Le diagnostic

14


Le diagnostic



COMPRENDRE


Comme pour toutes les maladies tumorales, la démarche diagnostique repose sur la considération d’un ensemble de données cliniques, cytologiques, histologiques et génétiques afin de proposer au patient une thérapeutique adaptée.


Devant la diversité des hémopathies, il a été nécessaire de parvenir à des classifications regroupant des informations cytogénétiques et morphologiques afin d’harmoniser les diagnostics et protocoliser les traitements. En constante évolution du fait des progrès scientifiques et médicaux, les classifications présentées ci-après donnent uniquement un aperçu de la variété des hémopathies et des anomalies génétiques associées. Il est utile de comprendre qu’elles sont utilisées pour orienter la décision thérapeutique.


Comme pour les autres cancers, il existe trois étapes dans le diagnostic d’une hémopathie :



Ne sont abordés dans ce chapitre que les examens relevant spécifiquement de l’hématologie, les autres ayant été vus en première partie de cet ouvrage.


Enfin, il est indispensable de considérer que la démarche d’annonce est conforme aux recommandations du dispositif d’annonce (voir le chapitre 7).



CLASSIFICATIONS PRONOSTIQUES


Il existe un nombre important de pathologies avec des aspects caractéristiques particuliers. Les classifications prennent en compte les critères morphologiques, immunologiques (identification des antigènes situés à la surface des cellules cancéreuses), génétiques (mutations survenues sur le ou les chromosomes) et cliniques de la tumeur.


Les principes du traitement des hémopathies sont protocolaires. Ils considèrent les classifications dans la mesure où elles ont une signification pronostique et orientent les axes thérapeutiques. Ils sont couplés aux facteurs pronostiques : âge, état général et comorbidités essentiellement.








HÉMOPATHIES SANS MATURATION CELLULAIRE : LES LEUCÉMIES AIGUËS


Les leucémies aiguës sont caractérisées par la prolifération de blastes (cellules immatures) dans la moelle osseuse. Cette prolifération est définie par le « hiatus leucémique », c’est-à-dire qu’il n’y a pas de cellules de différenciation intermédiaire (entre blastes et cellules matures) dans la prolifération (à l’opposé des syndromes myéloprolifératifs). Ceci empêche la production des autres cellules sanguines et est responsable d’un tableau d’insuffisance médullaire : anémie, thrombopénie, neutropénie.


Selon la morphologie et le typage immunologique des cellules leucémiques, on différencie :






HÉMOPATHIES AVEC MATURATION CELLULAIRE : LES SYNDROMES MYÉLOPROLIFÉRATIFS ET LYMPHOPROLIFÉRATIFS



image Syndromes myéloprolifératifs


Ensemble de maladies chroniques caractérisées par une prolifération :



Sont regroupées sous cette appellation :



Dans ces maladies, les cellules produites sont aptes à assurer leur fonction et il n’y a pas d’insuffisance médullaire. Le risque commun est celui de la thrombose induite par l’augmentation de la viscosité du sang due à la masse des cellules sanguines circulantes. À terme, l’évolution terminale peut s’orienter vers la transformation en leucémie aiguë, généralement myéloblastique.


La découverte récente de la mutation63 V617F de JAK2 permet aujourd’hui de classifier les syndromes myéloprolifératifs. Son intérêt est double :



La Janus kinase 2 (JAK2) est une protéine impliquée dans la survie et la prolifération cellulaire. Elle est liée aux récepteurs membranaires qui sont activés par des facteurs de croissance (EPO, GM-CSF, par exemple). Les facteurs de croissance hématopoïétique constituent un ensemble de molécules qui sont nécessaires à la différenciation, à la prolifération et à la survie des cellules hématopoïétiques. Ce sont des messagers de la communication cellulaire qui transmettent les besoins en production de cellules à la moelle osseuse ou aux autres cellules concernées dans l’organisme. La mutation V617F de JAK2 confère aux progéniteurs hématopoïétiques une indépendance aux facteurs de croissance. Ainsi, la cellule mutée est protégée de l’apoptose induite par les agents cytotoxiques.






image Syndromes lymphoprolifératifs


Les hémopathies lymphoïdes sont des proliférations malignes développées à partir de précurseurs cellulaires présents dans les organes lymphoïdes primaires (lymphoblastes B ou T d’origine médullaire ou thymique) ou de précurseurs plus matures extramédullaires, présents dans les organes secondaires (lymphocytes B aboutissant aux plasmocytes, et lymphocytes T) :



Aug 7, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on Le diagnostic

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access