Chapitre 23 Le contrôle de l’homéostasie
Des facteurs tels que la pression artérielle, la température du corps, le poids corporel, l’équilibre des fluides et des électrolytes sont maintenus à une valeur précise pour certains, ou dans des limites contrôlées en se référant à ce qu’il est convenu d’appeler un point de consigne. Bien que ce point de consigne puisse varier un peu avec le temps, au quotidien il est généralement remarquablement fixe. Ce maintien du statu quo du corps s’appelle l’homéostasie, et c’est la fonction principale de l’hypothalamus que de la maintenir, soit directement par voie nerveuse, soit indirectement par l’intermédiaire de la sécrétion de neurohormones, qui elles-mêmes vont permettre la libération d’hormones.
Rappel anatomique
L’hypothalamus, comme son nom l’indique, est placé au-dessous du thalamus de chaque côté du troisième ventricule (figure 23.1). L’hypothalamus est une petite structure en forme de cône, à pointe vers le bas, finissant au niveau de la naissance de la tige pituitaire. Elle se termine par l’hypophyse, qui se compose de deux parties histologiquement et fonctionnellement différentes : l’hypophyse antérieure, de nature glandulaire, appelée également adénohypophyse, et l’hypophyse postérieure, de nature nerveuse, appelée également neurohypophyse, structure nerveuse accolée à la face postérieure de l’hypophyse antérieure. La cavité osseuse ronde contenant la glande pituitaire s’appelle la selle turcique. La partie postérieure de l’hypothalamus, appelée l’éminence médiane, contient beaucoup de cellules neurosécrétoires. Les structures adjacentes importantes incluent les corps mamillaires, le troisième ventricule, et le chiasma optique. Ce voisinage spécifique est intéressant à connaître car la pression engendrée par les tumeurs ou les inflammations de l’hypothalamus ou de la glande pituitaire peut avoir comme conséquence des troubles visuels graves pouvant aller jusqu’à la cécité totale en cas de tumeur de la selle turcique.
Rôle de l’hypothalamus
Informations arrivant sur l’hypothalamus
Les structures qui informent l’hypothalamus de l’état de l’organisme incluent :
Informations sortant de l’hypothalamus
L’hypothalamus contrôle l’homéostasie essentiellement par deux voies de sortie principales :
Enfin, la neurohypophyse, ou lobe postérieur de l’hypophyse, fournit l’exemple classique de l’activité neurohormonale. Les produits sécrétés, principalement vasopressine et ocytocine, sont expulsés dans un réseau capillaire, qui alimente directement la circulation générale.
Neurohormones hypothalamiques pour l’hypophyse antérieure
Hormone de libération de l’hormone thyroïdienne
L’hormone de libération de l’hormone thyroïdienne (TRH ou TRF) est le plus simple des neuropeptides hypothalamiques. Elle consiste essentiellement en 3 acides aminés (proline, histidine, acide glutamique). La simplicité de cette structure est trompeuse. En effet, la TRH est impliquée dans un nombre très important de fonctions. Son rôle principal est de stimuler la sécrétion de l’hormone thyroïdienne par l’hypophyse antérieure. Mais elle est également impliquée dans la sécrétion de la prolactine, une autre hormone pituitaire, et dans la commande de la température du corps. Elle favorise aussi d’autres activités du système nerveux central (SNC) car c’est un neurotransmetteur ou un neuromodulateur répandu dans le cerveau et la moelle. Ces effets multiples étonnent moins quand on considère que la TRH est apparue très tôt dans l’évolution des vertébrés et que la quantité totale de TRH dans le reste du cerveau dépasse de loin celle de l’hypothalamus, même si la concentration de TRH est la plus grande dans l’hypothalamus. Les cellules sécrétoires sont sujettes à des influences inhibitrices et excitatrices des centres supérieurs du cerveau. Elle est également inhibée par le taux circulant d’hormone thyroïdienne, base de son système de régulation par feed-back. Les hyperthyroïdies, dont la forme la plus fréquente est une maladie auto-immune due à des anticorps stimulant le récepteur de la TSH, la maladie de Basedow, sont généralement dues à des dérèglements au niveau de la thyroïde ou de l’hypophyse, rarement au niveau hypothalamique.