Particularités anatomiques et physiologiques

2. Particularités anatomiques et physiologiques



Le lapin 66


Le furet 73


Les Caviomorphes (cobaye, chinchilla, octodon) 75


Les Myomorphes (rat, souris, hamster, gerbille de Mongolie) 76


Les Sciuromorphes (chien de prairie, écureuil de Corée) 79



Le lapin



Glandes de marquage


Le lapin possède trois types de glandes odoriférantes : les glandes sousmentonnières, avec lesquelles il marque son territoire en frottant son menton sur certains objets, les glandes péri-anales et les glandes inguinales. Ces dernières, situées dans deux replis cutanés de part et d’autre de l’orifice génital, sont souvent remplies de sécrétions noirâtres qu’il ne faut pas confondre avec une affection pathologique (figure 2.1).



Faible capacité de la cavité thoracique


Le lapin est plus adapté au sprint pour échapper à un prédateur qu’à la course d’endurance. La cavité thoracique est très petite par rapport à une cavité abdominale. Le cœur est de petite taille. Le thymus persiste toute la vie de l’animal et peut être à l’origine de tumeur médiastinale.


Grand volume de la cavité abdominale


La cavité abdominale, de très grande capacité, est essentiellement occupée par un cæcum organisé en trois replis, très volumineux (40 % du volume du tube digestif), siège des fermentations digestives. Il se termine en un appendice vermiforme, riche en tissus lymphoïdes.



L’estomac, à contenance limitée et à paroi fine, est très peu extensible. Il contient physiologiquement un mélange de poils, de cæcotrophes et de fibres alimentaires végétales, formant un réseau lâche, fluidifié par les sucs digestifs, l’eau absorbée et l’humidité des végétaux consommés.

Les animaux sédentaires présentent une quantité importante de graisse intra-abdominale.


Particularités de la cavité buccale


Le voile du palais recouvre l’épiglotte, rendant toute respiration par voie buccale impossible sans un effort prononcé : le lapin est un respirateur nasal strict.

Le pronostic des rhinites obstructives est aggravé par l’épuisement rapide de l’animal, dont les mouvements respiratoires pour inspirer un peu d’air par la bouche sont peu efficaces et requièrent un effort considérable.


Formule dentaire


Elle est illustrée dans le tableau 2.1.














Tableau 2.1 Formule dentaire du lapin
Incisives Canines Prémolaires Molaires
2/1 0/0 3/3 3/2

Adaptées à un régime de fibres abrasives, les incisives et les molaires sont à racines ouvertes, permettant de compenser leur usure par une croissance continue.

Il existe entre les incisives et les premières prémolaires un grand espace dépourvu de canines, le diastème.

Les mouvements masticateurs sont essentiellement latéraux.


Métabolisme du calcium


Chez le lapin, contrairement à la plupart des mammifères, l’absorption du calcium via le tractus digestif n’est pas étroitement régulée. La calcémie, physiologiquement plus élevée chez cet animal que dans la plupart des autres espèces, varie en fonction des apports alimentaires. La voie principale d’excrétion du calcium étant la voie rénale, l’urine est souvent riche en précipités de carbonate de calcium, ce qui lui donne une aspect épais et crémeux (figures 2.2 et 2.3) à ne pas confondre avec du pus. Une alimentation trop riche en calcium, liée à une faible consommation d’eau, peut provoquer l’apparition de boue vésicale, très compacte, ou de calculs rénaux ou vésicaux. Les aliments riches en calcium, comme la luzerne, doivent donc être utilisés avec prudence.



Si l’absorption digestive du calcium ne semble pas aussi étroitement régulée par la vitamine D chez le lapin que chez la plupart des autres mammifères, celle-ci joue néanmoins un rôle important dans le métabolisme de cet ion. Beaucoup de lapins de compagnie sont élevés en appartement, à l’abri de la lumière du soleil, ce qui les expose à une carence en vitamine D. La faiblesse de la minéralisation osseuse, que l’on constate souvent chez le lapin présentant des troubles dentaires, est vraisemblablement associée à un trouble du métabolisme du calcium, lié aux conditions de vie de l’animal.


Excrétion de porphyrine


Les urines du lapin peuvent parfois prendre une coloration orangée à rouge, correspondant à la présence d’un pigment naturel, la porphyrine (figure 2.4). Cette coloration est intermittente, elle dure en général trois à cinq jours. Elle est souvent liée à l’absorption de certains légumes ou de médicaments.




Un propriétaire de lapin non averti peut facilement suspecter à tort la présence de sang dans les urines lorsqu’il voit cette coloration.


Physiologie digestive


Le lapin produit deux sortes de crottes : les crottes dures, rondes et sèches (figure 2.5), qui sont des déchets, et les cæcotrophes (figure 2.6), crottes molles, en grappes enduites de mucus, correspondant au contenu cæcal, qui sont directement prélevées à l’anus et réingérées. La cæocotrophie permet ainsi la valorisation d’une ration alimentaire composée naturellement d’une grande quantité de fibres végétales peu riches en énergie.




L’étroitesse du cardia ainsi que sa position anatomique au milieu de la petite courbure de l’estomac empèchent les vomissements chez le lapin.

Le pH de l’estomac est très acide (1,5 à 2,3), ce qui ne permet pas la survie de micro-organismes, et dégrade tous les probiotiques administrés par voie orale. Le réensemencement du tube digestif par voie orale d’un lapin ne peut se produire que par l’ingestion des cæcotrophes d’un autre animal, entourées d’un mucus protecteur.

Les mécanismes digestifs sont complexes :




▪ le bol alimentaire, naturellement constitué de fibres végétales, comprend des fibres solubles ou digestibles (pectine, polysaccharides, hémicellulose, une partie de la cellulose) et des fibres insolubles ou non digestibles (cellulose et lignine) ;


▪ ces fibres passent dans l’estomac et poursuivent leur route le long de l’intestin grêle, assez court, qui se termine par la valvule iléo-cæcale, lieu de séparation entre le cæcum et le côlon. Ce dernier est le siège de la séparation des fibres solubles et insolubles grâce à des mouvements péristaltiques opposés ( cf. phase 1 de la figure 2.5). Les fibres insolubles sont entraînées par un gradient osmotique vers la lumière du tube digestif et sont éliminées sous forme de crottes dures par un mouvement péristaltique normal. Les fibres solubles sont rassemblées le long des parois du côlon, ellesmêmes divisées en stries longitudinales, ou haustras, qui sont le siège de contractions antipéristaltiques ramenant les fibres solubles dans le cæcum ( cf. agrandissement d’une portion du côlon dans la figures 2.5) ;

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May 16, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on Particularités anatomiques et physiologiques

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