7. Formes Pharmaceutiques D’administration des Médicaments
Le choix de la forme pharmaceutique, c’est-à-dire la manière dont sera présenté le médicament, est fondamental car l’objectif est de trouver la présentation médicamenteuse la mieux adaptée au traitement d’une maladie déterminée. À chaque voie d’administration correspondent diverses formes pharmaceutiques répertoriées dans le tableau. Toutes ces formes pharmaceutiques classiques constituent l’allopathie qui représente la conception la plus usuelle de la thérapeutique.
MÉDICAMENTS SOUS FORME SOLIDE DESTINÉS À LA VOIE ORALE
■ Les comprimés
– Les comprimés à libération accélérée ont un principe actif qui se libère plus vite. Ce sont les comprimés effervescents et les « lyocs » administrés par voie perlinguale ou après dissolution dans l’eau.
– Les comprimés à libération ralentie ont ainsi une action prolongée.
– Les comprimés sublinguaux, mis sous la langue, permettent une absorption perlinguale du médicament et évitent l’action des sucs digestifs.
– Les comprimés enrobés sont recouverts de couches protectrices qui permettent l’action du médicament à un niveau choisi du tube digestif.
– Les comprimés gastro-résistant ne se déliteront pas dans l’estomac mais dans l’intestin. Cette forme est réservée aux produits détruits sous l’action du suc gastrique.
– Les comprimés effervescents sont dissous dans l’eau avant l’absorption et présentent l’intérêt d’une administration plus agréable pour le malade.
– Les doubles comprimés faits d’un comprimé-noyau autour duquel est comprimée une deuxième poudre, sont intéressants lors de l’administration de deux principes actifs incompatibles entre eux par leurs propriétés physicochimiques (un principe actif est alors mis dans le noyau et l’autre dans la couverture). Ils permettent aussi, en fonction des excipients qui les composent, une libération rapide du principe actif autour du noyau et une libération lente du principe actif présent dans le noyau.
– Les implants ou pellets sont des comprimés stériles que l’on place sous la peau.
■ Les capsules et les gélules
— Ce sont des enveloppes en gélatine ou gluten, contenant des substances à odeur et saveur désagréables. Il existe aussi des capsules vaginales et rectales.
■ Les pilules
— Elles sont de consistance ferme et destinées à être avalées. Elles sont maintenant très peu utilisées bien que dans l’esprit du public le terme « pilule » est associé à l’idée de médicament (on parle à tort de « pilule » pour désigner les contraceptifs oraux, par exemple).
■ Les granules
— Ce sont de petites pilules renfermant des substances très actives (digitaline, aconitine…). Ils renferment chacun 0,1mg ou 1mg de substance active (ils sont alors colorés en rose). On les utilise surtout en homéopathie.
■ Les cachets
— D’utilisation rare, il s’agit de deux cupules de pain azyme (pain sans levain) qui s’emboîtent et à l’intérieur desquelles se trouve le médicament. Rappelons que l’on appelle souvent cachet ce qui est un comprimé. Le cachet d’aspirine n’existe pas ! Il s’agit d’un comprimé.
MÉDICAMENTS SOUS FORME LIQUIDE DESTINÉS À LA VOIE ORALE
■ Les eaux distillées
— La distillation consiste à chauffer un liquide pour le transformer en vapeurs, puis à ramener ces vapeurs à l’état liquide par refroidissement. Les médicaments obtenus par distillation sont les eaux distillées et les essences. Les eaux distillées sont préparées à partir de l’eau potable.
• L’eau distillée simple. Obtenue par vaporisation de l’eau potable, c’est un liquide limpide, incolore, inodore et insipide, d’emploi très courant en pharmacie. L’eau bidistillée (distillée deux fois) est nécessaire à l’emploi de certains médicaments.
• Les eaux distillées aromatiques ou hydrolats. Ce sont des eaux renfermant la plupart des principes volatils (essences et acides volatils) des plantes qui servent à les préparer (eaux distillées de fleurs d’oranger, de laurier-cerise).
■ Les essences ou huiles volatiles
■ Les solutions
— La dissolution consiste à obtenir un liquide homogène en mélangeant un corps solide avec un liquide appelé solvant. Le produit obtenu est appelé solution.
– La solution d’adrénaline au millième est utilisé comme hémostatique à la dose de 2 à 5g par jour, par doses fractionnées. On l’utilise également en applications locales contre les épistaxis, les hémorragies dentaires, etc. 20 gouttes de ce soluté correspondent à 1mg d’adrénaline. Liste I.
– La solution de digitaline au millième est un médicament utilisé comme tonicardiaque. 50 gouttes de ce soluté renferment 1mg de digitaline cristallisée. Liste I.
– La solution alcoolique d’iode officinal ou teinture d’iode est un liquide rouge foncé très couramment utilisé en usage externe comme antiseptique, et en usage interne dans les cas d’hypothyroïdie.
– La solution d’hypochlorite de sodium ou eau de Javel est un antiseptique efficace. Le liquide de Dakin est un soluté dilué d’hypochlorite de sodium.
■ Les sirops
— Ces préparations aqueuses de saveur sucrée et de consistance visqueuse doivent être conservés dans un endroit frais, dans des bouteilles bien bouchées. Les sirops sont administrés tels quels (surtout en pédiatrie) ou bien en potions. On les administre en général par cuillerées : la cuillerée à soupe contient 20g de sirop ; la cuillerée à dessert en contient 12g ; la cuillerée à café en contient 6g.