Le triptyque théorique


Le triptyque théorique


Selon Platon, « la connaissance des mots conduit à la connaissance des choses ». On peut dire qu’il avait à la fois raison et tort. On peut connaître le mot soleil sans jamais l’avoir exploré. Il en est de même pour tant d’autres mots ! Ainsi, le mot compassion n’a pas le même sens dans la culture occidentale et dans la culture asiatique. Si nous rétrécissons notre champ de vision à ce qui nous intéresse ici, à savoir l’être, l’autre en soi et en dehors de soi, nous nous apercevrons rapidement que les mots prennent une dimension, une couleur différente pour chacun, mais aussi chez un même sujet à des moments différents de sa vie.


Ce sont ces mots, cette connaissance des mots et ce ressenti qui en émergent sur lesquels nous travaillons dans nos ateliers.


Avant toute écriture il y a la page blanche, réceptacle premier d’émotions et de pensées cachées. Sur cette page blanche, des rêves, des peurs, la vie et la mort vont se côtoyer à travers des mots, des sons, une ponctuation ; tantôt une phrase, un début d’histoire, tantôt la fin de cette histoire. Le surlendemain, on y trouvera un sens, un autre jour la compréhension de ce sens et un jour, peut-être, l’élaboration de ce sens. Ce n’est qu’après ce déroulement temporel, unique pour chacun, que va pouvoir apparaître le chemin vers l’autre. L’autre en soi, l’autre à l’extérieur de soi…


Ce long chemin qui parfois peut être douloureux est à la fois semé d’embûches et de plaisir. Le ludique se joint au travail cognitif, le plaisir s’apprend ou refait surface. Nous reprenons ainsi un de nos postulats de base : penser avec plaisir pourra faire penser le plaisir. Ce qui, étant donné les sujets avec lesquels nous travaillons, n’est point négligeable.


Mot après mot, phrase après phrase, une identité apparaît, une pensée prend ou reprend forme, la fracture psychique trouvant un lieu, un cadre pour se réparer. L’écriture est le tissage magistral du passé et du présent, du présent du passé, et enfin du présent du futur, comme l’affirmait saint Augustin.



Spécificités de l’atelier d’écriture


Dans ces ateliers, l’écriture favorise l’expression d’un certain nombre d’idées et d’émotions. Les associations d’idées, les symbolisations ainsi permises, sont parfois renforcées par le cadre dans lequel elles sont élaborées. Nous entendons par « symbolisation », au sens large, la représentation indirecte d’une idée, d’un conflit ou d’un désir dont on essaierait de favoriser l’expression par les scénarios possibles en écriture. C’est dans son étymologie que « symbole » nous convient le mieux : chez les Grecs, c’était un signe de reconnaissance formé par les deux moitiés d’un objet brisé que l’on rapprochait afin de le reformer. Ainsi, à l’origine, c’est le lien qui fait sens. Dans nos ateliers , nous tenterons par les thématiques formulées comme consignes d’écriture de favoriser une expression massive de symboles. Ainsi l’écriture, de séance en séance, d’année en année, pourra être un lien générateur de sens.


La production écrite offre ainsi aux participants à la fois la possibilité de se mesurer à autrui et de se fondre dans un idéal de groupe. À ce double investissement se rajoute le thérapeute qui, loin d’être un mentor ou de jouer le rôle d’un simple animateur, est le garant des règles du groupe et un objet de projection.


