Item 116 – Dermatoses bulleuses auto-immunes

15. Item 116 – Dermatoses bulleuses auto-immunes







Les dermatoses bulleuses auto-immunes (DBAI) constituent un groupe hétérogène de maladies à la fois très diverses, peu fréquentes et de pronostic variable, parfois péjoratif.




I. Diagnostic positif



A. Clinique


Une bulle est une collection liquidienne superficielle à contenu clair ou sérohématique de taille > 5 mm. Elle peut siéger sur la peau ou les muqueuses (buccale, génitale…).

Il faut savoir également évoquer une dermatose bulleuse devant :




• une érosion postbulleuse, en particulier sur les muqueuses, caractéristique par sa forme arrondie et la présence d’une collerette épithéliale périphérique, parfois croûteuse ;


• ou un vaste décollement épidermique donnant un aspect de « linge mouillé sur la peau » ;


• le signe de Nikolsky (signe de -)Nikolsky correspond à un décollement cutané provoqué par le frottement appuyé de la peau saine. Il traduit un décollement intraépidermique (acantholyse) au cours des pemphigus.


B. Histologie


Il existe une assez bonne concordance entre l’aspect clinique d’une bulle récente et son type histologique selon le niveau de clivage :




• entre le derme et l’épiderme (bulle sous-épidermique) : bulle tendue, à contenu clair ou parfois hématique ;


• ou à l’intérieur de l’épiderme (bulle intraépidermique) : bulle flasque et fragile.



II. Diagnostic différentiel



A. D’une dermatose bulleuse


La bulle doit être distinguée :




• de la vésicule, de plus petite taille (1 à 2 mm de diamètre) ;


• de la pustule dont le contenu est purulent.

Cependant, certaines DBAI (dermatite herpétiforme, pemphigoïde bulleuse) s’accompagnent volontiers de vésicules.

Inversement, il peut exister des formes bulleuses de dermatoses vésiculeuses comme :




• l’herpès, le zona ou l’eczéma (formation de bulles par coalescence de vésicules) ;


• les vasculites nécrotico-bulleuses (bulles par nécrose de l’épiderme).

Les érosions postbulleuses doivent être différenciées des autres érosions ou ulcérations primitives (chancre, aphtes), notamment sur les muqueuses buccales ou génitales.


B. D’une maladie bulleuse non auto-immune


Elles sont éliminées sur l’aspect clinique, l’évolution et surtout la négativité des examens immunopathologiques, essentiellement l’IFD cutanée.

Chez ladulte, on élimine :


Chez lenfant, on élimine :




• une épidermolyse bulleuse héréditaire :




– mutations de gènes codant diverses protéines de la JDE,


– elle débute généralement en période néonatale,


– fragilité cutanée anormale responsable de bulles siégeant aux zones de friction ou de traumatisme (extrémités, faces d’extension des membres),


– le diagnostic repose sur l’aspect clinique, les antécédents familiaux, l’étude en microscopie électronique d’une biopsie cutanée et, dans certains cas, l’identification de la mutation en cause par la biologie moléculaire ;


• une épidermolyse staphylococcique :




– dermatose bulleuse aiguë due à l’action d’une toxine sécrétée par certaines souches de staphylocoques dorés,


– début brutal, fièvre, AEG avec signe de Nikolsky, foyer infectieux (impétigo, omphalite, otite externe…),


– décollement épidermique très superficiel (sous-corné),


– elle survient dans un contexte infectieux.

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Apr 23, 2017 | Posted by in DERMATOLOGIE | Comments Off on Item 116 – Dermatoses bulleuses auto-immunes

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