4. Pièges dus aux réglages de l’échographe
Si une grande partie des qualités d’un échogramme dépend des paramètres intrinsèques à la sonde, le clinicien peut néanmoins jouer sur un certain nombre de réglages de l’appareil échographique afin d’améliorer la qualité de l’enregistrement. Cependant, ces réglages plus ou moins nombreux, varient d’un échographe à l’autre. L’échocardiographie reste donc un examen opérateur-dépendant. Ainsi, pour une parfaite intégration des différentes options de réglages, la connaissance des principes physiques des ultrasons et du fonctionnement de l’échographe est indispensable. Les pièges techniques dus à l’utilisation de l’échographe concernent l’imagerie échographique et le Doppler cardiaque, aussi bien le Doppler spectral (pulsé et continu) que le Doppler couleur (tableau 4.1).
Pièges de l’imagerie | Sélection inappropriée de la fréquence d’émission Mauvais réglage : de l’angle du secteur 2D, des gains de réception, de l’échelle de gris, du rejet, de la focalisation, etc. |
Pièges du Doppler spectral | Sélection inappropriée de la fréquence d’émission Mauvais réglage : du gain de réception, du filtre, du volume d’échantillonnage, de la vitesse de défilement du spectre, etc. |
Pièges du Doppler couleur | Sélection inappropriée de l’angle du secteur coloré, de la gamme de couleur Réglage imprécis du gain couleur |
Pièges de l’imagerie (figure 4.1)
Choix inapproprié de la fréquence d’émission
Il est indispensable de sélectionner une fréquence d’émission optimale de la sonde qui génère les ultrasons en fonction du patient examiné et du problème diagnostique. En général, cette fréquence est comprise entre 2 et 3,5MHz chez l’adulte et entre 4 et 7MHz chez l’enfant. Une technologie dite multifréquence, basée sur l’application des sondes ultrasonores à fréquence variable (sonde à large bande passante), permet à l’opérateur une sélection de bande de fréquence adéquate pour chaque patient. En fait, de la fréquence d’émission choisie dépend directement la qualité de l’image obtenue. On doit retenir que, plus la fréquence sera élevée, meilleure sera la résolution de l’image. Par contre, à fréquence élevée, l’énergie de pénétration des ultrasons diminue. Il en résultera une atténuation des échos distaux, les structures profondes ne pouvant être enregistrées. En effet, à partir d’une coupe 2D apicale, il faut des fréquences relativement basses, de l’ordre de 2 à 3MHz, pour atteindre le plancher des oreillettes.
Fig. 4.1 |
Mauvais réglage de l’angle du champ sectoriel et de la profondeur d’exploration
Ce réglage dépend surtout du volume du cœur à analyser, l’angle du champ sectoriel variant de 30 à 110° et la profondeur d’exploration allant de 2 à 23cm. En général, plus l’angle d’exploration est faible, plus la résolution d’image est bonne. Cependant, chez l’enfant, il faut agrandir l’échelle de profondeur pour éviter des réverbérations et avoir une visualisation optimale des structures étudiées. Un bouton de réglage dit «angle» – disponible sur certains échographes – permet à l’opérateur de faire varier la position latérale du secteur bidimensionnel (2D) sans modifier le positionnement de la sonde. Ce système permet un balayage sectoriel de structures cardiaques plus rentable.
Réglage insuffisant des gains