La différence (marquée) entre une œuvre littéraire (que l’auteur ait ou non des troubles psychologiques) et l’écrit d’un patient lors d’un atelier d’écriture réside dans son élaboration . Le terme d’élaboration psychique, même s’il n’est présent que dans le troisième triptyque, est le fil conducteur de nos ateliers à visée thérapeutique . Il ne s’agit pas uniquement, comme nous l’avons vu dans le chapitre 2 « De l’écriture cathartique à l’écriture thérapeutique », d’une expression du moment par la médiation de l’écriture. L’un des objectifs souhaités est précisément cette élaboration psychique que l’écriture favorise – du fait de la distance qu’elle permet. Nous entendons par élaboration psychique le travail accompli généralement par l’appareil psychique. Ce travail est supposé maîtriser les excitations qui arrivent à l’appareil à penser afin de réduire le risque pathogène. Il consiste donc à intégrer les excitations dans le psychisme et favoriser les connexions associatives. C’est un travail psychique permanent, tel un chantier en cours ; nous prenons le risque de faire une analogie entre le travail possible en atelier d’écriture à visée thérapeutique et le mode ainsi décrit du travail de l’appareil psychique lui-même. Pour ce faire, la notion de triptyque théorique est essentielle : les parties I et III du tableau 3.1 seraient le lieu et le temps de travail à effectuer, et la partie II celle qui favoriserait les connexions, la symbolisation, l’expression et surtout le lien et la transformation qui peuvent en découler. Car ce qui est commun à toute pathologie , ce sont ces dysfonctionnements possibles de l’appareil psychique, que le triptyque de l’atelier pourrait aider à « restaurer » et, en tout état de cause, à rétablir. Ce qui se passe au sein de l’atelier avec ces différentes règles qui le régissent (cf. partie IV, « Guide du thérapeute ») permettra de relancer le travail d’élaboration psychique. Néanmoins, une relation transférentielle forte doit rester aussi constante dans nos ateliers en tant que travail thérapeutique . Rappelons qu’une relation transférentielle est une sorte de déplacement de l’affect d’une représentation à une autre. Cette « sorte de déplacement » peut être autant un déplacement vers le thérapeute , que ce dernier devra savoir gérer, qu’un déplacement face au groupe , ou même aux personnages créés dans l’écriture. Encore une fois, la capacité du thérapeute à savoir connaître et/ou reconnaître la symbolique dans la représentation créée est nécessaire. Parfois, toute la difficulté peut résider dans ces difficultés transférentielles avec le thérapeute, un thérapeute à « partager » avec les autres membres du groupe. Mais cette difficulté, essentiellement retrouvée en début de participation à l’atelier , peut être aussi un outil thérapeutique déterminant de la suite du parcours du patient au sein de l’atelier d’écriture à visée thérapeutique. D’où la différence capitale entre un atelier d’écriture à visée thérapeutique, où le thérapeute sera à même de gérer cette sphère transférentielle, et un atelier d’expression par l’écriture.



L’écrit s’inscrit dans une relation, avec des implications transférentielles, et peut ainsi représenter pour certains un matériel interprétable. Quoi qu’il en soit, c’est une communication immédiate dans le moment.


Conduire un atelier d’écriture, a fortiori si cela est dans un but thérapeutique, nécessite, indépendamment de la motivation, une formation. Celle-ci impose au thérapeute non seulement une culture artistique, mais encore, et cela nous semble une condition sine qua non, un apprentissage socratique, une formation préalable en tant que cothérapeute à des ateliers d’écriture. Il est certain que dans des ateliers à visée pédagogique d’autres qualités sont requises pour les animateurs. Là encore une expérience des groupes, indépendamment d’une formation littéraire, est hautement profitable. Le thérapeute anime son atelier – animation entendue ici au sens où elle peut être un processus par lequel se concrétisent, au cours d’une thérapie de groupe, certaines capacités d’un individu qui n’étaient jusque-là que potentielles.


Neri (1997) définit l’animation comme étant produite par le concours de deux facteurs : « La grande intensité de la participation affective qui caractérise la vie du groupe et ses manières de penser parfois très différentes de celles qui sont propres à la famille et au monde dont l’individu provient. »



