30. Item 221 – Algoneurodystrophie
ECN
◗ Diagnostiquer une algodystrophie.
Cofer
◗ Savoir rechercher par l’interrogatoire les arguments orientant vers le diagnostic d’algoneurodystrophie (diagnostic positif et différentiel).
◗ Connaître les signes cliniques de l’algoneurodystrophie.
◗ Connaître l’étiologie de l’algoneurodystrophie, les facteurs de risque ou déclenchants.
◗ Savoir quelles explorations complémentaires sont utiles au diagnostic d’algoneurodystrophie et en connaître les principaux résultats.
◗ Connaître les principes généraux du traitement d’une algoneurodystrophie en fonction du stade évolutif (uniquement les traitements ayant prouvé leur efficacité).
I. Définition, épidémiologie
L’ Algoneurodystrophiealgoneurodystrophie (habituellement dénommée algodystrophie) est un syndrome douloureux régional localisé autour d’une ou plusieurs articulations, qui associe :
• douleur continue, avec hyperalgésie (sensibilité exagérée à un stimulus douloureux) ou allodynie (sensation douloureuse à un stimulus non douloureux) ;
• enraidissement progressif ;
• troubles vasomoteurs (hypersudation, œdème, troubles de la coloration cutanée).
L’évolution est spontanément favorable dans 90 % des cas, mais peut être prolongée (12 à 24 mois). Plus rarement (5 à 10 % des cas), l’évolution est plus lente, avec persistance des douleurs pendant plusieurs années, associée à des troubles trophiques et des rétractions aponévrotiques.
L’algodystrophie se rencontre à tout âge chez l’adulte, avec une prédominance féminine (3 femmes pour 1 homme). L’algodystrophie est possible chez l’enfant et l’adolescent mais reste exceptionnelle.
II. Étiologie
Bien que parfois essentielle, l’algodystrophie est le plus souvent en relation avec un facteur déclenchant.
A. Traumatismes
Les traumatismes sont à l’origine de plus de la moitié des algodystrophies. Il n’y a pas de relation entre la survenue d’une algodystrophie et la sévérité du traumatisme. Le délai entre traumatisme et algodystrophie est variable (quelques jours à quelques semaines). La chirurgie, en particulier orthopédique, est une cause favorisante fréquemment retrouvée. De même, une rééducation trop intensive et douloureuse peut aggraver ou déclencher une algodystrophie.
B. Causes non traumatiques
De très nombreuses causes non traumatiques ont été rapportées. Parmi les plus fréquentes, on peut citer les causes :
• ostéoarticulaires : rhumatismes inflammatoires, syndrome du canal carpien ;
• neurologiques : accident vasculaire cérébral, sclérose en plaques ;
• cancérologiques ;
• vasculaires : phlébite ;
• infectieuses : zona, panaris ;
• endocrinologiques : diabète, dysthyroïdies ;
• médicamenteuse : phénobarbital ;
• obstétricale : algodystrophie de la de hanche au cours de la grossesse.
En revanche, la symptomatologie anxiodépressive, souvent retrouvée, n’est pas un facteur déclenchant en soi mais le plus souvent la conséquence du retentissement psychologique de cette maladie douloureuse et invalidante.
III. Quand faut-il évoquer le diagnostic ?
La forme « commune » survient après un traumatisme :
• le début est souvent progressif, caractérisé par une phase, dite « chaude », inflammatoire, évoluant de quelques semaines à 6 mois. C’est un tableau d’ « arthrite sans arthrite », avec douleur articulaire et péri-articulaire, tuméfaction, œdème des parties molles, raideur, chaleur locale et retentissement fonctionnel majeur, mais absence d’épanchement intra-articulaire. Un autre élément clinique négatif est l’absence de signes généraux, notamment de fièvre ;