H
HANCHE (Pathologie chirurgicale de l’articulation coxo-fémorale)
Affections de la hanche
La hanche du chien est frappée d’anomalies de croissance (dysplasie, ostéonécrose de la tête du fémur), d’accidents traumatiques (fractures du col, fractures de la cavité cotyloïde, luxations coxo-fémorales) et d’arthrose idiopathique ou secondaire.
• La dysplasie de la hanche (Voir Dysplasie de la hanche) est une affection transmissible héréditairement qui frappe surtout les chiens des races grandes et moyennes avec une fréquence particulière chez le Berger allemand, le Labrador et le Setter anglais. Elle se caractérise par une inadaptation morphologique entre la taille ou la forme de la tête fémorale et celle de la cavité cotyloïde. Elle apparaît tôt et peut provoquer des manifestations cliniques dès l’âge de trois mois caractérisées par une anomalie de la démarche. Son diagnostic repose sur l’examen radiologique du bassin selon un protocole normalisé. Les sujets atteints de dysplasie doivent être éliminés de la reproduction.
• L’ostéonécrose de la tête du fémur (voir Nécrose aseptique de la tête fémorale) frappe surtout les races naines et apparaît à la fin de la croissance vers l’âge de 6 à 8 mois. Elle se caractérise par des douleurs très vives Durant la marche, surtout au début de l’évolution. Les images radiologiques sont caractéristiques (diminution de la densité de la tête voire du col fémoral, irrégularité de la tête fémorale, dans les cas très avancés subluxation, fracture pathologique).
• La fracture du col du fémur est un accident assez rare faisant suite à un traumatisme grave ; elle s’observe surtout chez les sujets jeunes ou âgés. La fracture de la cavité cotyloïde est généralement associée à des fractures du bassin. Les douleurs à la mobilisation sont très vives.
• La luxation coxo-fémorale est un accident de l’adulte. La mobilisation de la hanche est peu douloureuse.
Diagnostic
TraitementHÉMARTHROSE
Définition
Syndrome caractérisé par un épanchement de sang à l’intérieur de la cavité synoviale.
Les principales causes sont l’intoxication par les anticoagulants, l’hémophilie A, la maladie de von Willebrand, les thrombocytopénies et les traumatismes.
Symptômes
– Début insidieux et souvent trompeur : boiterie fruste dont il est difficile de localizer l’origine.
En cas d’intoxication par les anticoagulants :
Examens complémentaires
Traitement
Définition
Diagnostic
TraitementHÉMATURIE
Définition
Étiologie (voir tableau)
| A – EXTRA-URINAIRES | |
|---|---|
| B – URINAIRES | |
|---|---|
| Hématuries traumatiques | |
| Hématuries urétrales | |
| Hématuries prostatiques | |
| Hématuries vésicales | |
| Hématuries rénales | |
| Hématuries postchirurgicales | |
| Hématuries postchirurgicales | |
| Hématuries de cause inconnue | |
Démarche clinique
Le recueil de l’anamnèse et l’examen clinique sont essentiels :
Survenue de l’hématurie par rapport à la miction : oriente vers un site lésionnel :
– H. per-mictionnelle (pendant toute la durée de la miction) : atteinte haute (rénale, urétérale), lésion diffuse de la vessie, ou troubles de l’hémostase ;
Toucher rectal chez le chien mâ le : oriente vers une affection prostatique ;
Examen de l’appareil génital : permet d’exclure une affection génitale.
Examens complémentaires
• ANALYSE DES URINES
– À la bandelette urinaire : la plage « sang » révèle l’activité peroxydasique de différents pigments (hémoglobine, myoglobine). Attention aux « fausses hématuries » : hémolyse intra-vésicale possible (surtout lorsque les urines ont une densité très basse et un pH alcalin). La mise en évidence d’hématies dans le sediment urinaire après centrifugation est donc imperative pour conclure à une hématurie.
• CYSTOGRAPHIE RETROGRADE :
Diagnostique pour la recherche de :
• Échographie : elle permet l’exploration simultanée de la vessie, des reins, de la prostate et de certaines portions de l’urètre. Il s’agit de l’examen de choix dans l’exploration de la majeure partie des causes d’hématurie (voir Lithiases urinaires, Tumeurs de l’appareil urinaire, Prostate (affections de la), Prostatite, Cystites, Tumeurs malignes de la prostate)
Conduite du traitement
• TRAITEMENT SYMPTOMATIQUE
– En cas d’hématurie importante et prolongée, veiller à dégager l’orifice urétral des caillots pouvant obstruer l’urètre par la mise en place d’une sonde. Ces caillots peuvent être à l’origine d’une rétention vésicale. Le rinçage frequent de la sonde à l’aide de soluté physiologique tiède est particulièrement recommandé.
