8. Les Phénotypes Diabétiques
Il existe plusieurs types de diabète. Les diabètes dont il est sujet dans le programme scientifique de 1re S se regroupent sous le terme de diabète sucré (présence de sucre dans les urines).
L’étude du diabète permet d’aborder la notion de gène de prédisposition ou gène de susceptibilité. Ce sont des gènes qui augmentent le risque de survenue d’une maladie chez les individus qui les possèdent. Mais la possession de ce gène n’entraîne pas forcément l’apparition de la maladie ; à l’inverse, l’absence de ce gène ne signifie pas que l’individu ne développera pas la maladie concernée.
1. Deux types de diabète
Le diabète est défini par une hyperglycémie chronique anormale. Un sujet est dit diabétique si sa glycémie à jeun est supérieure à 1,26 g/L (7 mmol/L) à deux reprises. Un sujet est dit intolérant au glucose si sa glycémie à jeun est comprise entre 1,10 et 1,26 g/L. Dans ce cas, le diabète est débutant.
En France, 3 % de la population est atteinte de diabète. Les hommes et les femmes sont concernés avec la même fréquence.
Le diabète de type 1 ou diabète insulinodépendant (diabète maigre ou diabète du jeune) est caractérisé par une sécrétion d’insuline nulle ou insuffisante due à une destruction des cellules β des îlots de Langerhans du pancréas. Ces cellules sont détruites par les propres lymphocytes du sujet diabétique : c’est une maladie auto-immune. Ce diabète se déclare généralement avant 20 ans, il touche environ 10 % des diabétiques.
Le diabète de type 2 ou diabète non insulinodépendant (diabète gras ou diabète de l’âge mûr) survient souvent après 45 ans et concerne 90 % des diabétiques. Il est associé à un surpoids et à une vie sédentaire. L’insuline perd progressivement de son efficacité. Le sujet sécrète pendant plusieurs années une forte quantité d’insuline puis la sécrétion devient faible (le pancréas s’épuise). La glycémie n’est pas régulée malgré la présence d’insuline : les cellules cibles sont insulinorésistantes.
2. Les facteurs à l’origine du diabète de type 1
Les causes mises en avant dans le développement d’un diabète de type 1 sont :
◗ avant tout des causes environnementales : certaines infections virales, certains médicaments, des facteurs nutritionnels tels que l’introduction précoce du lait de vache dans l’alimentation du nourrisson ;
◗ des gènes de prédisposition : certaines formes alléliques des gènes du système HLA : les allèles DR3 et DR4. Le complexe HLA (Human Leucocyte Antigen) est un ensemble de 6 gènes qui codent pour des marqueurs protéiques à la surface de nos cellules. Ces marqueurs, appelés marqueurs du soi ou autoantigènes, ne sont pas étrangers pour notre organisme mais le sont pour l’organisme d’une autre personne. Chacun des 6 gènes comporte de nombreux allèles. C’est la combinaison des 6 allèles d’un chromosome qui se nomme DR3, DR4, etc.
L’influence des facteurs héréditaires est faible par rapport aux facteurs environnementaux mis en avant.
Le diabète de type 1 est une maladie multifactorielle : polygénique (plusieurs gènes interviennent) + facteurs environnementaux.
Facteurs mis en cause :
◗ environnement : maladies virales pendant la petite enfance, certaines formes d’alimentation du nourrisson, etc. ;
◗ gènes de susceptibilité : gènes du système HLA 2 : combinaison DR3 et DR4 ; gènes du système HLA 1 : combinaison B8, B15 et B18 ;
◗ antécédents familiaux : 30 à 40 % de risque de développer un diabète 1 quand son jumeau est atteint (dans les cas de vrais jumeaux) : facteurs génétiques moins importants que pour le diabète de type 2.
3. Les facteurs à l’origine du diabète de type 2
Les facteurs responsables du diabète de type 2 sont multiples :
◗ l’influence des facteurs génétiques est forte. Le diabète de type 2 est monogéni- que (dans 5 % des cas, diabète MODY 2) et polygénique avec plusieurs gènes de prédisposition. Les gènes en cause sont mal identifiés (gènes intervenant dans le métabolisme du glucose, gène codant pour le transporteur de glucose, etc.) ;
◗ les facteurs environnementaux : l’obésité, une alimentation hypercalorique, le manque d’exercice physique. L’obésité est un facteur de risque important dans le développement du diabète mais tous les obèses ne sont pas diabétiques et certains diabétiques ne sont pas obèses. La comparaison du mode de vie des Indiens Pima au Mexique et aux États-Unis fait ressortir la fréquence de l’obésité liée au diabète 2.
Le diabète de type 2 est, lui aussi, une maladie multifactorielle résultant de l’interaction entre des gènes de susceptibilité et des facteurs environnementaux.
Tableau estimatif du risque de développer un diabète selon le contexte génétique :
Contexte familial | Risque (%) de développer un diabète de type 1 | Risque (%) de développer un diabète de type 2 |
---|---|---|
Jumeau vrai diabétique | 30-40 | 80-90 |
Frère ou sœur diabétique | 5-10 | 16-40 |
Un des parents diabétiques | 3-6 | 30 |
Pas de diabétique dans la famille | 0,2-0,5 | 1,6-3 |
Facteurs mis en cause :
◗ environnement : alimentation hypercalorique, obésité, sédentarité ;
◗ gènes de susceptibilité : mal identifiés ;
◗ antécédents familiaux : 80 à 90 % de risque de développer un diabète 2 quand son jumeau est atteint (dans les cas de vrais jumeaux) : facteurs génétiques plus importants que pour le diabète de type 1.
4. Dépistage et traitements des diabètes
Le dépistage du diabète 1 repose sur la recherche de gène de susceptibilité. Il est également possible de rechercher, chez des sujets à risque, la présence d’anticorps anticellules β d’îlots de Langerhans.
Le traitement du diabète de type 1 repose sur l’injection d’insuline exogène selon les besoins de l’individu. Plusieurs formes d’insuline sont utilisées :
◗ insuline produite par génie génétique ;
◗ insuline « retard », molécule associée à une protéine, ce qui permet d’augmenter sa durée d’action ;