Chapitre 17 Gynécomastie

J.-P. Chavoin, J.-L. Grolleau-Raoux

La gynécomastie est une hypertrophie de la glande mammaire survenant précocement chez l’homme, à la période pubertaire. Elle est généralement régressive.

L’intervention ne pouvant être réalisée qu’après la puberté, la gynécomastie provoque chez l’adolescent, mais aussi l’adulte, une forte gêne psychologique et sexuelle.

Sa persistance justifie un bilan endocrinien à la recherche notamment d’une tumeur sécrétante et un bilan mammographique ou échographique pour éliminer une tumeur mammaire.

L’immense majorité des gynécomasties ne répondent à aucune cause identifiée et sont dites idiopathiques.

Indication : excédent adipo-glandulaire du sein chez l’homme.

Techniques : mastectomie sous-cutanée, liposuccion ou mastectomie radicale avec conservation de la PAM.

Aspects pratiques

Codes CCAM :

– QEFA011 : exérèse unilatérale de gynécomastie. Indications : intervention réalisée après bilan endocrinien, après la puberté, pour gynécomastie accusée, pouvant poser un problème d’ordre sexuel ou psychologique (en particulier gynécomastie asymétrique, douloureuse, avec distension aréolaire);

– QEFA002 : exérèse bilatérale de gynécomastie. Indications : intervention réalisée après bilan endocrinien, après la puberté, pour gynécomastie accusée, pouvant poser un problème d’ordre sexuel ou psychologique (en particulier gynécomastie asymétrique, douloureuse, avec distension aréolaire).

Actes pris en charge.

Anesthésie générale.

Durée de l’intervention : 1 h à 1 h 30.

Sortie habituelle au 1^er jour en cas de lipoaspiration, ou au 2e jour en cas de mastectomie chirurgicale.

Avantages : amélioration morphologique et psychologique.

Inconvénients :

– hématomes postopératoires fréquents en cas de mastectomie chirurgicale +++;

– dépression et adhérences cutanéo-musculaires en cas de résection excessive;

– risque cicatriciel en cas d’excès cutané nécessitant une excision cutanée.

Difficulté : ** Popularité : ***

PRINCIPE

La suppression de cette glande mammaire inadéquate nécessite l’ablation sous-cutanée d’un tissu adipeux, fibroadipeux ou glandulaire, tout en préservant une épaisseur cutanée similaire à l’épaisseur du tissu de voisinage. Un bon redrapage de la peau sur le thorax doit être obtenu, soit en utilisant la rétraction cutanée naturelle, soit en réalisant une résection cutanée adaptée.

C’est la palpation de la peau et de la glande sous-jacente qui permet d’orienter le choix thérapeutique, selon une classification en quatre types :

– type 1 : le tissu glandulaire est souple, il s’agit d’une adipomastie. Il est possible d’envisager une exérèse par lipoaspiration; cette technique est toujours préférable car elle donne un résultat régulier, sans cicatrice, avec un moindre risque d’hématome;

– type 2 : la glande est ferme et dense. Elle impose une mammectomie sous-cutanée chirurgicale par voie hémi-aréolaire;

– type 3 : le capital cutané est légèrement excédentaire. Une concentration péri-aréolaire est requise;

– type 4 : l’excès cutané est important. Une mastectomie radicale avec conservation de la plaque aréolaire est indiquée.

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