Chapitre 9 Le système gustatif
Organe du goût
La langue est l’organe du goût principal, mais d’autres parties de la bouche – le palais, le pharynx et l’épiglotte – sont également impliquées. L’odeur de ce que nous mangeons passe par le pharynx, dans la cavité nasale, où elle est détectée par les récepteurs olfactifs. L’odorat est donc également fortement impliqué dans le goût, et toutes ces informations sont intégrées pour conduire à la reconnaissance des saveurs. Classiquement, les goûts de base correspondent à l’activation de quatre types élémentaires de récepteurs. Ces récepteurs sont classiquement localisés dans des régions différentes de la langue, ce qui confère une sensibilité d’ensemble à ces régions : la pointe de la langue est plus sensible aux substances sucrées, les bords aux stimuli salés, la partie médiane externe aux stimuli acides et la base de la langue aux stimuli amers (figure 9.1). Néanmoins, on sait actuellement que ces régions ne sont pas aussi spécifiques qu’on le pensait, et qu’en fait toutes les régions de la langue peuvent être sensibles à tous les goûts de base, mais quelques secteurs sont en effet plus sensibles à certains goûts que d’autres.
Papilles et bourgeons du goût
Les bourgeons du goût sont situés dans toute la cavité buccale, sur l’épithélium dorsal de la langue où ils sont les plus nombreux (4 600 bourgeons, tous types confondus sur la langue), dans le pharynx, l’épiglotte laryngée et à l’entrée de l’œsophage.
Les bourgeons du goût sont des agrégations de 30 à 100 cellules réceptrices neuroépithéliales, allongées (50–60 μm de hauteur, 30–70 μm de largeur), qui sont incluses dans les spécialisations de l’épithélium environnant, nommées papilles. À l’apex du bourgeon du goût, des microvillosités dépassent dans le milieu buccal par une petite ouverture, le pore de goût. Juste au-dessous de l’apex du bourgeon de goût, les cellules du goût sont connectées par des jonctions serrées. Les cellules réceptrices des bourgeons du goût sont soutenues par des cellules basales qui jouent un rôle dans la transmission de l’information et dans le renouvellement des récepteurs. À la base du bourgeon du goût, les dendrites des neurones secondaires envahissent le bourgeon et se ramifient fortement, chaque fibre faisant synapse avec les multiples cellules réceptrices. Il existe plusieurs types de papilles (figure 9.2) :