Conclusion générale
J. Puget
Institut locomoteur, service de chirurgie orthopédique et traumatologique, CHU Rangueil-Toulouse, 1, avenue Jean-Poulhès, TSA 50032, 31059 Toulouse cedex 9
Nous venons d’évoquer dans les chapitres qui précèdent les principaux aspects de la chirurgie de reprise des prothèses de hanche (PTH). Nous l’annoncions dès le début de cet ouvrage, le polymorphisme des situations est tel que donner une règle précise d’action est illusoire et serait prétentieux. Cependant, l’expérience, les rapports d’expert au travers d’une littérature de faible niveau de preuve, les échanges montrent quelques tendances dont on peut retirer des orientations. Elles prennent en compte des éléments extérieurs aux problèmes techniques du changement de prothèse. La difficulté commence dès le diagnostic qui ne s’avère pas toujours évident tant la symptomatologie classique est souvent mise à mal par des présentations atypiques ou trompeuses. Cette mise au point sur les reprises de PTH nous a permis, en recherchant leurs étiologies, de noter qu’environ la moitié de ces changements n’est pas en rapport avec l’usure et les destructions osseuses mais avec des problèmes d’instabilité, de positionnements perturbant le fonctionnement normal des implants. Les causes de changement pour infection restent assez fréquentes mais nous avons dès le départ pris le parti de ne pas traiter ce sujet si ce n’est pour éliminer ce diagnostic dans notre quête étiologique. D’ores et déjà, et sûrement plus encore dans les années à venir, la place des fractures sur prothèse va croître en raison du vieillissement de la population et de la plus grande durée de vie des prothèses. Certaines avenues étiologiques manquent encore de données, elles vont s’enrichir de l’expérience notamment pour ce qui est des couples dur/dur mais aussi pour les résultats à long terme des cotyles double mobilité ou de quelques atypies bruyantes de couples céramique/céramique de grand diamètre. Cette étape de diagnostic franchie, la décision ne peut plus être prise sans le consentement du patient ou de son entourage et sans celui, combien important et instructif, du médecin anesthésiste qui saura ramener la décision chirurgicale à un risque raisonnable où la notion bénéfice/risque prend toute sa valeur. Parfois, cette décision doit être concertée car il importe que le risque chirurgical qui peut être vital soit bien comparé à l’amélioration fonctionnelle dont l’avantage apporté n’est pas nul sur le devenir des fonctions vitales du patient. Les discussions argumentées doivent permettre de dépasser des attitudes figées qui ne peuvent conduire qu’à de mauvaises décisions, la chirurgie fonctionnelle ne s’accommodant que très mal des demi-mesures.