Le contrôle de l’homéostasie

Chapitre 23 Le contrôle de l’homéostasie




Des facteurs tels que la pression artérielle, la température du corps, le poids corporel, l’équilibre des fluides et des électrolytes sont maintenus à une valeur précise pour certains, ou dans des limites contrôlées en se référant à ce qu’il est convenu d’appeler un point de consigne. Bien que ce point de consigne puisse varier un peu avec le temps, au quotidien il est généralement remarquablement fixe. Ce maintien du statu quo du corps s’appelle l’homéostasie, et c’est la fonction principale de l’hypothalamus que de la maintenir, soit directement par voie nerveuse, soit indirectement par l’intermédiaire de la sécrétion de neurohormones, qui elles-mêmes vont permettre la libération d’hormones.


L’hypothalamus a déjà été évoqué dans plusieurs chapitres, en particulier pour son rôle dans l’olfaction, la chronobiologie, la mémoire. Ces rôles ne seront donc pas évoqués à nouveau ici.




Rôle de l’hypothalamus


L’hypothalamus constitue la partie du cerveau qui orchestre le lien entre le système nerveux et le système hormonal. Pour réaliser cette tâche, l’hypothalamus doit recevoir des entrées l’informant de l’état du corps, et doit pouvoir lancer les changements compensatoires si quelque chose dérive hors des limites normales.



Informations arrivant sur l’hypothalamus


Les structures qui informent l’hypothalamus de l’état de l’organisme incluent :







L’hypothalamus a également quelques récepteurs intrinsèques, comme des thermorécepteurs et des osmorécepteurs, pour surveiller la température et l’équilibre ionique, respectivement.



Informations sortant de l’hypothalamus


L’hypothalamus contrôle l’homéostasie essentiellement par deux voies de sortie principales :




En plus des neurotransmetteurs et des neuromodulateurs, l’hypothalamus synthétise et sécrète un certain nombre de neurohormones. Les neurones sécrétant des neurohormones sont de véritables cellules endocrines dans le sens classique puisque les granules sécréteurs contenant des neurohormones voyagent du corps des cellules vers l’extrémité axonale via l’axone, où ils sont directement déversés dans un réseau capillaire, pour être transportés de là par la circulation porte hypophysaire vers l’hypophyse antérieure.


Enfin, la neurohypophyse, ou lobe postérieur de l’hypophyse, fournit l’exemple classique de l’activité neurohormonale. Les produits sécrétés, principalement vasopressine et ocytocine, sont expulsés dans un réseau capillaire, qui alimente directement la circulation générale.


Ainsi l’hypothalamus est-il capable de contrôler les glandes endocrines, de modifier la pression artérielle (par la vasopressine et la vasoconstriction), la température du corps, le métabolisme, etc.


Néanmoins, le cerveau, siège des fonctions supérieures, ainsi que les centres nerveux impliqués dans les émotions, projettent vers l’hypothalamus : ce qui fait que des activités intellectuelles et fonctionnelles aussi bien que des influences externes, y compris des efforts, sont intégrées dans l’hypothalamus et de là au système endocrinien, qui peut ainsi agir sur l’ensemble de l’organisme.



Neurohormones hypothalamiques pour l’hypophyse antérieure


L’existence des hormones de l’hypothalamus a été envisagée bien avant qu’elles aient été détectées et chimiquement caractérisées. Deux groupes d’investigateurs américains, menés par Andrew Schally et Roger Guillemin, respectivement, ont partagé le prix Nobel de physiologie en 1977 pour leurs recherches sur les hormones pituitaires.


Ces neurohormones, au nombre de cinq, sont connues en tant qu’« hormones de liberation » parce que leur fonction principale est généralement de stimuler la sécrétion des hormones provenant de la glande pituitaire antérieure. Elles se composent des peptides simples de seulement 3 acides aminés (hormone de libération de l’hormone thyroïdienne) à 44 acides aminés (hormone de libération de l’hormone de croissance). De manière générale, ces hormones peuvent être nommées de deux manières, soit sous le nom d’« hormones » soit sous le nom de « facteur de liberation », d’où leurs abréviations anglaises, utilisées également en français, de RH (pour releasing hormone) ou RF (pour releasing factor).



Hormone de libération de l’hormone thyroïdienne


L’hormone de libération de l’hormone thyroïdienne (TRH ou TRF) est le plus simple des neuropeptides hypothalamiques. Elle consiste essentiellement en 3 acides aminés (proline, histidine, acide glutamique). La simplicité de cette structure est trompeuse. En effet, la TRH est impliquée dans un nombre très important de fonctions. Son rôle principal est de stimuler la sécrétion de l’hormone thyroïdienne par l’hypophyse antérieure. Mais elle est également impliquée dans la sécrétion de la prolactine, une autre hormone pituitaire, et dans la commande de la température du corps. Elle favorise aussi d’autres activités du système nerveux central (SNC) car c’est un neurotransmetteur ou un neuromodulateur répandu dans le cerveau et la moelle. Ces effets multiples étonnent moins quand on considère que la TRH est apparue très tôt dans l’évolution des vertébrés et que la quantité totale de TRH dans le reste du cerveau dépasse de loin celle de l’hypothalamus, même si la concentration de TRH est la plus grande dans l’hypothalamus. Les cellules sécrétoires sont sujettes à des influences inhibitrices et excitatrices des centres supérieurs du cerveau. Elle est également inhibée par le taux circulant d’hormone thyroïdienne, base de son système de régulation par feed-back. Les hyperthyroïdies, dont la forme la plus fréquente est une maladie auto-immune due à des anticorps stimulant le récepteur de la TSH, la maladie de Basedow, sont généralement dues à des dérèglements au niveau de la thyroïde ou de l’hypophyse, rarement au niveau hypothalamique.

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May 6, 2017 | Posted by in IMAGERIE MÉDICALE | Comments Off on Le contrôle de l’homéostasie

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