Triptyque théorique


Dans notre atelier, nous envisageons la théorie qui nous est propre comme un triptyque constitué de trois panneaux dont les titres décrivent les grandes lignes thématiques de ce qui se fait à chaque fois. Face à ces trois titres (I, II et III), nous en trouvons trois autres (IV, V et VI) qui sont, quant à eux, non plus de l’ordre de la description de ce qui se fait, du lieu ou du comment, mais de l’ordre de l’explication. Nous faisons donc référence, avec nos trois panneaux descriptifs, au contenant pour l’atelier, au contenu/contenant pour l’écriture, et au contenant/contenu pour le penser. À l’intérieur de chaque panneau, nous retrouvons ce qui, d’un point de vue théorique, s’y rapporte et auquel nous nous attacherons tout au long de l’atelier. Nos grilles d’évaluation (cf. chapitre 15, « Outils du thérapeute ») ont permis l’affinement de ce triptyque, son évaluation hebdomadaire pendant une durée de deux ans, puis sa consolidation. La légende de ce tableau théorique récapitulatif est indispensable à appréhender si l’on désire mener un atelier d’écriture à visée thérapeutique . Elle résume la compréhension pratique de ce triptyque théorique, dont la phrase suivante en résumerait la compréhension théorique : un atelier où l’on écrit afin de penser.


Voyons à présent les composantes phares des trois panneaux de ce triptyque, à savoir le groupe atelier, l’écriture et le temps (cf. tableau 3.1). Ce triptyque théorique est indissociable et les trois panneaux sont interchangeables.



Groupe atelier


Le groupe atelier représente un contenant composé des participants et des règles propres qui le constituent. C’est le groupe en tant que contenant qui va permettre la mise en place du dispositif du travail d’élaboration psychique à venir. Ce qui signifie que les consignes , adaptables au coup par coup et donc très fluctuantes, se modifient tout au long des années d’atelier, en fonction des nouveaux arrivants ou des aléas du chemin de chacun, tout en s’articulant autour des règles qui, elles, sont stables.


En ce qui concerne les théories de groupe, nous nous référons essentiellement à Bion, Anzieu et Kaës ; nous avons réaménagé leurs théories pour notre triptyque théorique où le groupe a un rôle déterminant. Le groupe est, selon Anzieu (1981), un cadre contenant permettant d’aménager un espace de pensée , une aire de symbolisation , au sein d’une enveloppe pare-excitante. Les participants curieux du fonctionnement psychique de leurs pairs éprouvent une certaine excitation accompagnée d’une émulation qui favorisera la symbolisation, la pensée. Cela peut, par exemple, commencer timidement par la curiosité du patient pour le fonctionnement psychique de ses pairs. Ce premier stade est un ressenti soulignant le premier investissement dans le groupe . D’ailleurs, on relève combien ce premier moment va être réutilisé par un patient ; lors d’une rechute ou d’une inhibition , on l’entendra dire : « Je vais mal aujourd’hui, je ne pense pas écrire, j’utiliserai mon joker, mais je suis venu écouter les autres. »


Le joker est une des règles de l’atelier ; il est autorisé une fois par an, soit à la lecture, soit à l’écriture, sans explication et non renouvelable (cf. le joker dans le chapitre 13, « Déroulement de l’atelier »). Il est très rare que ce joker soit utilisé ; pour le thérapeute, il s’agit d’une demande à l’aide de mise en route de la première phrase ou même parfois du premier mot ; il est assez simple, une fois le transfert établi, de lever l’inhibition d’écriture avec des consignes et des conseils spécifiques donnés à la personne en difficulté. N’oublions pas que l’écriture est favorisée lorsqu’une relation transférentielle est établie entre le groupe et le thérapeute.


Mais on va surtout s’appuyer sur l’interaction entre contenant et contenu, au sens où Bion (1965) l’entend ; ce dernier souligne le caractère dynamique de cette interaction : la contenance entraîne toujours une transformation tant du contenu que du contenant. Même si, pour Comte-Sponville (2001), « ce qui change, c’est ce qui demeure. […] Le changement suppose l’identité, la durée, le maintien dans l’être de cela même qui se transforme. […] Donc, il faut durer pour changer. Mais la réciproque est vraie aussi : il faut changer pour durer. Vivre, c’est grandir ou vieillir – deux façons de changer », c’est la notion de transformation qui va faire partie des objectifs implicites de l’atelier, la transformation dans le processus de changement.


