Item 95 – Maladies sexuellement transmissibles : syphilis primaire et secondaire

11. Item 95 – Maladies sexuellement transmissibles : syphilis primaire et secondaire














• Depuis quelques années, on assiste à une recrudescence de la syphilis.


• La transmission est sexuelle après tout rapport avec pénétration non protégé ; la durée moyenne d’incubation est de 3 à 4 semaines.


• Aucun signe clinique n’est pathognomonique de l’origine syphilitique d’une ulcération génitale.


• Un chancre syphilitique doit être systématiquement évoqué devant une ulcération muqueuse (génitale, anale ou buccale).


• La roséole syphilitique ne doit pas être confondue avec une éruption virale ou une toxidermie. La prescription d’un sérodiagnostic TPHA-VDRL est obligatoire dans ces circonstances.


• Les éruptions de la syphilis secondaire sont polymorphes, il faut rechercher des lésions papuleuses de couleur cuivrée.


• Des papules palmo-plantaires évoquent très fortement une syphilis.


• TPHA et VDRL peuvent être négatifs au tout début du chancre (7 premiers jours).


• TPHA et VDRL sont toujours fortement positifs au stade de syphilis secondaire.


• Le TPHA affirme ou infirme une tréponématose et c’est le VDRL qui en précise l’évolutivité.


• Aucun examen sérologique ne peut différencier une syphilis d’une tréponématose non vénérienne (pian, béjel…).


• Une fausse sérologie syphilitique (VDRL+, TPHA–) se voit dans certaines maladies dysimmunitaires comme le lupus ou le syndrome des AC anticardiolipines.


• Le traitement de la syphilis précoce (primaire, secondaire, primo-secondaire et latente précoce) repose sur benzathine benzylpénicilline (Extencilline) 2,4 millions d’unités en une injection IM.


• Le suivi biologique d’une syphilis traitée se fait sur le VDRL quantitatif, qui doit diminuer puis se négativer sous traitement.


• Les sujets contacts doivent être examinés et traités.



• L’évolution de la syphilis précoce chez les patients séropositifs pour le VIH est globalement habituelle sur le plan clinique et sérologique. Cependant, sa prise en charge sera faite au mieux par un spécialiste, en particulier en cas d’allergie à la pénicilline.


• Contracter une syphilis témoigne d’une sexualité à haut risque. Vérifier la sérologie VIH, hépatite B et autres IST. Une information sur la prévention des IST est indispensable.

Des recommandations diagnostiques et thérapeutiques ont été établies en 2006 par la section MST de la Société Française de Dermatologie.

La Syphilissyphilis est une infection sexuellement transmissible (IST) due à un spirochète Treponema pallidum.

Il s’agit d’une maladie non immunisante très contagieuse.




II. Syphilis primaire


L’incubation est de durée variable, en moyenne de 3 semaines.

La syphilis primaire est caractérisée par :




• un chancre au point d’inoculation ;


• une adénopathie satellite.

Le chancre est contagieux car il fourmille de tréponèmes.


A. Chancre syphilitique



1. Chancre


Le Chancrechancre est typiquement :





• de 5 à 15 mm de diamètre en moyenne ;


• unique, plus rarement multiple ;


• à fond propre, rosé ;


• induré : c’est le seul caractère sémiologique vraiment évocateur. Il se traduit par l’impossibilité de plisser entre deux doigts la surface de l’ulcération qui ne fait qu’un bloc avec l’induration sous-jacente ;


• indolore (différent de l’herpès +++).

Aucune de ces caractéristiques n’est cependant pathognomonique. Un chancre syphilitique doit systématiquement être évoqué devant toute ulcération muqueuse aiguë (génitale, orale ou anale) (fig. 11.1).



B. Adénopathie satellite




Dans certaines localisations (col utérin, rectum), l’adénopathie n’est pas cliniquement visible.


C. Évolution


L’évolution se fait vers la régression spontanée du chancre sans séquelle en quelques semaines.

Si le patient n’est pas traité, il sera apparemment guéri mais son état peut évoluer vers les stades plus tardifs de la syphilis :




• environ 30 % des patients ayant présenté un chancre syphilitique vont présenter des signes de syphilis secondaire ;


• des patients non traités peuvent également évoluer vers les stades de syphilis tardive (neurosyphilis) sans forcément présenter des signes de syphilis secondaire.


III. Syphilis secondaire


Sa durée est en règle inférieure à un an.

Elle est liée à la diffusion systémique du tréponème.

Elle est marquée par plusieurs éruptions cutanéo-muqueuses entrecoupées de phases asymptomatiques de quelques semaines ou mois. À ces « floraisons » s’associent des signes généraux et parfois viscéraux d’intensité variable.

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Apr 23, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on Item 95 – Maladies sexuellement transmissibles : syphilis primaire et secondaire

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