L
LANGUE (Affections de la)
Glossites profondes
• Corps étrangers
– Épingles et aiguilles de couturière souvent accompagnées de leur fil. Extraction par tractions et pressions sur la langue, jusqu’à ce que la pointe sorte. Antibiothérapie générale.
• Abcès : souvent dus à des corps étrangers, ils ont une évolution aiguë ou chronique à caractère pseudo-tumoral. Incision et détersion, antibiothérapie générale, ne pas suturer.
• Hémorragie intralinguale : due à des plombs de chasse. Compression de la langue, hémostatiques généraux en IV. La résorption est rapide.
LARYNGITE
• L’inflammation aiguë du larynx peut être associée à une maladie générale, spécifique ou non : Adénoviroses (voir Toux de chenil), Maladie de Carré, virus du coryza contagieux félin, sans jamais oublier l’éventualité de la Rage. Elle peut également être la conséquence d’une intubation trachéale difficile, et la complication d’une toux quinteuse ou d’un excès d’aboiements.
• L’inflammation chronique proliférative (granulomateuse) est rare, mais redoutable en raison de l’obstruction aérienne progressive qu’elle peut entraîner.
LARYNX (Collapsus du)
Définition
Respiration dyspnéique et bruyante due à un collapsus laryngé pendant l’inspiration. Il s’agit généralement d’une complication du syndrome « Obstruction respiratoire supérieure des races brachycéphales », en raison d’une pression négative inspiratoire trop importante créant une véritable aspiration des cartilages aryténoïdes et des membranes du larynx.
LARYNX (Œdème du)
LARYNX (Polypes du)
LEISHMANIOSE
Symptômes
Expression clinique riche et polymorphe :
– dermatite non ou peu prurigineuse : furfur amiantacé et/ou pyodermite et/ou nodules cutanés (céphaliques) ;
– ulcérations cutanées (ailes du nez, oreilles, saillies osseuses) et muqueuses (pituitaire avec épistaxis) ;
– amaigrissement progressif, associé à une amyotrophie (marquée pour les muscles temporaux) donnant à l’animal un aspect de vieux chien ;
Diagnostic
• CLINIQUE DE SUSPICION
– Commémoratifs : séjour en région méditerranéenne (cependant, il existe sans conteste des foyers autochtones) ;
• EXPÉRIMENTAL
NB : Aucun rapport entre le taux de positivité et la gravité.
– Confirmation : mise en évidence des leishmanies. Elle peut se faire par :
– calques cutanés : un copeau cutané prélevé sur une zone alopécique non ulcérée est appliqué à plusieurs reprises sur une lame dégraissée, séchée puis colorée (May-Grunwald Giemsa) ;
Traitement
• SPÉCIFIQUE
– Antimoniate de N-méthylglucamine (Glucantime*) :
– administration par voie intramusculaire, 18 à 20 injections à 48 heures d’intervalle, de 200 à 300 mg/kg soit 1 mL/kg de la solution du commerce à 30 % avec un maximum de 20 mL. Il semble préférable de débuter la cure avec des doses réduites de moitié. NB : Les voies SC ou IV peuvent aussi être utilisées.
– Pentamidine (Lomidine) :
– administration par voie intramusculaire profonde uniquement : 15 à 20 injections à 48 heures ou 72 heures d’intervalle.
LEPTOSPIROSES DU CHIEN
Définition
– La taxonomie des leptospires est complexe. Ce sont des bactéries de l’ordre des spirochètes, et il existe deux espèces au sein du genre Leptospira : Leptospira interrogans qui regroupe toutes les souches pathogènes et Leptospira biflexa qui regroupe les espèces saprophytes. L’espèce Leptospira interrogans est actuellement composée de plus de 200 sérovars, classés en 23 sérogroupes.
– Classiquement, deux sérogroupes sont principalement en cause dans l’espèce canine : Leptospira icterohaemorragiae et Leptospira canicola. Toutefois, de nombreux autres sérogroupes peuvent infecter le chien, en particulier : australis, autummalis. grippotyphosa, Pomona, etc.
Symptômes
• L’incubation est variable suivant les formes.
