Item 149 – Tumeurs cutanées épithéliales et mélaniques : mélanomes

23. Item 149 – Tumeurs cutanées épithéliales et mélaniques : mélanomes







Une conférence de consensus a eu lieu en 1995. Elle a été actualisée en 2005.

Les Mélanomemélanomes sont des tumeurs malignes développées aux dépens des mélanocytes, les cellules qui fabriquent la mélanine.








Rôle de l’environnement : exposition solaire


De nombreuses études épidémiologiques attribuent un rôle majeur aux expositions intermittentes et intenses et aux brûlures solaires reçues dans l’enfance. Ces modalités d’exposition à risque concernent principalement le mélanome superficiel extensif. Les mélanomes de Dubreuilh survenant sur les zones exposées en permanence chez les sujets âgés, sont plutôt liés aux expositions chroniques cumulatives. Les mélanomes des paumes, des plantes et des muqueuses ne sont pas directement liés aux expositions solaires.


Prédisposition familiale : facteurs génétiques


Environ 10 % des mélanomes surviennent dans un contexte de « mélanome familial », défini par 2 personnes au moins atteintes de mélanome dans une famille (surtout si elles sont apparentées au premier degré). Ces personnes ont souvent au cours de leur vie plusieurs mélanomes primitifs différents. Plusieurs gènes semblent impliqués dans la transmission familiale du mélanome le principal étant CDKN2A, gène suppresseur de tumeur.

D’autres facteurs sont également génétiquement transmis :




• la sensibilité de la peau au soleil qui est définie par le phototype. Les sujets à peau claire, à cheveux blonds et surtout roux, et les sujets qui ont des éphélides sont les plus sensibles au soleil (phototypes I-II). Le phénotype « roux » est lié aux variants du gène du récepteur de la mélacortine (MC1R) dont certains sont associés au risque de mélanome ;


• le nombre, la taille et l’aspect des nævus. Une forme particulière est le « syndrome du nævus atypique » défini par la présence en grand nombre de nævus (N > 50), souvent de grande taille (> 6 mm de diamètre), ayant des aspects atypiques (bords irréguliers, polychromie), et pouvant aussi siéger en peau non exposée au soleil (cuir chevelu, fesses et seins chez la femme).


Marqueurs de risque de mélanome


Ce sont :




• les antécédents familiaux de mélanome ;


• les antécédents personnels de mélanome (risque de second mélanome = 5 à 8 %) ;


• la couleur claire de la peau et des cheveux (roux avec des éphélides, blond vénitien) ;


• un nombre élevé de nævus ;


• le « syndrome du nævus atypique » ;


• les antécédents d’expositions solaires intenses, avec coups de soleil.



I. Diagnostic



A. Diagnostic positif


Le diagnostic du mélanome, suspecté cliniquement par inspection parfois aidée d’un dermatoscope, est affirmé par l’examen anatomopathologique qui conditionne également la décision thérapeutique initiale et l’évaluation du pronostic.


1. La suspicion de mélanome est clinique


Règle ABCDE : un mélanome est habituellement :




• une lésion asymétrique (A) ;


• une lésion à bords (B) irréguliers, souvent encochés ou polycycliques ;


• une lésion à couleur (C) inhomogène (brun, noir, marron ou bleu, zones dépigmentées, halo inflammatoire) ;


• une lésion avec un diamètre (D) supérieur à 6 mm (critère non spécifique) ;


• une lésion d’évolution (E) récente documentée (extension en taille, en forme, en couleur, en relief).

Un prurit ou un saignement au contact sont également possibles quand la tumeur progresse.

Une lésion différente des autres nævus du sujet (signe du « vilain petit canard ») est suspecte.

Toute lésion suspecte de mélanome doit être excisée en vue d’un examen histopathologique. L’exérèse doit être chirurgicale et complète, emportant la tumeur dans son entier, et bien orientée. Une biopsie partielle d’une lésion pigmentée suspecte n’est pas recommandée car l’analyse histopathologique doit concerner la totalité du mélanome pour déterminer l’épaisseur avec précision. Cependant, elle est acceptable en cas de lésion de grande taille dont l’exérèse totale sans justification carcinologique serait délabrante.


2. Le diagnostic de mélanome est histologique



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Apr 23, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on Item 149 – Tumeurs cutanées épithéliales et mélaniques : mélanomes

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