Le groupe fournit un cadre, une structure, un contenant aux pensées et aux émotions. C’est un lieu d’échange, de rencontre, de partage et de communication à un double niveau – cognitif et émotionnel. Il permet le dépassement de soi , de sa propre timidité à lire les textes devant les autres, et la confrontation à différentes formes de pensées et à différents horizons.


« Il provoque une stimulation, j’ai envie par mes écrits d’apporter aux autres et de partager, le groupe me pousse à essayer de mieux faire, je me nourris aussi de ce que font les autres. » Cette participante illustre bien notre propos.


Ce groupe permet selon différentes optiques un renforcement de l’estime de soi.


Nous pouvons percevoir le groupe sous des angles différents mais complémentaires.


Du point de vue de la théorie psychanalytique, l’accent peut être mis sur les phénomènes de transfert et de contre-transfert qui y sont énergisés, tout comme le sont les identifications réciproques. L’identification, qui serait plus qu’un mécanisme psychologique parmi d’autres, c’est-à-dire un travail par lequel la personne se constitue ou se reconstitue.


Du point de vue comportemental et cognitif, on peut souligner l’importance de l’apprentissage par imitation ou la facilitation, induite par le groupe, de correction de cognitions erronées. La prise de conscience par l’écriture a des effets patents sur la possibilité du sujet à repenser les distances entre la pensée et l’acte, entre soi et les autres.


Par rapport aux autres formes de psychothérapie de groupe, l’atelier d’écriture en groupe va induire des modalités particulières dues à l’utilisation de cette médiation.


On peut dire que l’écriture favorise une « reconstruction psychique ».


Du point de vue cognitif, on peut parler d’assouplissement psychique de la pensée, de dépassement de la pensée, figée jusqu’alors dans des stéréotypes, d’ouverture d’esprit. La créativité est le plus souvent une découverte de possibilités enfouies. Il ne s’agit pas, lorsque nous parlons de créativité, de l’entendre dans le seul sens de créer des productions, mais de l’envisager telle que nous l’accomplissons en atelier, à savoir dans l’axe théorique que nous avons posé, celui de l’assouplissement psychique ; d’où la technique précise propre à l’atelier qui favorise la méthodologie du jeu, au sens winnicottien certes, mais essentiellement au sens philosophique où l’on entend le jeu en philosophie, comme le résume si bien le philosophe Novalis – « jouer c’est expérimenter le hasard » –, c’est-à-dire pour nous, en atelier, oser aller vers des contrées psychiques soit oblitérées, soit inexplorées, et ce tant au niveau du contenant que du contenu.


Le ludique, pour nous, est un outil de travail ; à l’aide du jeu nous arrivons à proposer des consignes d’écriture très contraignantes qui seront, selon le patient, considérées comme ludiques ou sérieuses. Mais attention, même si beaucoup de nos séances sont drôles et gaies, nous ne jouons pas en atelier ; toutefois nous essayons, par la technique « amusante » de la consigne avec ce qu’elle peut comporter de suspens, de défi et de variété, d’être dans un temps de plaisir dynamisant, intellectuellement, pouvant ainsi favoriser l’élaboration et les connexions dont nous parlions plus haut. Le ludique permet aussi de proposer encore plus de contraintes afin de favoriser la créativité. La contrainte est une notion que nous privilégions dans nos ateliers et nous l’aborderons plus loin dans ce chapitre.


La souplesse de la technique employée ici, principalement l’utilisation de thèmes différents et de formes diverses proposées aux participants, favorise de tels phénomènes.


De même, l’écriture facilite les prises de conscience lors de la rédaction proprement dite, lors de la lecture au sein du groupe et, dans un troisième temps, plus tardif, lorsque le sujet repense à ce qui s’est passé lors de la séance, ce qui représente une perlaboration.


Sur le plan affectif, le groupe valorise les sentiments éprouvés tant lors de la rédaction de l’œuvre que de sa lecture. Plaisir et déplaisir y sont magnifiés avant que le plaisir n’y domine. La révélation de désirs enfouis a parfois ici valeur cathartique. La catharsis relève d’un des processus de l’atelier et n’en est pas le but principal, ce qui différencie les ateliers thérapeutiques des ateliers d’expression.


