Les signes cliniques

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Les signes cliniques



COMPRENDRE


Un diagnostic précoce du cancer est la meilleure chance de guérison des patients. Certains symptômes, surtout après 40 ans, doivent donc alerter. Les signes d’appel en lien avec la tumeur primitive vont conduire au diagnostic parce qu’ils sont directement liés à la tumeur primitive ou aux métastases révélatrices : ils constituent le syndrome tumoral. D’autres signes sont liés aux conséquences indirectes du cancer et peuvent être également à l’origine du diagnostic : la cachexie, la thrombose et le syndrome paranéoplasique. Toutefois, aucun signe pris isolément n’est spécifique d’un cancer : c’est leur association qui permet d’évoquer ce diagnostic. Par ailleurs, si le diagnostic de cancer peut être suspecté devant des arguments cliniques, il ne peut être affirmé que par un examen histologique réalisé à partir d’un prélèvement de tissu ou de liquide.


Une manifestation tumorale peut être découverte de différentes façons :




SYNDROME TUMORAL


Un syndrome est un ensemble de signes ressentis par le patient et observés par le médecin. Le syndrome tumoral réunit les signes d’appel pouvant faire évoquer un cancer. Certains sont inquiétants (hémorragie), ce qui amène le patient à consulter rapidement, d’autres le sont moins (présence d’une tumeur indolore), retardant de fait le diagnostic.



image Signes en lien avec la tumeur primitive


Il s’agit de signes fonctionnels persistants qui témoignent d’une anomalie organique, d’une irritation de l’organe, de saignement, qui peuvent parfois passer inaperçus ou se manifester de façon très visible. La douleur n’est pas un symptôme majoritaire en début de maladie ; elle traduit l’existence d’une tumeur de grande taille.



image Signes d’appel



– Apparition d’une formation nodulaire ou d’une ulcération : masse souvent découverte par autopalpation, modification de l’aspect d’un grain de beauté, ulcération, etc.


– Modifications persistantes des fonctions physiologiques normales : changement du goût, troubles du transit, dysurie, dyspnée, etc.


– Manifestations d’irritation de l’organe : dysphagie, toux, dysphonie, etc.


– Hémorragies : elles peuvent être provoquées par la tumeur et s’extérioriser par les cavités naturelles ; un saignement doit toujours amener à consulter :







SYNDROME CACHECTIQUE


Le mot cachexie dérive du grec kakos et hexis et signifie « mauvaises conditions ». La cachexie décrit un mélange complexe de dysfonctionnements métaboliques, d’altérations du statut nutritionnel et de fonte tissulaire associés à différentes pathologies chroniques (cancers, sida, par exemple) ou à un stade terminal de la maladie. La cachexie cancéreuse est un syndrome chronique de perte de poids impliquant à la fois la fonte de tissus adipeux et de tissus maigres, suite à l’action directe de facteurs tumoraux ou indirectement causée par une réponse exacerbée de l’organisme au niveau du métabolisme protéique mais aussi du métabolisme glucidique et lipidique. La cachexie est un syndrome dont le développement est progressif et fonction du stade de la maladie. Elle se présente par phases : on distingue la cachexie légère, modérée puis sévère26.


Généralement, les patients cachectiques présentent une anorexie, une satiété précoce, une perte de poids importante, une asthénie, une anémie. Bien que ce syndrome soit généralement associé aux patients cancéreux en stade terminal, il est aussi présent lors des stades précoces de la maladie, précédant certains symptômes liés au cancer.




image Amaigrissement


La perte pondérale est associée à la fonte du tissu musculaire. Elle est corrélée à l’anorexie mais aussi à l’atteinte du tube digestif, aux troubles de l’absorption des nutriments ou encore à l’effet complémentaire d’une mauvaise alimentation et d’une dénutrition résultant de l’alcoolisme et du tabagisme.


La perte de poids doit être rapportée au poids normal du patient. Elle constitue un indice défavorable si elle dépasse 10 % du poids normal en six mois. La mesure du poids est donc un élément essentiel dans le suivi et le pronostic.



Le traitement peut aggraver temporairement les troubles alimentaires, accentuant l’anorexie et l’amaigrissement. L’amaigrissement contribue à une perte de capacité physique du patient qui se traduit par une grande fragilité, une perte d’autonomie et une dépendance croissante. De plus, l’inactivité physique exacerbe le processus de fonte de la masse musculaire. La mise en place rapide des soins de support vise à limiter les conséquences de ces signes.






image Altération de l’état général


Classiquement, le patient présentant une altération de l’état général ressent le besoin d’être alité dans la journée ; il exprime la nécessité d’arrêter son activité professionnelle ; il ne parvient plus à assurer ses activités quotidiennes.


L’altération de l’état général est un élément de mauvais pronostic et indique que le cancer a un retentissement délétère sur la qualité de vie du patient. Il intervient donc dans le pronostic et la stratégie thérapeutique. C’est pour cela que les performances du patient sont évaluées selon une échelle caractérisant cinq grades. Il s’agit de l’index de performance de l’OMS (tableau 5.I). Cette classification internationale permet d’établir le Performance Status (PS) du patient et conditionne les décisions thérapeutiques.



Aug 7, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on Les signes cliniques

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