La pression exercée au niveau de la hanche, d’après les travaux de Pauwels (cités par Commandré [1]), atteint 16kg/cm² en moyenne.

Cette pression peut monter entre 200 et 420kg/cm² en cas de dysplasie cotyloïdienne. Ces chiffres sont exacerbés lors du déséquilibre engendré par le saut ou le shoot. Le poids et la taille du sujet influencent ces résultats.

D’après Commandré [1], la contraction musculaire puissante induite par le sport, en particulier l’appui monopodal, est susceptible de multiplier par 10 les pressions intra-articulaires au niveau de la hanche.

Si le pronostic de souffrance de hanche dépend du morphotype du footballeur, le bassin, qui représente la charnière de l’équilibre lombo-pelvi-fémoral par son anatomie et sa position dans l’espace, semble l’élément prédominant [2].

L’incidence (i) du bassin (figure 1) est un angle anatomique constant qui se calcule par l’addition de la pente sacrée (PS) et de la version pelvienne (VP). Ce chiffre correspond à la distance antéropostérieure du bassin et permet de repérer les sujets à risque.

L’incidence varie entre 35 et 85°. La moyenne est de 55°.

L’incidence du bassin sur un profil de Lazennec permet de différencier un bassin large ou étroit. Le bassin « large » est de bon pronostic.

Une forte incidence, supérieure à 60°, favorise la possibilité d’adaptation de la charnière lombo-pelvi-fémorale et protège du risque de coxopathie.

Une faible incidence, inférieure à 50°, s’accompagne d’antéversion du bassin et prédispose aux risques microtraumatiques par une mauvaise adaptation aux contraintes liées au football.

L’antéversion du bassin s’accompagne d’une hyperlordose lombaire et d’une rétroversion du cotyle. L’antéversion favorise la pubalgie du footballeur.

La rétroversion du cotyle entraîne une limitation de la rotation interne des hanches. Celle-ci peut être génératrice de conflits antérieurs [3], responsables de lésions microtraumatiques de la paroi antérieure de la coxofémorale. Ces conflits peuvent engendrer un éventail pathologique allant de la simple douleur au décollement chondral antérieur de la tête fémorale.

Il est classique de décrire un morphotype typique du footballeur. En réalité, celui-ci n’existe pas. La population multi-ethnique des footballeurs, la morphologie souvent liée au poste de jeu, déterminent toutes les possibilités.

Les problèmes coxaux sont favorisés par l’absence de réserve de rotation interne de hanche qui prédispose au conflit antérieur dans les mouvements de rotation du bassin, fréquents lors de la pratique du football.

À l’inverse des sports de combat avec utilisation des membres inférieurs, ce n’est pas le membre de frappe le plus vulnérable au niveau de l’articulation coxofémorale, mais le plus souvent le membre d’appui qui reçoit toutes les contraintes en charge et rotations (figure 2).

Les dysplasies et dysmorphies acquises restent longtemps asymptomatiques.