2. Item 53 – Principales techniques de rééducation et de réadaptation. Savoir prescrire la massokinésithérapie
ECN
◗ Argumenter les principes d’utilisation et de prescription des principales techniques de rééducation et de réadaptation.
Cofer
◗ Connaître les principales techniques de rééducation et de réadaptation, leurs principales indications.
◗ Connaître les différents intervenants, médicaux et paramédicaux, dans un programme de rééducation et de réadaptation. Connaître les principes et les indications de la physiothérapie et de l’ergothérapie.
◗ Savoir définir les objectifs thérapeutiques de la rééducation, savoir rédiger une ordonnance et savoir évaluer les résultats.
◗ Connaître le principe de la rééducation du rhumatisme inflammatoire, de la coxarthrose et de la gonarthrose, de la lombalgie et de la tendinopathie.
◗ Connaître les principaux appareillages, les matériels utilisés et leurs applications. Savoir les prescrire et connaître les modalités de prise en charge.
I. Définitions
A. Rééducation
La rééducation est un ensemble de traitements non médicamenteux. Appliquée à la rhumatologie, elle comprend : massages, physiothérapie, kinésithérapie, ergothérapie et appareillage. Outre les moyens thérapeutiques, elle peut aussi être définie par son objectif principal et la stratégie qu’elle sous-tend. Ainsi, elle vise à l’autonomisation des patients par une action ciblée sur les déterminants du handicap dont les déficiences et incapacités.
B. Réadaptation
La réadaptation dépasse le cadre de la rééducation. Elle intègre en effet l’ensemble des mesures médicales, sociales, éducatives et environnementales susceptibles de contribuer au maintien ou au retour des patients dans leur environnement. Cet objectif ne se substitue pas à celui d’une autonomisation. La réadaptation fait donc appel à des intervenants des domaines médical, paramédical et extramédical. Elle est en règle coordonnée par le médecin prenant en charge le patient.
II. Moyens thérapeutiques du domaine de la rééducation
Les moyens de rééducation sont mis en œuvre en pratique rhumatologique par les masseurs-kinésithérapeutes, les ergothérapeutes et les orthoprothésistes sur prescription médicale. La kinésithérapie et l’ergothérapie sont réalisées au cours de programmes évolutifs allant en général d’un travail analytique vers un travail fonctionnel lors d’activités et de mises en situation de complexité croissante.
A. Techniques antalgiques directes
Les techniques antalgiques directes ont pour objectif de diminuer la douleur. Elles comprennent les massages et la physiothérapie. Elles facilitent la réalisation d’exercices et d’activités à visée thérapeutique.
1. Massothérapie
Les massages consistent en diverses techniques manuelles à base d’effleurage, de pétrissage, de frictions et de vibrations. Ils intéressent les plans superficiels et les différents composants ab-articulaires de la région traitée. Ils sont à proposer avec prudence, pour des raisons de tolérance, en cas de lésion ou de fragilité cutanée et de poussée articulaire douloureuse.
2. Physiothérapie
La physiothérapie correspond à l’usage des agents physiques suivants : chaud, froid, laser, courants électriques et ultrasons. La thermothérapie comprenant le recours au chaud ou au froid en est l’élément le plus simple d’utilisation et le plus répandu. Le froid, à des températures inférieures ou égales à 0 °C, est classiquement recommandé en cas de poussée articulaire. Les sources en sont divers dispositifs réfrigérés. Elles requièrent une exposition d’une quinzaine de minutes, indirecte — utilisation d’un linge en interface afin d’éviter toute brûlure cutanée — et pluriquotidienne. Le chaud, entre 45 °C et 55 °C, est quant à lui proposé hors poussée pour les articulations périphériques mais également au cours des rachialgies communes en phase aiguë. Les sources les plus utilisées sont l’eau, les boues, différents dispositifs préchauffés et les rayonnements infrarouges. La fangothérapie consiste en l’usage de boues, la parafangothérapie en l’usage de boue et paraffine. La balnéothérapie conjuguant les effets de la chaleur et d’une diminution des contraintes liées à la pesanteur est également un moyen antalgique facilitant la rééducation.
B. Kinésithérapie
La kinésithérapie est le principe actif essentiel de la rééducation en rhumatologie. Elle repose sur des techniques de mobilisation et postures, des exercices d’entretien et de renforcement musculaires, ainsi que sur des techniques de reprogrammation sensorimotrice.
Pour les patients ambulatoires, n’entrant pas dans le cadre de procédures de prise en charge multidisciplinaires, elle est habituellement initiée lors d’une quinzaine de séances supervisées et prolongée par une autorééducation pratiquée par l’intéressé, seul au domicile. Ces séances peuvent être réitérées de façon séquentielle après réévaluation clinique. Le prescripteur gardera à l’esprit lors de la définition de ses objectifs que la kinésithérapie ne vise aucunement la réalisation de performances athlétiques mais reste dans la perspective d’une optimisation fonctionnelle au cours des activités courantes.
La kinésithérapie entre également dans la composition de programmes multidisciplinaires plus lourds, tels qu’ils sont proposés en milieu hospitalier et en centre de rééducation.