HÉMOBARTONELLOSE CANINE
Due à Hemobartonella canis, infection rare ayant les mêmes caractères que l’Hémobartonellose féline.
HÉMOBARTONELLOSE FÉLINE
Définition
Symptômes
• La période séparant l’inoculation de la mise en évidence des hémobartonelles dans les hématies va de 2 à 17 jours. Par la suite, la parasitémie connaît des cycles de 3 à 11 jours, au cours desquels le nombre de globules infestés augmente progressivement, puis chute rapidement car les érythrocytes parasités sont alors retirés de la circulation à la faveur d’une phagocytose lors d’un « détournement splénique ».
• La maladie se caractérise par une anémie hémolytique. Si l’anémie est souvent sévère, l’hémolyse revêt des modalités évolutives variées. Elle est le plus souvent progressive, voire insidieuse, de type extravasculaire, d’où une splé nomégalie associée, alors que l’ictère reste discret. Il existe cependant des hémolyses massives, intravasculaires, avec hémoglobinurie comparable à ce que l’on connaît mieux lors de piroplasmose canine.
• Examen hématologique : anémie souvent severe (Hb < 7 g/dL – Hto < 20 % – GR < 2 x 106/μL) et régénérative (polychromatophilie et réticulocytose). Initialement normocytaire et normochrome, elle devient macrocytaire (VGM > 55) et hypochrome (CCMH < 30 %) lors d’évolution particulièrement chronique.
Évolution
Diagnostic
• Le diagnostic de certitude de l’hémobartonellose exige la mise en évidence des parasites. Les risques d’erreurs sont importants, soit par défaut, soit par excès en raison des artéfacts de coloration qui peuvent être confondus avec les hémobartonelles.
– En conséquence, il convient d’effectuer des étalements sanguins minces (ce qui est relativement facile lors d’anémie intense), à partir de sang frais « périphérique » (pavillon auriculaire) prélevé sans anticoagulant, et de les colorer avec le May-Grünwald-Giemsa. Les colorations rapides sont déconseillées (faux positifs).
– Les parasites apparaissent en bleu foncé ou pourpre à la périphérie des érythrocytes et éventuellement dispersés sur le frottis ; le cas échéant, il convient de renouveler l’examen au cours des jours suivants.
– Il convient de corréler la présence des parasites et le caractère régénératif de l’anémie : la présence d’hémobartonelles associée à une anémie non régénérative doit plus particulièrement faire suspecter une co-infection par le FeLV.
• DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL
– Anémies hémolytiques auto-immunes, caractérisées par la positivité du test de Coombs direct. En fait, cette distinction connaît une limite car certaines formes d’hémobartonellose, généralement aiguës avec parasitémie massive, s’accompagnent d’importantes modifications de la paroi érythrocytaire, à l’origine d’un phénomène d’auto-immunisation secondaire, avec une réaction faiblement positive du test de Coombs.
– Anémies due à l’infection par le FeLV. Bien que les rétroviroses puissent entraîner une anémie par de multiples mécanismes, la plupart des formes sévères sont arégénératives. Comme cela a été souligné précédemment, l’expression d’une infection latente par les hémobartonelles peut être favorisée par l’infection par les rétrovirus.
Traitement
• Doxycycline (Ronaxan, Doxycline*) : 10 mg/kg/j par voie buccale. Une administration quotidienne pendant 3 semaines est classiquement recommandée afin de juguler l’épisode en cours, sans toutefois prétendre à l’éradication définitive des parasites.
• La corticothérapie (prednisolone : 2 mg/kg/j en 2 prises) est indiquée si l’on suspecte l’association d’un phénomène d’auto-immunisation secondaire.
HÉMOGLOBINURIE
Définition
Présence d’hémoglobine dans l’urine. À différencier de l’hématurie après centrifugation ou par sédimentation : en cas d’hémoglobinurie, l’urine reste colorée de façon homogène en rouge brun.
L’hémoglobinurie peut être la conséquence :
– d’hémolyse intravasculaire : anémies hémolytiques d’origine parasitaire (babésiose), d’origine toxique (médicaments, …) ou toxinique (venin de serpent), anémie hémolytique autoimmune au transfusion ;
TraitementHÉMOPATHIES MALIGNES OU TUMEURS DES ORGANES HÉMOLYMPHOPOÏÉTIQUES (MOELLE, THYMUS, GANGLIONS, RATE, etc.)
Les formes leucémiques sont rares :
– Leucémie lymphoblastique aiguë : proliferation médullaire de lymphoblastes ou de prolymphocytes ou leucémie lymphocytaire chronique : prolifération médullaire de lymphocytes différenciés. Ces cellules malignes sont retrouvées dans le sang.
Leucose lymphoïde du chien (lymphome)
Épidémiologie
– Fréquence maximale entre 6 et 9 ans (lymphosarcomes). Animaux jeunes (moins de 2 ans) pour les leucémies.
