Mode de vie, conditions d’entretien

1. Mode de vie, conditions d’entretien



Le lapin ( Oryctolagus cuniculus) 2


Le furet ( Mustela putorius furo) 12


Le cobaye ( Cavia porcellus) 20


Le chinchilla ( Chinchilla laniger ou Chinchilla brevicauda) 26


L’octodon ( Octodon degus) 34


Le rat ( Rattus norvegicus) 39


La souris ( Mus musculus) 42


La gerbille de Mongolie ( Meriones unguculatus) 44


Le hamster ( Mesocricetus auratus) 48


Le chien de prairie ( Cynomis ludovicianus) 55


L’écureuil de Corée ( Tamia sibericus) 60



Le lapin ( Oryctolagus cuniculus)


Domestiqué depuis l’Antiquité pour sa chair et sa fourrure, le lapin a depuis quelques décennies quitté garennes et clapiers pour s’installer dans nos foyers. Une race (le lapin nain) a d’ailleurs été créée à cet effet (figure 1.1). Doté d’une forte personnalité, capable de s’attacher très fortement à son maître, il est très sensible au stress et demande tranquillité, régularité d’entretien et une grande discipline sur sa nourriture. Il nécessite un maître calme et attentif. Ses paramètres vitaux sont indiqués dans le tableau 1.1.








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Figure 1.1











Tableau 1.1 Paramètres vitaux du lapin
Longévité moyenne Poids moyen
7 à 12 ans Lapin nain : 1 à 2 kg
Lapin nain bélier : 2 à 3 kg
Races géantes (Géant des Flandres) : jusqu’à 8 kg


Comportement


Très attaché à son territoire, cet animal n’aime pas le changement. Doux à l’extérieur de sa cage, il peut présenter une agressivité territoriale lorsqu’on met la main dans celle-ci. Les femelles, enclines à protéger leur zone de reproduction, expriment plus facilement ce comportement. Le lapin nécessite de nombreuses heures de liberté en dehors de sa cage, pour exprimer les comportements qui lui sont nécessaires : courir, sauter, mais aussi creuser et ronger… Son attitude vis à vis de son maître n’est pas sans rappeler celui du chat, avec qui il s’entend d’ailleurs souvent fort bien (figure 1.2). Animal timide, intelligent et émotif, il devient capable de tous les culots quand il est en confiance.



Logement



Type de cage


L’emplacement idéal de la cage est un endroit calme d’une pièce, à l’abri des courants d’air. Il faut éviter de placer la cage dans une zone de passage (entrée, couloir), ce qui serait source de stress pour cet animal de proie, facilement effrayé. Le lapin supporte mieux le froid que la chaleur, sa zone de confort ne dépasse pas les 28 °C. La cage doit être la plus spacieuse possible. Au minimum, sa longueur doit être suffisante pour permettre à un lapin adulte de faire trois bonds à la suite, et suffisamment haute pour que l’animal se tienne debout sans que ses oreilles ne touchent le plafond. Elle doit comporter un refuge où l’animal puisse se soustraire aux regards, le toit de celui-ci pouvant servir de zone de repos en hauteur, ce que le lapin apprécie particulièrement. L’organisation intérieure idéale comprend, outre le refuge, une zone de repos avec un tapis, et une caisse avec une litière végétale pour les besoins (ne pas utiliser de litière minérale pour chat qui provoquerait une obstruction digestive si elle était ingérée par le lapin) (figure 1.3). Le foin, qui est l’aliment de base du lapin, peut être répandu sur le sol de la cage pour laisser à l’animal le plaisir de s’y enfouir, ou placé dans un râtelier.



