Les généralités sur les processus

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Les généralités sur les processus



COMPRENDRE


Ce chapitre, relatif au processus, est conçu à partir de la définition même du terme « processus ». Il importe de préciser dès maintenant le concept retenu : il intègre les différentes étapes d’un ensemble représenté par le schéma ci-dessous (figure 1.1).




DÉFINITION


Le terme processus vient du latin pro qui signifie « pour » et de cessus qui se traduit par « aller vers l’avant ». Au sens large, un processus correspond à un enchaînement organisé et ordonné de faits ou de phénomènes actifs, répondant à un certain schéma et aboutissant à un résultat déterminé. Au sens restreint, psychobiologique, un processus correspondrait à un phénomène biologique, généralement complexe. Il mettrait en jeu de nombreux éléments moléculaires, cellulaires et/ou tissulaires de l’organisme. Il serait nécessaire de faire appel à des notions de temps, d’interactions et d’émergence afin d’expliciter son fonctionnement.


Au contraire d’un mécanisme, l’activité d’un processus ne pourrait être expliquée par la simple description des éléments matériels en interaction.


Dans le cadre de la médecine, le processus pathologique correspond aux formes et mécanismes anormaux impliqués dans les dysfonctionnements des tissus et des organes.


Il succède à l’exposition à des facteurs favorisants (ou étiologie ou agent causal) et déclenche un mécanisme d’apparition qui correspond à l’évolution et à l’enchaînement de différentes lésions élémentaires, c’est-à-dire des altérations morphologiques anormales responsables d’un phénomène pathologique par transformation et/ou modification des fonctionnalités initiales des cellules, des tissus, des organes. Ces modifications vont entraîner des conséquences physiopathologiques qui sont à leur tour responsables de l’apparition de signes cliniques, biologiques (ou autres) qui permettront d’établir le diagnostic. Indépendamment du diagnostic posé, des mécanismes de réparation existent ; ils sont généralement mis en œuvre dès l’apparition des premières lésions.


Une fois le diagnostic posé, un ou des traitements peuvent être entrepris — sauf si on sait que la guérison peut être spontanée —, afin de ramener l’organisme à l’état « normal » ou à un état le plus proche possible de l’état antérieur. Dans la majorité des cas, le ou les traitements mis en œuvre permettront la guérison ou amélioreront l’action du mécanisme de réparation.


Néanmoins, malgré les traitements, certaines pathologies continuent d’évoluer, générant des complications ou une chronicisation. Il est à noter que certaines complications ne sont pas liées à la pathologie initiale mais sont consécutives aux traitements.


Cependant, quelle que soit l’origine de la pathologie et/ou des complications, les deux ont un impact sur les individus. Ainsi, les répercussions peuvent affecter la personne sur les plans physique, psychologique et social et concernent la collectivité du point de vue de la prise en charge matérielle, humaine, financière. L’ensemble de ces éléments sont déterminants lors de l’élaboration des politiques de prévention, qu’il s’agisse de prévention primaire, secondaire et tertiaire.



FACTEURS FAVORISANTS


Les facteurs favorisants, qui correspondent à la présence de conditions particulières, génèrent le déclenchement d’un processus, dénommé le mécanisme physiopathologique, et, dans certains cas, l’entretiennent. Ces facteurs sont classés en deux catégories :





Il convient de repérer ces éléments pour agir en amont et éviter l’apparition du mécanisme physiopathologique par des actions de prévention primaire et secondaire, ou d’agir en aval et prévenir ainsi la récidive du processus, ces actions relevant alors de la prévention tertiaire.



MÉCANISME PHYSIOPATHOLOGIQUE


Le mécanisme physiopathologique correspond aux phénomènes qui apparaissent dans l’organisme suite à l’exposition aux facteurs favorisants (étiologie ou agent causal). Les phénomènes ont pour conséquence l’apparition de lésions au niveau des cellules, des tissus, des organes, transformations qui aboutiront à l’apparition de conséquences physiopathologiques.


On définit par lésion toute modification non physiologique, macroscopique ou microscopique, d’une cellule, d’un tissu ou d’un organe vivant.


Une classification simple des lésions et maladies est fondée sur l’étiologie (l’étude de leurs causes). On considère les lésions tumorales, les lésions d’origine inflammatoire, dégénérative, nutritionnelle, métabolique, toxique, infectieuse, physique, chimique, traumatique, comportementale, génétique, embryologique, etc. Ces catégories sont loin d’être hermétiques car, pour une même lésion, il peut exister de nombreuses interconnexions. Ainsi, certaines infections virales peuvent engendrer des tumeurs, et des lésions dégénératives suscitent parfois des réactions inflammatoires.


Les phénomènes engendrés par la mise en route du mécanisme physiopathologique sont responsables de l’apparition de modifications ou de troubles du fonctionnement normal de l’organisme. Ces phénomènes constituent ce qu’on dénomme les conséquences physiopathologiques.


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Aug 7, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on Les généralités sur les processus

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