G

G




GALES et PSEUDOGALES


Les gales et les pseudogales sont des dermatites dues à des acariens et caractérisées par un prurit violent, une alopécie liée au grattage et un état kérato-séborrhéique secondaire avec tendance marquée aux surinfections bactériennes ou lévuriques.





Gale sarcoptique


Dermatite canine, contagieuse et très prurigineuse, provoquée par le développement et la multiplication, dans et à la surface de la peau, d’un acarien psorique histophage : Sarcoptes scabiei var. canis.



image Clinique


La gale sarcoptique se manifeste par un prurit intense et des lésions, peu caractéristiques, mais aux localisations évocatrices.











image Diagnostic






Le diagnostic de certitude requiert la mise en évidence directe des parasites, de leurs œufs ou de leurs excréments (pellets) à l’examen microscopique de raclages cutanés. Toutefois, ce diagnostic s’avère faussement négatif dans un nombre important (> 50 %) de cas de gale avérée.








image Traitement médical


Longtemps limité aux topiques acaricides, le traitement s’est enrichi de multiples possibilités au cours de dernières années.


Les traitements topiques ont perdu de leur intérêt en raison des difficultés pratiques de leur utilisation, de leur toxicité qui commande de prendre des précautions pour les animaux les plus faibles, et le cas échéant, du caractère polluant pour l’environnement des excédents de solution.





Pour l’essentiel, il s’agit de lactones macrocycliques qui appartiennent à la famille des avermectines (ivermectine et salamectine) ou à celle des milbémycines (milbémycine oxime et moxidectine).


Une distinction essentielle doit être faite selon que le produit dispose ou non d’une A.M.M. pour une affection dermatologique canine ; et encore, que la gale sarcoptique entre ou non dans la liste des affections dermatologiques sensibles.




Principes actifs et spécialités bénéficiant d’une AMM pour la gale sarcoptique canine



L’intérêt du produit est sa totale innocuité, y compris chez les races sensibles à l’ivermectine.


Des discussions ont cours sur la posologie et le rythme d’administration. Les études concluent à l’efficacité de la présentation « spot-on » à la « dose » de 6-12 mg/kg, avec une seule application. Cependant, il est pratiquement systématique d’effectuer une seconde application 1 mois plus tard. À noter que la formulation « 6-12 mg/kg » est liée au jeu des pipettes disponibles en fonction des classes de poids.


Certains auteurs, parmi lesquels des leaders d’opinion de la dermatologie vétérinaire canine, préconisent de traiter les animaux au moins 3 fois à 15 jours d’intervalle.


Les mêmes auteurs ont tendance à considérer que la réponse thérapeutique est plus longue que celle constatée avec l’ivermectine.


Il reste que son innocuité est un atout majeur de Strongold ND, toujours intéressant et particulièrement appréciable chez les animaux qui ont été en contact avec un animal infecté.



Advocate ND revendique une efficacité comparable à celle de Strongold ND. Là encore, une remarquable tolérance vient renforcer l’argument de l’efficacité et les deux sont concrétisés par une AMM spécifique.




Principes actifs et spécialités ne bénéficiant d’aucune AMM chez le chien, mais considérés comme efficace lors de gale sarcoptique



L’ivermectine est « GABAergique » : elle se fixe sur des récepteurs de l’acide gammaamino-butyrique « GABA » présents dans les neurones des parasites, mais aussi des mammifères. Or le GABA a des effets inhibiteurs qui se trouvent ainsi nettement renforcés ; d’où la mort des parasites.


Un élément particulièrement intéressant de l’ivermectine est sa grande rémanence : au moins deux semaines à la dose de 0,2 mg/kg. Ce fait explique la rapidité des effets thérapeutiques constatés.


Le protocole le plus documenté consiste en deux injections, par voie sous-cutanée, à 15 jours d’intervalle, à la dose de 0,4 mg/kg (alors que la dose de référence bovine est de 0,2 mg/kg), avec des résultats globalement excellents sur les gales.


Le problème posé reste évidemment celui d’une utilisation « hors AMM » compte tenu de la sensibilité de certaines races, et même de certains individus. Le paradoxe est que la toxicité de l’ivermectine pour l’espèce canine est faible, puisque dans la plupart des cas, une dose de 2 mg/kg — dix fois supérieure à la dose classique — n’entraîne aucun effet toxique (la DL50 connue est de l’ordre de 80 mg/kg).


Malheureusement, certaines races d’une part (Colley, Shetland, et races apparentées écossaises ; Bobtail ; Australian shepard et races apparentées australiennes) et d’autre part — quoique plus rarement, mais de façon totalement imprévisible — certains individus, indépendamment de leur race, peuvent présenter des troubles neurologiques graves, voire mortels.


Les manifestations comprennent : adynamie, prostration et tremblements ; puis, paralysie, amaurose et mydriase ; avant l’évolution vers un coma et la mort.


Il n’y a pas de réel antidote connu.


Cette toxicité pourrait être liée à la présence d’un plus grand nombre de récepteurs GABA chez les chiens sensibles. Par ailleurs et chez le Colley récemment, il a été démontré que la toxicité de l’ivermectine est consécutive à un défaut d’élimination de la molécule du LCR vers le sang en raison d’une mutation génétique sur le gène codant pour la synthèse de la protéine de transport.


Des études ont été menées visant à détecter les chiens particulièrement sensibles à l’ivermectine, ou/et à limiter les risques individuels tout en maintenant une certaine efficacité contre les sarcoptes. Un exemple de protocole consiste à injecter quotidiennement, sur 5 jours, des doses faibles et croissantes d’ivermective (0,05 ; 0,1 ; 0,15 ; 0,20 ; enfin 0,3 mg/kg) ; puis, à cette dose, de renouveler 4 injections espacées de 8 jours. Inutile d’insister sur la difficulté de trans- poser cette procédure en pratique.


Indépendamment de cette idiosyncrasie, chez des animaux fortement parasités par Dirofilaria immitis, l’ivermectine peut entraîner des vomissements, puis une dyspnée et de l’ataxie dans les heures qui suivent son administration. Ces symptômes résulteraient d’une destruction massive des microfilaires circulantes. En conséquence, dans les zones d’endémie, il est déconseillé de traiter les chiens sans précautions, et il apparaît souhaitable d’effectuer un contrôle parasitologique avant toute utilisation d’Ivomec.


À noter que la spécialité Cardomec, utilisable chez le chien avec l’AMM « prévention de la dirofilariose canine », est faiblement dosée en ivermectine pour éviter de tels effets brutaux.


La conséquence est que le Cardomec n’a pas de réelle activité contre la gale canine.



Par ailleurs, des rapports font état d’une efficacité de l’administration orale, selon le même protocole que celui retenu et largement documenté contre la démodécie canine : 0,2 à 0,4 mg/kg/j.





Jun 18, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on G

Full access? Get Clinical Tree

Get Clinical Tree app for offline access