Enrichissement environnemental


Il est indispensable à l’équilibre de l’animal. Pour limiter les dégradations dans la maison, on peut fournir un tapis à griffer et des objets à ronger, comme des cartons à déchiqueter et dans lesquels il peut se cacher, des paniers et des boules tressées en osier ou des caisses en bois, ainsi que des jouets en plastique, pourvu qu’ils soient d’une matière solide et compacte et qu’il puisse les saisir entre ses incisives pour les lancer ou les déplacer. Certains lapins peuvent trouver réconfort, et même… assouvissement sexuel auprès d’un petit animal en peluche.


Propreté


Le lapin est naturellement propre, il utilise spontanément un coin de sa cage comme latrines. Une fois ce coin élu, on peut y mettre une caisse avec une litière (figure 1.4). Au bout de deux à trois semaines dans une nouvelle cage, quand l’habitude de propreté est acquise, on peut laisser la cage ouverte pour permettre au lapin de déambuler dans une pièce. Dans la plupart des cas, il retournera seul dans sa cage pour y faire ses besoins. Pour uriner correctement, le lapin doit pouvoir cambrer son arrière-train dans une position caractéristique (figure 1.5). Lors de malpropreté, il faut vérifier si cette position n’est pas contrariée par une douleur physique ou une mauvaise organisation de la cage. On peut ensuite étendre progressivement sa zone de liberté aux autres pièces du foyer, sans que cette habitude de propreté ne se perde. Les lapins peuvent cependant devenir malpropres (jets d’urine sur le lit ou le canapé, crottes disséminées un peu partout) à la puberté.




Cohabitation


Ces animaux très territoriaux tolèrent mal l’arrivée d’un nouveau congénère lorsqu’ils sont adultes. Ils apprécient néanmoins de vivre en petits groupes pourvu que la communauté ait été constituée entre de jeunes animaux et que ceux-ci aient été stérilisés au moment de la puberté.


Alimentation


Les conseils alimentaires constituent une étape essentielle de la consultation du lapin de compagnie. En effet, beaucoup de maladies découlent d’une méconnaissance par le propriétaire des besoins alimentaires réels de son animal.



Outre la couverture des besoins métaboliques, l’alimentation doit également avoir pour but de favoriser l’usure des dents, à pousse continue, et de favoriser l’équilibre entre la production de crottes dures (déchets fibreux) et de cæcotrophes (production des fermentations cæcales), grappes de crottes molles enduites d’un mucus luisant qui sont réingérées.

Les granulés, ou pire, les mélanges de graines, qui permettent à l’animal de trier, sont trop pauvres en fibres indigestibles et trop riches en graisses et en glucides pour constituer l’alimentation de base du lapin de compagnie. D’une part, le déficit en fibres entraîne une absence de stimulation péristaltique. D’autre part, les glucides (notamment l’amidon) contenus dans ces aliments, entraînent un déséquilibre de la flore bactérienne cæcale, favorisant une production anarchique de cæcotrophes, qui se retrouvent alors accumulées dans la cage ou sous forme de galettes collées à l’anus (figure 1.6).


Enfin, la mastication de granulés ou de graines, quasi inexistante, ne favorise pas le mouvement d’usure des dents et procure de plus un sentiment de satiété qui ne va pas inciter le lapin à s’intéresser au foin, seul aliment permettant le frottement des dents les unes contre les autres.



L’utilisation ad libitum des granulés, réservée aux lapins de chair dont on souhaite un engraissement maximal pour une consommation rapide, est à proscrire pour le lapin de compagnie sous peine d’obésité, de troubles digestifs chroniques et de graves troubles dentaires.

L’idéal est de ne laisser des granulés à disposition que pendant une demi-heure le matin et le soir, puis de retirer la gamelle de la cage, en ne laissant que du foin, de l’eau et de la verdure fraîche à disposition le reste du temps (figure 1.7). La composition recommandée d’un granulé est illustrée dans le tableau 1.2.





























