ANÉMIE SIDÉROPÉNIQUE DU NOURRISSON
Penser aux diagnostics différentiels fréquents :
Diagnostic étiologique
Traitement
Prévention
• Traitement martial de la mère pendant la grossesse (++ 3e trimestre).
• Laits 2e âge supplémentés en fer à poursuivre jusqu’à l’âge de 1 an puis laits de croissance après 1 an.
• Chez les prématurés, hypotrophes, jumeaux : supplémentation préventive, par ex. : sel ferreux, férédétate de sodium (FERROSTRANE) sirop : 5 à 10 mg/kg/j de Fe2+, associé à des folates, acide folique (SPÉCIAFOLDINE) : 1/2 cp./j.
CONSTIPATION DE L’ENFANT (1)
Étiologies
Constipations secondaires
• Sténose ou malposition anale.
• Sténose post-chirurgicale, post-maladie inflammatoire, post-radique, etc.
• Occlusion intestinale (arrêt des matières accompagné d’autres symptômes d’occlusion).
• Iléus méconial (penser à la mucoviscidose, maladie de Hirschprung) ou simple bouchon méconial transitoire.
Constipations essentielles
CONSTIPATION DE L’ENFANT (2)
Traitement
Traitement symptomatique
• Correction d’éventuelles erreurs diététiques.
• S’efforcer d’aller à la selle chaque jour.
• Régime riche en fruits et légumes en évitant les aliments constipants (riz, carottes, etc.) ; augmenter l’apport de fibres.
• Augmenter les boissons; pour les nourrissons : biberons à l’eau d’Hépar (1 fois sur 2).
• Activité physique régulière.
Laxatifs osmotiques, lactulose (DUPHALAC) :
Laxatifs osmotiques, polyéthylène glycol (FORLAX 4 get 10 g) :
Traitement de l’encoprésie
• Traitement de la stase digestive par lavements évacuateurs (eau + sérum physiologique + NORMACOL) répétés.
• Puis facilitation du transit par règles hygiénodiététiques + traitement médical de la constipation (proscrire les laxatifs irritants).
• Parallèlement, rééducation de la défécation (régularisation du rythme, rééducation de la sensation de besoin, etc.) et prise en charge des facteurs psychologiques.
DIARRHÉE AIGUË – DÉSHYDRATATION (1)
Évaluation de la sévérité
– perte de poids > 10 % du poids du corps ;
– polypnée, troubles hémodynamiques, oligurie ;
– altération de l’état général, signes septiques ;
– vomissements ou refus du biberon empêchant la réhydratation orale ;
– mauvaise surveillance parentale sur une diarrhée sévère ;
– âge < 3 mois et/ou poids < 5 kg ;
– terrain particulier (mucoviscidose, déficit immunitaire, etc.).
Examens complémentaires
– ionogramme sanguin, fonction rénale (systématique dès qu’une réhydratation parentérale est décidée) ;
– coproculture (si selles glairo-sanglantes ou signes septiques) ;
– NFS, CRP, hémoculture (formes septiques) ;
– urines : ionogramme, glycosurie et osmolarité (doute sur une autre cause de déshydratation) ;
– ASP et/ou échographie (doute diagnostique lorsque vomissements importants : IIA, etc.) ;
Traitement
Traitement d’un état de choc
Sérum physiologique : 20 mL/kg sur 10 à 20 min, renouvelable jusqu’à disparition des signes de choc.
SOLUTÉS DE RÉHYDRATATION ORALE
DIARRHÉE AIGUË – DÉSHYDRATATION (2)
Réhydratation intraveineuse
• Indication : déshydratation sévère ou réhydratation orale impossible (vomissements, refus du biberon). Elle doit être relayée dès que possible par une réhydratation orale.
• Modalités : perfusion = B46 (G5 + 3 g/L de NaCl + 1,5 g/L de KCl) sur la base de 150 mL/kg/j chez le nourrisson et de 2,5 L/m2 chez l’enfant. Les apports hydriques et les électrolytes sont à adapter au ionogramme sanguin et au volume des pertes.
• Cas particulier de l’hyponatrémie menaçante (< 120 mEq/L avec symptômes neurologiques : coma, convulsions) : cette part symptomatique doit impérativement être corrigée rapidement; quantité de Na à apporter :
nb de mEq = 2/3 × poids × (125 − natrémie).
À perfuser sous forme de NaCl 5,85 % (1 mL = 1 mEq) sur environ 30 min.
Antibiothérapie [2]
Indications (en fonction des résultats de la coproculture)
• Diarrhée virale : pas d’antibiotiques.
• Salmonelle : ROCÉPHINE 5 j si âge < 6 mois, hémoculture positive, si fièvre >48h, si S. typhi ou paratyphi A, B ou C.
• Shigelle : antibiothérapie systématique, par exemple ROCÉPHINE 50 mg/kg/j en 1 inj. IVD pendant 5 j.
• Campylobacter : antibiothérapie si forme prolongée ou âge < 6 mois, par macrolide, érythromycine ÉRYTHROCINE 50 mg/kg/j en 2 prises orales pendant 5 à7 j.
Renutrition [1]
• Continuer l’allaitement au sein.
