !).
Le développement cognitif : l’intelligence symbolique
Depuis ses 18 mois, l’enfant est passé du stade de l’intelligence sensori-motrice à l’intelligence symbolique : il n’agit plus par expérimentation mais en réfléchissant avant d’agir ! C’est le stade de la « compréhension soudaine ». L’enfant trouve les solutions à un problème en se servant de sa tête. Son intelligence s’appuie sur la pensée abstraite. L’enfant, grâce à des « images mentales » (construites lors du stade de la « permanence de l’objet »), peut se représenter certaines situations, passées ou imaginaires.
L’intelligence symbolique se manifeste de trois façons : par le jeu symbolique, par l’imitation différée et par le langage.
• Avec le jeu symbolique, l’enfant transforme le réel selon ses besoins. La petite fille, par exemple, va jouer à la maman avec sa poupée. Le jeu symbolique s’appuie sur l’imitation différée et l’imagination, qui est en pleine évolution.
• L’imitation différée permet à l’enfant d’imiter sans avoir de modèle devant lui (auparavant, l’enfant reproduisait simplement ce qu’il voyait faire devant lui).
• Le langage est le moyen d’évoquer les événements que l’on ne voit pas. Il permet à la pensée de se dégager de l’action.
Mimi, l’ami imaginaire
Depuis quelques jours, Paco déambule dans la crèche en parlant tout seul. En fait, il ne parle pas tout seul, il discute avec Mimi, son compagnon imaginaire qui est sans cesse à ses côtés. Paco propose des jeux à Mimi. Il lui présente des objets et des jouets. Mimi est son complice mais aussi son confident. Quand Paco est avec sa maman dans la voiture, il ne faut pas poser les sacs n’importe où : Mimi a sa place, derrière à gauche, et personne ne doit le déranger ! Le soir, dans son lit, Paco parle à Mimi. Il lui raconte des histoires car Mimi a peur du noir. Ca rassure Paco de rassurer Mimi. Et ils s’endorment tranquillement…
L’accompagnement professionnel
La professionnelle veillera à :
• exercer une surveillance continuelle sur l’enfant car ses progrès moteurs considérables l’entraînent à faire tout et le pire (grimper sur le rebord d’une fenêtre par exemple !) ;