Tableau 1.2 Besoins nutritionnels du lapin
Pourcentage dans la ration Entretien
Protéines (%) 14
Cellulose (%) 15
Matières grasses (%) 3
Calcium (%) 0,4
Phosphore (%) 0,3
Rapport Ca/P 1,33
Teneur en vitamine D 1000 à 1500 UI/kg d’aliment

Le rapport Ca/P et la teneur en vitamine D de ces aliments sont des paramètres importants à vérifier, sous peine d’apparition d’ostéodystrophies lors de carence ou d’urolithiases en cas d’excès. Les aliments pauvres en magnésium et riches en phosphore favorisent la formation de néphrocalciurie. La luzerne, riche en calcium, ne doit pas intervenir à plus de 40 % dans la composition des granulés. Malheureusement, la teneur en amidon et en glucides de ces aliments n’est le plus souvent pas prise en compte dans le détail de la composition mentionnée sur les étiquettes.



L’alimentation de base du lapin est le foin, comme illustré dans la pyramide alimentaire, figure 1.8. Ses fibres permettent l’usure des dents par leur frottement les unes contre les autres, et assurent une motricité correcte du tractus digestif.


Les légumes et la verdure fraîche, lavés, séchés et à température ambiante, permettent un apport de vitamines et une bonne hydratation du contenu digestif en prévention des stases digestives. Ils constituent de plus une source importante d’enrichissement environnemental. On les distribue quotidiennement (3 sortes de légumes verts par jour idéalement) (tableau 1.3 et figure 1.9).






















Tableau 1.3 Végétaux recommandés pour l’alimentation du lapin
Carottes et fanes de carottes, de navets, de radis Céleri
Endives Persil
Épinards Cerfeuil
Mâche Thym
Brocolis Pissenlit
Fenouil Salade frisée


La verdure ne doit toutefois impérativement pas être distribuée aux jeunes lapereaux récemment sevrés, car elle pourrait aggraver une diarrhée de sevrage. Il est conseillé de n’en commencer la distribution que lorsque le lapereau est installé depuis 3 semaines chez son nouveau maître.

Les friandises sucrées, dont le lapin raffole, et qui sont proposées en multiples présentations dans les animaleries, doivent être distribuées exceptionnellement, à titre de récompense.

Comparé à beaucoup d’autres animaux, le lapin a besoin de boire de grandes quantités d’eau. Il doit boire en moyenne par jour entre 50 et 150 mL d’eau/kg de poids vif.


Reproduction


Les principales caractéristiques de la reproduction du lapin sont regroupées dans le tableau 1.4.








































Tableau 1.4 Caractéristiques de la reproduction du lapin nain
Âge de la maturité sexuelle du mâle 6–7 mois
Âge de la maturité sexuelle de la femelle 4–6 mois
Âge conseillé de mise à la reproduction 7–8 mois
Saison de reproduction Toute l’année
Nature du cycle Polyestrien à ovulation provoquée
Durée du cycle 15–17 jours
Durée de pseudo-gestation 14 jours
Durée de la gestation 28–34 jours
Taille de la portée 2–6 (le lapin nain est peu prolifique par rapport aux plus grandes races)
État à la naissance Nu et aveugle
Poids à la naissance 20–40 g
Âge du sevrage 5 semaines environ

Le sexage peut être difficile chez de jeunes lapereaux. L’écartement entre l’orifice urinaire et l’orifice anal est plus grand chez le mâle que chez la femelle. En cas de doute, une pression légère avec les doigts de part et d’autre des organes génitaux peut les extérioriser. On fait ainsi apparaître une petite fente si c’est une femelle (figure 1.10) ou l’on fait se dérouler le pénis si c’est un mâle (figure 1.11). Les testicules du mâle deviennent apparents vers l’âge de 4 mois (figure 1.12). Ils peuvent toutefois remonter très facilement dans la cavité abdominale. Les femelles matures ont souvent tendance à développer un jabot graisseux impressionnant (figure 1.13).