Symptômes
– Hypertrophie ganglionnaire bilatérale, symétrique, de volume décroisssant de l’avant vers l’arrière (± amygdales ± rate ± foie). Plus rarement formes digestive, cutanée, thymique.
Diagnostic
Pronostic
Traitement
• La corticothérapie isolée doit être évitée lorsqu’une chimiothérapie est envisagée (aggrave le pronostic).
• POLYCHIMIOTHÉRAPIE SÉQUENTIELLE
À préférer à la monochimiothérapie :
1 Protocole de Cotter : après examens clinique, histologique, bilan biochimique, bilan hématologique complet. Protocole simple, utilizable chez le chien et chez le chat.
Leucose du chat
Voir INFECTION DU CHAT PAR LE VIRUS LEUCÉ-MOGÈNE
Traitement des formes tumorales
– Le protocole suivant (protocole COP) peut être préconisé, peu toxique, assez efficace et d’un coût acceptable.
– La forme médiastinale et la forme périphérique répondent bien à ce protocole avec des périodes de rémission de l’ordre de 6 mois.
HÉMOPÉRITOINE
Définition
Symptômes
Étiologie
TraitementHÉMOPHILIE
Définition
L’hémophilie est la conséquence soit d’un deficit en facteur VIII, ce qui définit l’hémophilie A, soit d’un déficit en facteur IX, qui définit l’hémophilie B. L’hémophilie A est de loin la plus fréquente, observée en particulier dans la race Berger allemand, signalée également dans l’espèce féline.
Symptômes
Maladie récessive liée au sexe
Diagnostic biologique
Traitement
• TRAITEMENT SUBSTITUTIF
Ne se justifie qu’en présence de symptômes cliniques directement reliables à l’hémophilie A ou B.
– Hémophilie A :
– sang frais ou plasma frais : 10 à 20 mL/kg IV de manière à obtenir un taux de facteur VIII égal à 20 % de la normale.
Il est conseillé d’utiliser le facteur anti-hémophilique A recombinant en cas d’hémorragie grave et de faire précéder son administration d’une injection de méthylprednisolone (Solu-Médrol*), à la dose de 0,5 mg/kg IV, qui potentialise son effet.
L’injection répétée du facteur anti-hémophilique A recombinant est à éviter (risque de choc).
• TRAITEMENT PALLIATIF
Se justifie en cas d’hémorragie de faible intensité.
– Si l’hémorragie est cavitaire, le caillot se formant à retardement et le saignement se poursuivant indéfiniment au niveau de la zone d’implantation du caillot en raison d’un phénomène de fibrinolyse locale, utiliser des antifibrinolytiques par voie orale : acide tranexamique (Exacyl*) : 25 mg/kg/j per os jusqu’à arrêt de l’hémorragie.
HÉMOPTYSIE
Définition
Diagnostic
TraitementHÉMOSTASE (Troubles de l’)
Les troubles de l’hémostase comportent :
Exploration biologique : premier bilan (voir encadré).
Troubles de l’hémostase primaire (purpura)
Seuls sont connus chez le chien les troubles de l’hémostase primaire par déficit plaquettaire quantitatif ou qualitatif, et par absence des facteurs de la coagulation nécessaires à l’adhésion et à l’agrégation plaquettaire.
Symptômes
Classification
Exploration biologique des troubles de l’hémostase primaire par deficit quantitatif ou qualitatif des plaquettes
Étiologie
• THROMBOPÉNIES
– Thrombopénies centrales. La production des plaquettes dans la moelle osseuse est anormale, soit parce que la mégacaryocytopoïèse est diminuée, soit parce que la production des plaquettes est inefficace. L’anomalie peut être héréditaire ou acquise (tableau I).
– Thrombopénies périphériques (tableau II). L’activité médullaire est normale mais la thrombopénie observée peut résulter :
Tableau I Les thrombopénies centrals
| A. Héréditaires | |
| B. Acquises |
Tableau II Thrombopénies périphériques
• Thrombopathies (tableau III) : elles sont caractérisées par une anomalie fonctionnelle des plaquettes sans diminution de leur nombre. On distingue les thrombopathies constitutionnelles des thrombopathies acquises.
| Constitutionnelles | |
| Acquises |
Diagnostic
Traitement
• THROMBOPÉNIES
– Centrales acquises :
– prednisolone : 1 à 2 mg/kg/j par voie orale pendant plusieurs semaines (contrôler la numération plaquettaire).
– Thrombopénie immune ou idiopathique :
– immunosuppresseurs en cas d’échec des thérapeutiques précédentes : cyclophosphamide (Endoxan*), à la dose de 2 mg/kg/j par voie orale, 4 jours par semaine pendant 3 semaines, ou azathioprine (Imurel*) à la dose de 2 mg/kg/j pendant 3 jours, puis 1/3 de la dose initiale chaque jour pendant 3 semaines.