• En cas d’allaitement artificiel, après 4-6 h de solution de réhydratation, réalimenter avec une formule sans lactose hypoallergénique (DIARIGOZ) voire une formule à base d’hydrolysat de protéines (ALFARÉ), systématique avant 1 mois. Le lait habituel est réintroduit sur 3 ou 4 j après 1 sem. de selles normales.
DIARRHÉE AIGUË – DÉSHYDRATATION (3)
Surveillance
Complications
• Intolérance aux protéines du lait de vache secondaire (acquise) : si persistance de la diarrhée plus d’une semaine, ou récidive de la diarrhée ++ dès reprise du lait antérieur au régime, utiliser une formule à base d’hydrolysat de protéines (ALFARÉ, PEPTI-JUNIOR, PRÉGOMINE, PREGESTIMIL). Prévention en systématique avant 1 mois de vie.
• Diarrhée grave rebelle : diarrhée se pérennisant, nécessitant une alimentation parentérale.
MALADIE CœLIAQUE (1)
Bilan diagnostique
Bilan immunologique [1]
Recherche d’anticorps (IgG et IgA) anti-transglutaminase qui sont les plus spécifiques.
Les Ac antigliadine sont non spécifiques (Crohn, parasitoses intestinales, sujet sain, etc.).
Les IgA ont une bonne corrélation avec l’existence d’une entéropathie.
Traitement
Régime sans gluten.
Sont ainsi interdits : pain, biscottes, pâtisseries, pâtes, charcuterie sauf jambon, chocolat, préparations culinaires du commerce (sauf celles spécifiées sans gluten), médicaments glutinisés, etc*. (cf. Maladie cœliaque de l’adulte et aliments sans gluten).
Un régime pauvre en lactose est en général associé les 15 premiers jours du traitement.
Évolution
• En quelques jours à quelques semaines, normalisation du comportement, de l’appétit, des selles, de la stéatorrhée.
• En quelques mois, rattrapage staturo-pondéral, négativation des anticorps (surveillance de l’observance thérapeutique +++).
• La muqueuse intestinale se normalise en 1 à 2 ans, cette normalisation pouvant être contrôlée par biopsie, ce qui est de moins en moins réalisé.
MALADIE CŒLIAQUE (2)
Durée du régime et épreuve de rechute
– – une rechute clinique (40 % des cas) : le régime sans gluten doit alors être repris à vie;
– une rechute histologique (50 % des cas) : pas de rechute clinique ou biologique mais réapparition d’une atrophie villositaire plus ou moins importante à la biopsie du grêle si elle est réalisée (environ 1 an après réintroduction) ; on conseille généralement de reprendre le régime, mais son caractère strict est moins important qu’initialement ;
– pas de rechute clinique, biologique ou histologique (10 % des cas) ;
– le risque d’apparition d’un cancer épithélial ou d’un lymphome est mal connu chez l’enfant mais semble exceptionnel.
ALLERGIES ALIMENTAIRES (ENFANT) (1)
– tests cutanés (prick tests) ;
– IgE spécifiques (orientés par clinique et tests cutanés) ;
– test de provocation orale (TPO) : réalisé en milieu hospitalier après disparition des symptômes sous régime d’exclusion, guidé par la décroissance des IgE spécifiques; contre-indiqué en cas de manifestations cliniques de type immédiat (choc anaphylactique, etc.).
Traitement
Causes d’échec du régime d’exclusion
• Se méfier des formes cachées de l’aliment (beaucoup de préparations culinaires contiennent du lait, de l’arachide, de l’œuf par exemple).
• Chez l’enfant allaité, penser que le lait de mère véhicule des traces de protéines alimentaires (œuf, lait de vache, etc.). Il faut alors imposer le régime d’exclusion à la mère pour permettre une éviction vraiment complète chez l’enfant.
VOMISSEMENTS DU NOURRISSON (1)
Étiologies
Causes digestives
Causes extradigestives
• Infectieuses : toute infection (surtout méningée ; mais aussi ORL, pulmonaire, urinaire).
• Neurologiques (HTIC) : infections, hématomes intracrâniens, hémorragies, tumeurs.
• Troubles métaboliques : hyponatrémie, hypercalcémie, acidocétose diabétique, maladies innées du métabolisme, hyperplasie congénitale des surrénales.
• Toxiques (vitamines D, A, etc.) ou médicamenteuses.
• Vomissements psychologiques : diagnostic d’élimination.
• Penser à la pérennisation de vomissements par l’acétonémie du jeûne (bandelette urinaire).
Traitement
Traitement symptomatique
• Antiémétisant, dompéridone (MOTILIUM) : suspension : 1 mL/kg/j en 3 prises (1 dose poids/prise) ou métopimazine (VOGALÈNE): suspension : 1 mL/kg/j en 3 prises (1 dose poids/prise) (ou par voie rectale, suppositoire sécable à 5 mg : 1/2 à 1 suppositoire 2 à 3 fois/j).
• En cas de déshydratation, essayer des solutés de réhydratation en petites quantités répétées, voire en gavage, ou bien perfuser (cf. Déshydratation).
ANTIÉMÉTIQUES
PROPRIÉTÉS
– augmentation du tonus du sphincter inférieur de l’œsophage ;
– inhibition de la relaxation du fundus gastrique et stimulation de l’activité motrice ;
– élargissement du pylore au moment de son ouverture ;
– augmentation de la fréquence, de l’amplitude et de la durée des contractions duodénales.