1. L’histoire et l’examen
L’histoire
L’approche générale de l’histoire est commune à toutes les plaintes. Les éléments de l’histoire s’avérant les plus importants vont évidemment varier selon la nature de la plainte. Les grandes lignes du recueil de l’histoire sont indiquées plus bas. Cette approche conventionnelle permet d’enchaîner les questions dans un ordre prévisible. Cependant, chacun développe sa technique de recueil de l’histoire et souvent l’adapte en fonction du problème clinique présent. Le recueil de l’histoire se fait habituellement de la façon suivante, mais un ordre différent peut être retenu.
L’histoire neurologique
■ Âge, sexe, dominance manuelle, occupations.
■ Histoire de la plainte actuelle.
■ Interrogatoire neurologique de dépistage.
■ Antécédents médicaux.
■ Historique des prescriptions médicamenteuses.
■ Antécédents familiaux.
■ Contexte social.
Informations de base
Quelques informations de base doivent être collectées initialement : l’âge, le sexe, la latéralité et les occupations (actuelles ou passée) du patient.
La dominance manuelle est importante. L’hémisphère gauche est le support du langage chez presque tous les droitiers et 70 % des gauchers et des ambidextres.
La plainte actuelle
Commencez avec une question ouverte comme « Que vous arrive-t-il ? » ou « Racontez-moi tout depuis le tout début ». Essayez de laisser le patient raconter son histoire avec ses propres mots, avec un minimum d’interruptions. Le patient, qui a souvent tendance à faire état de la situation présente, doit être encouragé à commencer au début. Vous comprendrez plus facilement si vous connaissez les événements qui ont conduit à la situation actuelle.
Pendant que vous écoutez l’histoire, essayez de déterminer (figure 1.1) :
Figure 1.1 |
■ la nature de la plainte : assurez-vous que vous avez compris ce que le patient décrit. Par exemple, vertige peut signifier un vertige rotatoire proprement dit ou une sensation de flottement dans la tête. Quand un patient dit qu’il voit trouble, il peut vouloir dire qu’il voit double. Un patient ayant une faiblesse d’un membre sans trouble de la sensibilité peut parler d’un engourdissement ;
Souvenez-vous : quand un patient ne peut pas rapporter lui-même tout ce qui s’est passé ou ne peut pas donner une histoire adéquate pour une raison telle qu’un trouble du langage, il est essentiel d’obtenir l’histoire d’autres personnes : parents, amis, voire passants.
■ évolution dans le temps : elle vous indique le tempo du processus pathologique (tableau 1.1 et figure 1.2).
Évolution | Processus pathologique |
---|---|
Perte complète de la vision de l’œil droit chez un homme de 50 ans | |
Début soudain, durée 1 min | Vasculaire : ischémie rétinienne, amaurosis fugax |
Installation en 10 min, durée 20 min | Migraine |
Installation en 4 j, amélioration en 6 semaines | Inflammatoire : névrite optique |
Progression sur 3 mois | Compression du nerf optique : méningiome ? |
Déficit moteur de la face, du membre supérieur et du membre inférieur chez une femme de 65 ans | |
Début soudain, durée 10 min | Vasculaire : accident ischémique transitoire |
Installé en 10 min, persiste plusieurs jours plus tard | Accident vasculaire cérébral |
Installé en 4 semaines/mois | Processus expansif intracrânien ? |
Présent depuis l’enfance | Congénital |
Figure 1.2 * Ce profil évolutif vasculaire correspond aux hématomes sous-duraux. |
• Le début : comment cela a-t-il débuté ? Soudainement, en quelques secondes, en quelques minutes, heures, jours, semaines ou mois ?