105 Infections parasitaires
Introduction
Les infections parasitaires entériques demeurent une cause importante de morbidité dans les pays en développement. Avec l’afflux constant d’immigrants, le nombre croissant de voyageurs dans les pays en développement et l’immunosuppression liée au virus de l’immunodéficience humaine (VIH), à la transplantation et à la chimiothérapie, la connaissance des maladies parasitaires est d’une importance croissante. Les agents des maladies parasitaires peuvent être répartis en deux grandes catégories : les helminthes, représentés surtout par les nématodes, et les protozoaires.
Nématodes : vers ronds
Les nématodes sont classés en fonction de l’endroit où réside la forme adulte du ver. Les nématodes intestinaux sont les plus répandus. Bien que les infections intestinales par nématodes soient répandues dans le monde entier, la plupart des cas surviennent dans les pays tropicaux ou subtropicaux et frappent surtout les enfants. Le manque d’hygiène est un facteur déterminant, car les œufs viennent à maturité dans l’environnement où ils perpétuent le cycle vital du ver et, dès lors, les infections humaines. Les symptômes dépendent fortement du nombre d’organismes infectieux, ce que l’on appelle la charge parasitaire. Si celle-ci est faible (infestation légère), elle peut être asymptomatique, alors qu’une charge parasitaire importante (infestation massive) entraîne des symptômes plus graves et des complications. La migration du ver immature dans les tissus s’accompagne généralement d’éosinophilie, mais celle-ci peut être absente lorsque le ver adulte reste dans l’intestin. Les co-infections chez les individus atteints de verminose intestinale sont fréquentes.
Entérobiase (oxyures)
Étiologie et pathogénie
L’infestation par les oxyures (Enterobius vermicularis) se produit par ingestion des œufs (figure 105.1) ; les larves viennent à maturité dans l’intestin, et les femelles adultes pondent leurs œufs sur la peau périanale. Pour devenir infectieux, les œufs doivent venir à maturité dans l’environnement. Puisque les œufs d’Enterobius arrivent à maturité en quelques heures, la réinfection de l’enfant et l’infestation des membres de la famille ou des gens proches sont fréquentes.
Trichocéphalose (trichocéphale)
Étiologie et pathogénie
La trichocéphalose, causée par Trichuris trichiura, est également maintenue par un cycle vital direct. Toutefois, les œufs de Trichuris requièrent des semaines à plusieurs mois pour atteindre la maturité ; par conséquent, l’auto-infection (infection répétée de soi-même) ne survient généralement pas.
Démarche diagnostique
Un frottis fécal pour la recherche d’œufs et de parasites est le procédé diagnostique préféré.
Ascaridiose
Étiologie et pathogénie
Ascaris lumbricoides a un cycle vital complexe (figure 105.2) ; les œufs infectieux sont ingérés, puis les larves migrent à travers les poumons avant d’atteindre le stade adulte dans l’intestin.
Démarche diagnostique
En raison de la production abondante d’œufs par ce parasite, le frottis fécal révèle généralement la présence d’œufs et de parasites.
Ankylostomiase
Étiologie et pathogénie
L’ankylostomiase est due à Necator americanus ou Ancylostoma duodenale (figure 105.3). Leur cycle vital commence par la pénétration percutanée des larves strongyloïdes infectieuses, généralement par les pieds nus. Les larves migrent de la peau dans les poumons et aboutissent dans l’intestin grêle, où le ver adulte réside et libère ses œufs dans les selles. Les œufs se transforment en larves rhabditoïdes, puis en larves strongyloïdes avant qu’elles ne soient à nouveau infectieuses. La répétition des libérations et des rattachements du ver adulte à la muqueuse intestinale peut entraîner de petits saignements, qui entraînent, à la longue, une anémie.
Démarche diagnostique
Le diagnostic se fait sur le frottis fécal, qui révèle la présence d’œufs et de parasites.