Le pédopsychiatre de liaison est amené à rencontrer des enfants de tous âges et présentant des problématiques et des maladies et traumatismes des plus variés. Cela ne signifie pas qu’il soit compétent et connaisseur de toutes les pathologies rencontrées.

Son activité est transversale et s’oppose donc à la vision pédiatrique médicale toujours plus spécialisée et organisée sur le mode de l’hyperspécialisation. Garder cet esprit de travail transversal est fondamental. En cela, il n’existe pas de pédopsychiatre spécialiste du diabète ou de la mucoviscidose, ni de psychologue dont l’activité serait strictement dévolue au retard de croissance intra-utérin. Cela n’empêche en rien de connaître les spécificités de chaque pathologie.

Cependant, aujourd’hui, les activités de psychologie et de psychiatrie de liaison se spécialisent de plus en plus. Si cela permet de développer des compétences toujours plus grandes, cela peut détourner de l’esprit d’ouverture et du souci de transversalité qui inspirent le travail du pédopsychiatre de liaison.

Chaque maladie présente des spécificités très importantes à connaître étant donné les incidences qu’elles entraînent en terme de qualité de vie, de traitement, d’issue fatale ou non, d’effets portant sur la sexualité, la filiation… sans oublier tous les aspects symboliques qui touchent à l’organe concerné. Ainsi, il faut «en connaître un brin» (Lacan). De plus, ces rencontres avec des enfants malades et des familles en souffrance sont parfois difficiles et douloureuses. Elles ne s’improvisent pas et nécessitent une expérience et un recul. Pour toutes ces raisons, il importe que le pédopsychiatre de liaison ait une bonne connaissance du milieu dans lequel il travaille et qu’il soit suffisamment expérimenté.

Toute maladie chronique crée un déséquilibre de l’organisme et déclenche nécessairement des mouvements de lutte contre le processus morbide et des processus d’ajustement psychologique, tout au long de la vie. D’un individu à l’autre, et en fonction de facteurs complexes, ce «travail de la maladie» (Pédinielli, 1987) s’effectue plus ou moins douloureusement.