HÉMOTHORAX
Définition
Symptômes
• Symptômes cliniques et radiologiques de tous les épanchements thoraciques, avec cependant, une tendance dyspnéique plus marquée encore pouvant aller jusqu’à la discordance.
• La thoracentèse est indispensable pour confirmer le diagnostic clinique. Généralement, le sang ne coagule pas, soit en raison des anticoagulants, soit, plus fréquemment, par fibrinolyse secondaire. Par conséquent, la coagulation du sang dans la seringue de ponction doit faire craindre une effraction vasculaire lors de la manipulation.
Traitement
• En cas de forte dyspnée, la décompression des poumons par thoracentèse est la première mesure à mettre en oeuvre pour atténuer la détresse respiratoire. En revanche, lors d’insuffisance respiratoire mieux tolérée, l’intérêt de la ponction évacuatrice est à discuter car le sang extravasé peut rapidement être résorbé, ce qui correspond à une véritable « autotransfusion ».
• En fonctionde lagravitédu tableau clinique, il peut être utile de faciliter la respiration par Oxygénothérapie et de combattre le choc cardiovasculaire, au moyen d’une transfusion ou, à défaut, d’une perfusion. Cette dernière sera, par exemple, composée de Ringer lactate (90 mL/kg), additionné de 10 mEq de bicarbonate par litre, de dexaméthasone (Dexadreson, Soludécadron* : 2 mg/kg) et de 1 à 5 millions d’unités de pénicilline G (voir Oxygénothérapie).
• Puis, il importe de déterminer la cause de l’affection de façon à instaurer untraitement spécifique.
– Il convient tout d’abord de suspecter une intoxication par les anticoagulants que l’on combattra le cas échéant.
– Lorsque cette possibilité a été écartée, que par ailleurs la cytologie n’apporte pas la confirmation d’une tumeur ou que l’amélioration due à la thoracentèse n’est que de courte durée, la thoracotomie ne doit pas être différée plus longtemps. Il a été recommandé, lorsque le siège des lésions n’est pas repérable radiologiquement, de pratiquer une sternotomie qui permet d’explorer les espaces pleuraux puis de ligaturer les vaisseaux rompus et d’ôter les caillots. La pose de drains est conseillée.
HÉPATITE CONTAGIEUSE CANINE (Maladie de Rubarth)
Définition
Symptômes
Évolution
Guérison en 10 jours, plus rarement mort après une courte période de coma (voir Mortalité néonatale du chiot).
Diagnostic
– La suspicion clinique peut être confortée par la mise en évidence d’une hépatite (très forte augmentation de l’ALAT sérique > 1000 UI/L).
NB : Une leucopénie suivie d’une leucocytose réactionnelle peut être observée.
– La PCR est désormais disponible (Laboratoire Scanelis – Toulouse). Elle permet d’identifier spécifiquement le contact avec le CAV 1, ce qui élimine la question d’un portage consécutif à une vaccination (CAV 2).
– Le Diagnostic anatomo-pathologique conserve tout son intérêt dans le cadre d’une suspicion en effectif :
– lésions macroscopiques : hépatite, oedème de la vésicule biliaire, suffusions hémorragiques dans les séreuses.
Notions épidémiologiques
Traitement
• Traitement spécifique : l’intérêt de la sérothérapie reste limité car le sérum n’est efficace que dans les premières heures de l’infection : sérum homologue (Homosérum) : 5 mL/kg IV ou SC. Renouveler après 3 jours.
Prophylaxie
• Sanitaire : non pratiquée car les animaux malades devraient rester séquestrés pendant plusieurs mois en raison de l’excrétion urinaire prolongée du virus.
• Médicale : la vaccination reste essentielle pour protéger les populations canines sur le long terme. Le protocole est calqué sur celui de la maladie de Carré. Les réactions vaccinales (oedème cornéen…) ont disparu depuis l’utilisation de l’adénovirus de type II comme antigène (voir Toux de chenil). L’immunité conférée par le vaccin est excellente et persiste plusieurs années.
HÉPATOZOONOSE (Hepatozoon canis)
Définition
Symptômes
Diagnostic
• EXPÉRIMENTAL de CONFIRMATION
– Étalement de sang (ou frottis de pulpe splénique ou ganglionnaire) ; coloration de May-Grünwald-Giemsa : mise en évidence de gamontes intraleucocytaires ou monocytaires (rectangulaires, 8 à 12 μm x 6 μm, cytoplasme bleu pâle, noyau central rouge foncé, compact). Dans le sang citraté les leucocytes éclatent et les parasites sont libérés.
Pronostic
Traitement