– Gastro-entérite hémorragique : les troubles digestifs dominent (hématémèse incoercible et méléna) mais les animaux développent également une insuffisance rénale aiguë redoutable. Le tableau clinique peut également comprendre une myocardite, une iridocyclite et une encéphalite. La mort est quasiment de règle en quelques jours.
– Ictère leptospirosique : l’ictère est caractéristique de par sa couleur jaune orangé (superposition d’une congestion et de l’imprégnation de pigments biliaires). L’apparition de pétéchies est très fortement évocatrice. On note également le développement d’une insuffisance rénale aiguë et d’une myocardite. Le taux de mortalité est très élevé.
– Néphrite leptospirosique : elle associe une insuffisance rénale subaiguë, d’évolution plus ou moins rapide, à divers symptômes : asthénie, troubles respiratoires, uvéite et myosite.
Épidémiologie
– Les leptospires survivent, sans se multiplier, plusieurs mois dans certaines conditions d’environnement : eaux stagnantes en milieu chaud et humide. De ce fait, la fin de l’été et le cas échéant, le début des périodes de chasse sont des saisons propices.
Traitement
– Il repose sur des mesures de réanimation médicale, rendues difficiles par l’importance des lésions hépatiques et rénales, et sur l’antibiothérapie.
– Les leptospires restent sensibles à de nombreux antibiotiques, aussi les considérations de toxicité sont-elles essentielles.
• ANTIBIOTHÉRAPIE
– En pratique, les pénicillines restent très utilisées : pénicilline G : 40 000 U/kg/3 fois/j IM ou IV en perfusion ou amoxicilline, d’utilisation plus aisée. Toutefois, il est avancé que leur efficacité serait réduite du fait du « temps de génération » particulièrement long pour une bactérie (≈ 10 heures).
LEVUROSES
Candidoses
Étude clinique
• Candidoses externes ou superficielles : Elles sont tégumentaires ou muqueuses.
– La peau atteinte présente le plus souvent un intertrigo à localisation interdigitée, périvulvaire, labiale, etc. Le tégument affecté est enflammé, érythémateux, luisant, et exsudatif. Souvent, il est rapidement recouvert d’un dépôt blanchâtre, pultacé, correspondant à une culture pure de levures. Les lésions cutanées sont prurigineuses et par extension peut apparaître une véritable dermatite candidienne. Chez le chien plus rarement, on peut rencontrer une forme squamo-croûteuse avec des lésions sèches, hyperkératosiques, non prurigineuses, siégeant principalement sur la truffe, les oreilles, l’extrémité des membres, le scrotum. Cette expression clinique, rare, est à rapprocher de la candidose mucocutanée chronique de l’homme.
– Les otites externes peuvent être liées à l’infection par Candida albicans mais ne s’observent qu’exceptionnellement. Divers agents peuvent être associés, comme Malassezia pachydermatis par exemple.
• Candidoses internes : elles affectent les muqueuses digestives ou urinaires ; plus rarement des voies aériennes supérieures ou de l’appareil génital.
– L’entérite à Candida albicans peut être la conséquence d’un déséquilibre de la flore digestive, dû à une antibiothérapie orale prolongée. Il s’agit d’une entérocolite s’accompagnant d’une diarrhée catarrhale pouvant être hémorragique. Cette diarrhée est souvent rebelle aux thérapeutiques classiques, et, bien sûr, à l’usage surajouté d’antibiotiques. Une analyse coprologique s’impose pour rapporter les faits cliniques à leur véritable cause.
– Les candidoses urinaires sont plus fréquentes, notamment des cystites ou des urétrites à Candida albicans.
– Les rhinites et sinusites candidiennes sont peu fréquentes, mais souvent difficiles à guérir radicalement.
Traitement
• LOCAL
– Indispensable dans les formes superficielles, il repose sur l’utilisation large de topiques appliqués au moins 2 fois par jour, très largement, sur une peau ou des muqueuses nettoyées.
– Il est préférable de recourir aux solutions qui peuvent évidemment être utilisées sur des zones beaucoup plus larges, y compris sur des zones apparemment saines :
– de préférence, recourir à l’éthylconazole (Imaveral) préparé extemporanément (solution à 2 ä : 20 mL de la solution mère à 10 % dans 1 L d’eau).