5. Item 85 – Infection à VIH : manifestations cutanéo-muqueuses de la primo-infection à VIH
◗ Diagnostiquer une infection à VIH.
• La primo-infection par le VIH est symptomatique dans environ 50 à 80 % des cas.
• Une éruption cutanée est présente dans 60 à 70 % des cas symptomatiques.
• La primo-infection par le VIH doit être systématiquement évoquée en présence d’un érythème généralisé fébrile de l’adulte.
• Des érosions muqueuses, buccales, génitales ou anales sont fréquentes.
• Les tests biologiques doivent être demandés avec l’accord du malade.
• Le diagnostic au stade aigu repose sur l’antigénémie p24 et la charge virale sérique détectée par PCR.
• À ce stade, les sérodiagnostics sont en général négatifs ou douteux. Ils doivent être répétés 3 à 4 semaines plus tard.
• La sévérité de la primo-infection est considérée comme un marqueur pronostique péjoratif justifiant un traitement précoce.
• Un traitement antirétroviral précoce est recommandé dans les formes symptomatiques sévères pour diminuer le taux de charge virale résiduelle après la primo-infection et éviter la progression de l’infection vers le sida, et favoriser une meilleure restauration immunitaire.
Un contact contaminant avec le VIHvirus de l’immunodéficience humaine (VIH) est suivi d’une primo-infection qui est symptomatique dans plus de la moitié des cas. Les symptômes, souvent discrets et peu spécifiques, ne doivent pas être interprétés à tort comme ceux d’une virose plus banale ou d’un accident médicamenteux. L’hypothèse d’une primo-infection VIH doit au contraire être systématiquement évoquée pour limiter les risques de transmission et surtout pour permettre une prise en charge précoce, qui favorisera la restauration immunitaire.
Les modes de transmission du VIH sont : contact sexuel ou exposition au sang (transmission materno-fœtale, toxicomanie IV, exposition professionnelle…).
Le risque de transmission dépend : de la charge virale du « contaminant », de l’existence d’effractions des barrières cutanées et/ou muqueuses du « contaminé ». Les infections sexuellement transmissibles sont un facteur de risque majeur à la fois comme marqueurs d’un comportement sexuel « à risque » et comme causes d’érosions muqueuses favorisant la pénétration du VIH.
L’incubation dure de 1 à quelques semaines, 2 à 3 semaines en moyenne.
En cas de contamination muqueuse, le virus gagne les cellules de Langerhans qui le transfèrent aux lymphocytes CD4. Le virus atteint alors les premiers ganglions de drainage puis la dissémination survient (4 à 11 jours après la contamination), s’accompagnant d’une virémie. Celle-ci peut être mise en évidence par culture virale, recherche de l’antigénémie p24 et surtout détection d’ARN viral par polymerase chain reaction (PCR). À ce stade, le malade est contaminant, la virémie plasmatique est très élevée et la sérologie négative.
Les premiers anticorps à apparaître, mis en évidence par Western-Blot, sont les anticorps dirigés contre les protéines du core p18-p24 puis contre les glycoprotéines d’enveloppe. La sérologie se positive 3 à 6 semaines après la contamination, le plus souvent 1 à 2 semaines après le syndrome clinique de primo-infection.
Après cette phase de réplication virale active, la charge virale diminue progressivement pour atteindre un plateau d’intensité variable. Un traitement précoce permettrait de diminuer le taux de charge virale résiduelle après la primo-infection.
Cette phase aiguë s’accompagne d’une lymphopénie CD4, d’une augmentation des lymphocytes T CD8 cytotoxiques, et d’une diminution du rapport CD4/CD8.