Introduction: l’idéal de bien traiter
Qu’est-ce que «bien traiter» en pédopsychiatrie de liaison?
La pédopsychiatrie de liaison à l’hôpital pédiatrique confronte à plusieurs réalités simultanées : celle de l’enfant, celle de sa famille, celle des pédiatres, des équipes infirmières et auxiliaires, celle des psychiatres et psychologues.
Cette pluridisciplinarité confronte inévitablement à la question de ce qui est partageable par tous et ce qui ne l’est pas, au maîtrisable et au non maîtrisable. À ce titre, un certain niveau de «malentendu» apparaît comme véritablement consubstantiel de cette pluridisciplinarité, au point de se retrouver finalement au cœur même de toute action visant à aider l’enfant dans son avènement physique, psychique, intellectuel et social. Ce malentendu n’est pas ici à comprendre au sens d’une désorganisation ou d’une confusion dans les soins, mais comme une sorte d’espace à préserver : ne pas tout savoir, ne pas tout maîtriser, ne pas tout partager, faire «au mieux» et non pas «faire le mieux»… Viser l’idéal pour construire l’imparfait, garder la cohérence et s’accommoder du discontinu, combiner le pouvoir et l’impuissance (Basquin, 1998). Dans le même ordre d’idée, le pédopsychiatre s’intéresse à l’expression symptomatique en tant que sous-tendue par la vie inconsciente du sujet, là où le pédiatre s’intéresse au signe physique en tant qu’expression symptomatique entrant dans la grille diagnostique d’une maladie. Le premier s’intéresse davantage à la causalité finale (quête de sens), le second, à une causalité efficiente, au sens d’Aristote (quête d’étiologie). Ces deux approches, toutes deux indispensables, se côtoient chaque jour à l’hôpital pédiatrique.

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