Chapitre 18 La veille
Électroencéphalographie
C’est une technique de mesure de l’activité électrique corticale. C’est en 1929 qu’un psychiatre autrichien Hans Berger décrivit le premier électroencéphalogramme (EEG) chez l’homme et constata en particulier que les tracés enregistrés le jour étaient très différents de ceux enregistrés la nuit.
Technique
Un certain nombre d’électrodes, généralement 21, sont disposées sur le scalp de façon précise, selon le système international « 10–20 » (figure 18.1A), symétriques et équidistantes les unes des autres. Les enregistrements sont le plus souvent bipolaires et analysent les différences de potentiel entre deux électrodes. L’EEG se présente sous la forme de potentiels rythmiques de faible amplitude dont les fréquences varient en fonction de la région cérébrale.
En dehors de toute stimulation, le cortex cérébral présente une activité qui est dite spontanée. Chez un sujet au repos et dont les yeux sont fermés, on enregistre une variation périodique de 8 à 12 cycles par seconde et son amplitude peut atteindre 50 μV. On donne à ces ondes le nom de rythme α (figure 18.1B).
Si le patient s’endort, l’activité se ralentit et augmente en amplitude.
Il existe donc une relation claire entre les niveaux de vigilance et les rythmes électroencéphalographiques (figure 18.2).
Le rythme α s’observe dans la veille diffuse.
Le rythme β s’observe dans la veille attentive.
Le rythme θ, entre 4 et 7 Hz, s’observe dans le sommeil léger.
Le rythme δ inférieur à 4 Hz, s’observe dans le sommeil profond.
Plusieurs questions se posent devant ces résultats :
Électrogenèse corticale
Rappel anatomique
La compréhension et l’interprétation des phénomènes électriques enregistrés à la surface du cerveau n’est possible qu’à la condition de connaître l’architecture du cortex cérébral. Au centre de la figure 18.3 se trouvent des cellules pyramidales (a) dont l’axone se dirige vers la profondeur et le sous-cortex. Ces cellules possèdent deux types de dendrites (figures 18.3 et 18.4) :
Figure 18.4 Schématisation de l’organisation neuronique corticale.
Extrait de Principles of Neural Sciences, E. Kandel, J. Schwartz, T. Jessel (3e éd.). New York : Elsevier ; 1991.
De cette disposition, on retiendra :
Principes d’enregistrement à la surface du cortex
On sait que tout élément nerveux excité se négative en surface et par conséquent se comporte comme un puits de charge négative (–) alors que de part et d’autre se situent deux zones positives dites sources, l’ensemble réalisant un double dipôle. Lorsque l’enregistrement est effectué à partir de la surface du cortex, on enregistre un potentiel de surface positif si une électrode est située à proximité de la source (A) ; au contraire on dérive une réponse de surface négative si le puits (B) se trouve sous l’électrode d’enregistrement (figure 18.5).