Item 149 – Tumeurs cutanées épithéliales et mélaniques : nævus

24. Item 149 – Tumeurs cutanées épithéliales et mélaniques : nævus












Les mélanocytes qui se disposent à l’état normal de manière isolée entre les kératinocytes de la jonction dermo-épidermique sont chargés de fabriquer un pigment destiné à protéger la peau vis-à-vis des rayonnements ultraviolets, la mélanine.

Tous les mélanocytes sont marqués en immunohistochimie par la protéine S100, ce qui atteste de leur origine neuro-ectodermique.


On distingue schématiquement trois grandes catégories d’hyperplasies mélanocytaires localisées.


Tumeurs bénignes acquises


Les tumeurs bénignes acquises sont les plus fréquentes des tumeurs du système mélanocytaire ; elles sont représentées par : les Nævusnævus encore appelés nævus pigmentaires ou nævus mélanocytaires, nævus communs ou nævus banaux, (les « grains de beauté »).

Il s’agit de tumeurs cutanées développées à partir des mélanocytes qui se groupent en amas ou thèques dans l’épiderme et/ou le derme. L’origine de ces nævus dits « communs ou acquis » qui sont apparus après la naissance et qui sont les plus nombreux, est discutée. Ils pourraient résulter de mutations somatiques très tardives ce qui expliquerait leur caractère très localisé, et se constituer secondairement à partir des mélanocytes matures normalement constitutifs de l’épiderme.


Phénomènes malformatifs


Les phénomènes malformatifs sont représentés par :




• les nævus congénitaux que l’on préfère appeler hamartomes congénitaux ;


• les mélanoses dermiques : tache mongolique, nævus d’Ota…

Au cours de l’embryogenèse, la différenciation terminale des mélanocytes serait trop précoce et/ou leur migration serait bloquée dans le derme et l’hypoderme. Ceci expliquerait la formation des nævus congénitaux géants, ainsi assimilés à des malformations ou à des dysembryomes. Des mutations autosomiques survenant tardivement dans l’embryogenèse pourraient expliquer ces phénomènes.




Formes anatomopathologiques



Les cellules mélanocytaires constituant les nævus sont regroupées en thèques (amas). On distingue plusieurs formes histologiques de nævus selon la répartition de ces thèques :




nævus jonctionnel : les cellules se disposent de façon dispersée en nappe dans la couche basale et en thèques prédominant dans la couche basale de l’épiderme ;


nævus dermique : prolifération mélanocytaire strictement intradermique ;


nævus mixte ou composé : les thèques se disposent à la fois dans le derme et à la jonction dermo-épidermique.

Les mélanocytes constituant les nævus ont des aspects variables selon leur siège : volontiers globuleux ou « épithélioïdes » à la jonction dermo-épidermique, et plus fusiformes, ou « neuroïdes », dans le derme.

La composante jonctionnelle, très marquée chez l’enfant, diminue voire disparaît au cours du vieillissement : c’est souligner l’importance de l’âge du sujet dans l’interprétation histologique de toute lésion mélanocytaire.



I. Formes cliniques



A. Formes symptomatiques



1. Nævus communs


Deux types cliniques sont observés :





• les nævus tubéreux, généralement peu ou pas pigmentés, à type d’élevures siégeant plutôt sur le visage et dont les thèques sont essentiellement dermiques (nævus mixte ou dermique) (fig. 24.2).


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Apr 23, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on Item 149 – Tumeurs cutanées épithéliales et mélaniques : nævus

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