Quelques heures avant la mise bas, la lapine construit un nid en s’arrachant les poils du ventre (figure 1.14). La naissance a lieu le plus souvent à l’aube, et ne dure pas plus d’une heure en moyenne. Les petits naissent nus et aveugles. Bien souvent, les propriétaires inexpérimentés s’inquiètent à tort de ne pas voir la mère rester dans le nid avec ses petits. C’est en fait un comportement normal, la mère ne restant pas à proximité de ses petits dans la nature. Elle ne les rejoint dans le terrier que quelques minutes le matin et le soir, le temps de deux brèves tétées. En revanche, si les petits geignent, s’agitent et cherchent à sortir du nid, il est possible que la mère les ait abandonnés. Dans ce cas, on peut tenter de les nourrir avec un lait de remplacement, constitué de lait de vache enrichi d’un jaune d’œuf et de crème fraîche, car le lait de la lapine est très riche en protéines et en matières grasses.








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Figure 1.14


Il existe un comportement de pseudo-gestation chez la lapine, qui l’incite à préparer un nid comme si elle allait mettre bas.


Le furet ( Mustela putorius furo)


Forme domestique du putois, initialement utilisé pour chasser le lapin des garennes seigneuriales, le furet s’est répandu en Europe en suivant pas à pas la diffusion de la domestication du lapin (figure 1.15). Sa sociabilité, son tempérament curieux et la drôlerie de son comportement en font un animal de compagnie apprécié. Toujours en mouvement, il n’a de cesse d’explorer son environnement. Il s’exprime beaucoup en vocalisant. L’expression « crier comme un putois » prend tout son sens lorsqu’on assiste à des jeux sportifs entre congénères. À la fois grand dormeur et hyperactif, facilement mordeur quand il n’est pas éduqué, il n’est pas approprié aux enfants.








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Figure 1.15


Ses paramètres vitaux sont indiqués dans le tableau 1.5.










Tableau 1.5 Paramètres vitaux du furet
Longévité moyenne Poids moyen
7 à 9 ans Mâle : 1200 g
Femelle : 600 g

Il existe une variation physiologique de poids saisonnière : les furets prennent du poids en hiver et maigrissent au printemps.


Comportement


Un propriétaire de furet doit être prêt à supporter les dégradations (plantes en pot déterrées, tunnels forés dans les canapés) et les réarrangements poétiques que cet animal peut occasionner dans une maison lors des périodes d’activité hors de la cage. Son nom latin « furo », ou petit voleur, est très explicite sur ce point : son instinct le pousse à prendre de petits objets ou de la nourriture pour les accumuler dans les recoins les plus inattendus. L’autre partie du nom latin du furet « putorius », fait référence à une autre de ses caractéristiques célèbres : son odeur corporelle, pour laquelle il a été souvent décrié. La stérilisation, en diminuant la sécrétion des glandes sébacées cutanées, atténue presque totalement cette odeur pour laisser la place à un léger parfum musqué plutôt agréable. Par contre, il est vrai que l’odeur qu’il répand par la vidange de ses glandes anales lors d’une émotion violente est à la limite du supportable. Cet animal ne doit pas être laissé libre sans surveillance car son comportement… fureteur l’entraîne à s’exposer à de nombreux accidents domestiques lorsqu’il est laissé sans surveillance. Adapté aux terriers, il cherche à explorer et à se faufiler dans les recoins les plus minuscules et les plus improbables. Les accidents domestiques auxquels il faut particulièrement veiller sont l’ingestion de corps étranger (tout ce qui est de consistance caoutchouteuse a sa préférence), les intoxications, les brûlures, les défenestrations car le furet n’a pas la notion du vide, les noyades dans les toilettes ou les traumatismes dans les canapés pliants.

L’éducation d’un jeune furet est une épreuve pour un propriétaire non averti, car l’invitation au jeu chez cet animal se traduit par la morsure. Il nécessite donc tonicité, fermeté et douceur pour l’éduquer à ne pas mordre dans ses premiers mois.



