Item 181 – Iatrogénie. Diagnostic et prévention : toxidermies médicamenteuses

27. Item 181 – Iatrogénie. Diagnostic et prévention : toxidermies médicamenteuses














• Fréquence des toxidermies.


• L’infection par le VIH est un facteur de risque majeur de toxidermies.


• Le diagnostic de toxidermie est un diagnostic de présomption, fondé sur un faisceau d’arguments, la certitude est exceptionnelle.


• L’aspect histologique est rarement spécifique.


• Ne pas confondre éruption polymorphe (association chez un même patient de lésions de sémiologie différente) avec érythème polymorphe (maladie dont chaque lésion a une morphologie complexe « polymorphe »).


• En cas de toxidermie érythémateuse : lésions très étendues, fièvre, adénopathies, œdème du visage doivent faire redouter une forme grave (« syndrome d’hypersensibilité médicamenteuse » ou DRESS [drug reaction with eosinophilia and systemic symptoms]) et faire pratiquer NFS et bilan hépatique.


• Érosions muqueuses, lésions cutanées vésiculeuses ou bulleuses font suspecter une nécrolyse épidermique toxique et imposent l’hospitalisation.


• L’administration du (des) médicament(s) suspect(s) doit être arrêtée d’urgence en cas de toxidermie grave.


• L’administration du (des) médicament(s) suspect(s) ne peut être poursuivie sous surveillance qu’en cas de toxidermie érythémateuse bénigne, et si le bénéfice attendu du traitement le justifie.


• Une réintroduction à visée diagnostique n’est pas justifiée.


• En cas de réaction sévère et d’urticaire, l’utilisation du (des) médicament(s) suspect(s) doit être contre-indiquée par écrit.


• Toute réaction grave ou inattendue doit être notifiée.




I. Toxidermies érythémateuses (exanthèmes maculo-papuleux)



A. Aspects cliniques






• L’éruption : début 4 à 14 jours après le début du traitement (« érythème du 9e jour »). Atteinte initiale : tronc ou la racine des membres, extension possible pendant quelques jours.


• En faveur du diagnostic : polymorphisme des lésions associant chez un même malade :




– macules isolées (morbilliformes) à certains endroits (fig. 27.1) ;




– papules ou plaques œdémateuses avec parfois une disposition arciforme ;


– purpura pétéchial sur les jambes ;


– prurit fréquent, parfois sévère ;


– fièvre modérée ou absente ;


– absence d’énanthème (mais des lésions érythémateuses, parfois squameuses ou fissurées, peuvent toucher le versant semi-muqueux des lèvres [chéilite] ou le scrotum).


• Durée de l’éruption : habituellement moins de 1 semaine.


• Évolution : parfois fine desquamation.


• La biopsie cutanée d’une toxidermie érythémateuse : image histologique peu spécifique, n’aidant pas au diagnostic.



II. Autres toxidermies bénignes



A. Urticaire (item 114)


Urticaire immédiate : papules mobiles et fugaces quelques minutes à quelques heures après l’administration d’un médicament. Cela signe le plus souvent une sensibilisation préalable et contre-indique formellement l’emploi ultérieur sans précaution du même médicament (risque d’anaphylaxie).

L’urticaire du 7e jour de traitement est souvent fixe.

En cas d’arthralgies associées : évoquer une maladie sérique (en réaction à l’injection de protéines étrangères – sérums ou vaccins), ou une « pseudo-maladie sérique » faisant le plus souvent suite à l’administration d’antibiotiques.

Le diagnostic d’urticaire ne prête pas à confusion. Il faut se garder d’attribuer trop facilement ce tableau à un médicament. Moins de 10 % des urticaires aiguës ont une cause médicamenteuse.

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Apr 23, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on Item 181 – Iatrogénie. Diagnostic et prévention : toxidermies médicamenteuses

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