Dans notre conception de l’atelier d’écriture, cette dernière est utilisée comme médiation première. Nous souscrivons à l’hypothèse qu’elle pourrait permettre, selon Anzieu (1996), « d’éponger l’excitation par le geste graphique qu’elle implique et avoir une fonction pare-excitante par les codes qu’elle génère ». Selon Freud (1920), les pensées servent à lier l’excitation et à en ajourner la décharge ; d’où la nécessité d’inventer des médiations capables de jouer un rôle pare-excitant, afin de favoriser l’émergence de pare-excitations internes.


Selon les pathologies en cause, rapprocher deux idées, faire des liens ou les associer peuvent se révéler impossible, et ce trop-plein d’excitations peut entraîner une certaine inhibition à penser , d’autant qu’il n’est pas toujours facile d’être dans la parole. Parfois, il ne s’agit même pas de pathologie au sens médical du terme, mais d’une douleur tellement envahissante, écrasante, qu’elle paralyse ou brouille les capacités psychiques. L’écriture, dans un cadre théorique bien déterminé, aura une double fonction : de pare-excitation dans un premier temps, et de déclenchement des processus associatifs dans un second temps, afin de constituer un lien s’il y a eu rupture spatio-temporelle due à un traumatisme , ou inhibition psychique dans la dépression . Ainsi notre patient Edgar A.P., sans aucun antécédent psychiatrique, qui consulte lors d’une hospitalisation dans le service d’accueil pour suicidants et suicidés, son épouse s’étant donné la mort avec leurs trois jeunes enfants. Lors de l’entretien il exprimait clairement sa difficulté, voire son impossibilité à penser : « Je ne suis pas déprimé, c’est juste que c’est game-over pour moi dans ma tête, je n’arrive plus à penser puisque c’est impensable ; alors autant mourir. »


Pour écrire, il faut pouvoir penser. Le travail de création apporte une possibilité de symbolisation  ; penser, c’est, d’une certaine façon, subordonner le principe de plaisir au principe de réalité. Penser peut être douloureux ; il est nécessaire, lors du développement de l’enfant, de passer du principe de plaisir au principe de réalité. Dans les ateliers, il nous apparaît que l’introduction d’un certain plaisir est nécessaire à l’élaboration de la pensée .


Certes, comme nous avons pu le voir, le groupe est utilisé comme contenant pour favoriser les restaurations narcissiques, contenir les écrits, aider à la symbolisation , mettre à distance des conflits, mais aussi pour la phase finale de l’atelier , si nous pouvons l’appeler ainsi, à savoir : après l’élaboration , pouvoir contenir le patient dans ce moment qui peut être extrêmement angoissant et qui est celui dont parle Michel de M’Uzan (De l’art à la mort, 1977), « le saisissement », moment possible de dépersonnalisation où l’écrivain écrivant se dessaisit de lui-même afin de se laisser saisir par ses personnages. Cela pourrait être inquiétant pour le patient s’il était seul ; c’est d’ailleurs la raison pour laquelle beaucoup n’arrivent pas à écrire chez eux, alors même qu’en atelier leur écriture atteint le stade de la création . Le danger passe par l’incapacité à être seul, car l’unité narcissique du moi peut être ébranlée par la création de personnages. C’est un des paradoxes de la création que de requérir de l’auteur un surinvestissement et une régression narcissique poussés au point où sa propre intégrité narcissique s’en trouve menacée. L’écriture seule ne peut être contenante  ; le groupe peut avoir ce rôle contenant et protecteur mais il permet aussi une décharge ; l’écrit est produit en atelier presque « sur commande » puisqu’il est effectué à la demande du thérapeute et restera consigné en atelier (nous parlerons du devenir des écrits dans le chapitre 13, « Déroulement de l’atelier »).

Only gold members can continue reading. Log In or Register to continue

Stay updated, free articles. Join our Telegram channel

May 31, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on Le triptyque théorique

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access