Logement


Depuis qu’il est devenu animal de compagnie, le furet vit à l’intérieur de nos maisons. Néanmoins, il ne faut pas oublier que cet animal autochtone, parfaitement rustique sous nos climats, vit en meilleure santé lorsqu’il est élevé à l’extérieur. En effet, son équilibre hormonal est très dépendant du rythme d’éclairage saisonnier.



L’éclairement artificiel auquel le furet est soumis dans nos foyers stimule en permanence son système hormonal par une photopériode continuellement longue. Associée à la stérilisation, cette nonexposition aux jours courts hivernaux est responsable d’une perturbation hormonale très répandue : la maladie surrénalienne du furet.


Type de cage


Une cage doit avoir une dimension minimum de 80 × 50 × 40 cm pour un furet. Un étage supplémentaire avec une aire de jeux et des tuyaux en plastique est un plus apprécié. Le sol doit être en plastique dur et facile à nettoyer (figure 1.16). Un hamac suspendu au plafond de la cage et un chiffon ou une serviette posé sur le sol sont des accessoires essentiels pour le bien-être de l’animal. Dans la nature, le putois change de tanière plusieurs fois par an. Le furet, qui a conservé cet instinct, apprécie d’avoir le choix entre différents emplacements de couchage. On place dans un coin (en général celui élu par l’animal) un petit bac d’angle avec de la litière pour chat où le furet peut s’habituer à faire ses besoins. Les litières de copeaux ou de foin, sources de poussières, ne sont pas adaptées. L’eau doit être proposée au biberon ou dans une écuelle en porcelaine suffisamment lourde pour qu’elle ne soit pas renversée par l’animal qui adore jouer avec l’eau.








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Figure 1.16



Enrichissement environnemental


Le furet doit pouvoir exprimer le jeu, soit avec ses congénères, soit avec son maître. Dans ce cas, pour ne pas inciter à la morsure, il est préférable d’éviter la stimulation à la main et d’utiliser un accessoire, tel un petit plumeau à poursuivre et déchiqueter. Il aime s’enfouir dans des sacs en papier, des vieux pulls, ou une boîte en carton remplie de feuilles mortes. Une cuvette remplie d’eau sur laquelle flottent des balles de ping-pong fera ses délices. On peut enfin lui fournir de menus objets à transporter et à cacher, choisis de manière à ce qu’il ne puisse pas les ingérer, comme des vieilles chaussettes.


Propreté


La propreté n’est jamais parfaitement acquise. Si un furet propre est mis en contact avec un congénère moins éduqué, il risque fort de perdre ses bonnes habitudes. Un furet qui s’apprête à faire ses besoins adopte une attitude caractéristique : il recule vers un coin, la queue dressée en l’air (figure 1.17). Enfin, une fois soulagé, il a souvent tendance à nettoyer son arrière-train en le frottant sur le sol dans un souci légitime d’hygiène personnelle.



Cohabitation


Alors que le putois adulte est solitaire, la domestication, en fixant les comportements juvéniles au sein d’une portée nombreuse, a conféré au furet un caractère de jeune sociable. Il apprécie donc énormément la compagnie de ses congénères, contre lesquels il dort et avec qui il peut jouer (figure 1.18). L’idéal est de le faire vivre en groupes de trois ou quatre individus. Les inimitiés entre individus sont rares mais elles peuvent néanmoins intervenir, notamment entre les femelles.



Alimentation








Caractéristiques alimentaires du furet


Le furet est un carnivore strict. Par rapport au chien et au chat, quelques caractéristiques sont à connaître :




• Il a un besoin particulièrement élevé en protéines et en lipides (30 % de protéines dans la ration d’un adulte et jusqu’à 40 % pour une femelle gestante, 20 à 30 % de lipides).


