12. Le transplanté cardiaque
PHYSIOPATHOLOGIE
Le cœur transplanté a quelques caractéristiques particulières. Certes il est sain, mais il est dénervé, ce qui a deux conséquence à l’effort :
• il ne peut bénéficier de l’action inotrope et lusitrope positive (augmentation de la force et de la vitesse de contraction et de relaxation) du sympathique provenant des terminaisons nerveuses cardiaques ;
• l’absence d’augmentation de la fréquence réduit également la relation force – fréquence (effet Bowditch : augmentation de la force de contraction simplement liée à l’augmentation de fréquence).
La stimulation sympathique existe, mais elle est retardée car elle ne provient que de la libération des catécholamines dans le plasma par la médullo-surrénale. Celle-ci se fait avec retard (4 à 5 minutes généralement) et ne participe donc pas à la réponse circulatoire dans la partie d’un effort. De même, à l’arrêt de l’effort, à la différence du sujet sain, la fréquence reste en plateau et baisse très lentement du fait du non-recaptage des catécholamines circulants par les terminaisons synaptiques cardiaques.
Toutes ces raisons ont fait parfois dire que le cœur transplanté, sain au repos, est dans un contexte d’insuffisance circulatoire à l’effort. En effet, si ces anomalies n’entravent pas la vie quotidienne des patients, elle joue indiscutablement un rôle dans l’intolérance à l’effort soutenu.