• Il digère très mal les protéines d’origine végétale ; un excès d’apport de celles-ci peut entraîner des calculs de struvite.


• Les glucides sont contre-indiqués car cet animal développe très fréquemment des insulinomes.


• Le transit digestif est très rapide (3 à 4 heures). L’alimentation doit être proposée en libre-service.


• Les goûts alimentaires sont acquis une fois pour toute dans la période du sevrage. Très routinier, le furet n’aime pas changer de nourriture.

On peut le nourrir de plusieurs façons :

Les croquettes sont le mode d’alimentation le plus répandu. Il existe de très nombreuses variétés de croquettes pour furets. On peut également utiliser des croquettes pour chaton. Pratiques et hygiéniques, elles présentent une excellente source d’alimentation pour ces animaux, pourvu que les protéines qui les constituent soient bien d’origine animale. Toutefois, la cohésion de ce type d’aliments nécessite un taux de glucides minimum, qui peut ne pas être favorable au métabolisme du furet sur le long terme. Contrairement à une idée répandue, les croquettes au poisson ne sont pas dangereuses, le mode de cuisson et de préparation détruit en effet les thiaminases. Comme chez le chien et le chat, les croquettes ont tendance à émousser les crêtes dentaires et à favoriser l’apparition de la maladie parodontale.

Les puristes nourrissent leurs furets aux proies entières, habituellement des poussins ou des souris surgelés (figure 1.19). Ce mode d’alimentation convient très bien au métabolisme de l’animal qui retrouve en outre le plaisir de déchiqueter sa proie. Il nécessite une excellente organisation d’approvisionnement et n’est pas forcément agréable à regarder. Une alternative à la proie vivante est le « barf », mélange vendu surgelé préparé à partir de viandes et de carcasses broyées. Le risque principal de ces deux derniers types d’alimentation est le risque de contamination bactérienne et parasitaire.



Reproduction


Le sexage est facile, comme pour les carnivores. Le mâle possède un os pénien. Les caractéristiques de la reproduction du furet sont déclinées dans le tableau 1.6.































Tableau 1.6 Caractéristiques de la reproduction du furet
Âge de la puberté 5 à 9 mois
Nombre de mamelles 8
Durée de gestation 41 à 42 jours
Durée de pseudo-gestation 30 à 40 jours
Nombre de jeunes 2 à 17 (moyenne 6 à 8)
Apparition de dents de lait et prise de nourriture solide 20 à 28 jours
Ouverture des yeux 32 à 34 jours
Sevrage 6 à 8 semaines
Éruption des dents définitives 50 à 74 jours




L’accouplement est brutal et bruyant, le mâle traînant la femelle par la peau du cou et n’hésitant pas à la mordre pour la maintenir en place. La durée de l’accouplement dure de deux à trois heures, pendant lesquelles plusieurs saillies ont lieu. Un nombre minimum de saillies semble nécessaire pour produire un rapport fécondant. L’ovulation intervient dans les 30 à 40 heures suivant la fécondation. La vulve reprend alors sa taille normale.

Les petits naissent sourds et aveugles, ils sont recouverts d’un fin duvet blanc (figure 1.21). La mère dispose de 4 paires de mamelles, la composition de son lait est très voisine de celui de la chatte. Les femelles de variété angora ne produisent pas ou très peu de lait. Il est prudent de prévoir dans ce cas une mère adoptive car l’élevage à la main est difficile et rarement couronné de succès.



LES CAVIOMORPHES (COBAYE, CHINCHILLA, OCTODON)


Le cobaye, le chinchilla et l’octodon sont des Rongeurs appartenant au sousordre des Caviomorphes. Ces animaux, tous originaires de la Cordillère des Andes, ont en commun d’avoir des petits nidifuges, qui naissent couverts de poils et les yeux ouverts, et d’avoir la totalité de leurs dents à pousse constante.


Le cobaye ( Cavia porcellus)


Domestiqué par les Incas entre 500 et 1 000 ans après J-C, le cochon d’Inde a été introduit en Europe pour la première fois il y a 400 ans environ (figure 1.22). Ce petit animal docile et sympathique est dépourvu d’agressivité. Craintif de nature, il peut devenir très affectueux si l’on prend la peine de le manipuler et de le caresser doucement et fréquemment. Il prend alors plaisir à interagir avec son maître et siffle bruyamment pour saluer son retour. Ses caractéristiques vitales sont illustrées dans le tableau 1.7.








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Figure 1.22











Tableau 1.7 Paramètres vitaux du cobaye
Longévité moyenne Poids moyen
5 à 8 ans Mâle : 1000 à 1200 g
Femelle : 750 à 1000 g


Comportement


Très sociables, les cobayes assurent leur sécurité dans la nature en vivant en groupe hiérarchisé, au sein duquel il y a toujours des individus pour guetter et donner l’alarme et des mères adoptives pour les jeunes orphelins. On peut conserver un cobaye seul en captivité, mais il sera plus heureux en compagnie de congénères. Les femelles s’entendent bien entre elles, mais les mâles peuvent mal se tolérer et se battre. Animaux crépusculaires, ils sont plutôt actifs en début de matinée et le soir. Ils passent la journée à se reposer entre des périodes intermittentes de grignotage et d’activité.


Logement



Type de cage


Ne sachant pas grimper, le cobaye peut être maintenu dans un simple enclos. L’idéal pour ces animaux, si on a l’espace suffisant, est d’être maintenus en petit groupe dans un enclos de 3 à 4 m 2. Sinon, une cage de 1 m de long est le grand minimum pour deux cobayes. La litière peut être constituée de copeaux de bois ou de chanvre, sur lesquels on épand une épaisse couche de foin dans laquelle l’animal pourra se dissimuler. Une cabane est un refuge apprécié. Toutefois, les animaux particulièrement craintifs ont tendance à y demeurer en permanence et à rester sur leurs déjections, ce qui occasionne des pododermatites.

L’emplacement de la cage doit être choisi avec soin : il faut par exemple éviter de la placer trop près d’une fenêtre ou directement sur le sol dans un endroit où l’air passe sous les portes. On peut objectiver la présence de courants d’air avec une bougie allumée.



Le cobaye est très vulnérable aux courants d’air et aux changements brutaux de température.


Enrichissement environnemental


Maintenu en cage, le cobaye souffre facilement d’obésité par manque d’exercice. Sa principale activité physique en liberté consiste en déplacements pour rechercher la nourriture et en poursuites entre congénères. Son rachis est trop rigide pour qu’il puisse s’adapter à tourner dans une roue, instrument que son tempérament l’amènerait d’ailleurs certainement à dédaigner. Afin d’être au mieux de leur forme, ces animaux ont besoin d’être élevés à plusieurs et d’avoir une cage suffisamment spacieuse et des moments de liberté pour pouvoir se poursuivre. De jeunes branches d’arbre à ronger sont une stimulation appréciée.


Propreté


Elle est rarement spontanée. Certains cobayes vivant en liberté dans une pièce sont cependant habitués à retourner faire leurs besoins dans un bac à litière dans le rebord duquel on a pris soin de ménager une à deux brèches afin qu’il soit facile d’accès. Tout comme le lapin, il faut les maintenir dans une cage le temps qu’ils élisent un coin pour leur latrines, puis élargir progressivement leur territoire. La litière doit être renouvelée deux fois par semaine.


Cohabitation


Un cobaye n’est pas destiné à être élevé seul. Il a besoin du contact et de l’enrichissement social de ses congénères, comme en témoigne la variété de vocalises utilisée par cette espèce pour communiquer au sein d’un groupe. La hiérarchie est habituellement régie par une femelle dominante plus âgée.

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May 16, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on Mode de vie, conditions d’entretien

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