9. Événements Indésirables des Médicaments et Toxicomanies
• la toxicité aiguë résulte de l’absorption d’une substance à doses élevées entraînant des troubles immédiats ;
• la toxicité chronique résulte de l’absorption d’une substance prise par petites doses longtemps répétées entraînant des troubles à long terme.
Certains médicaments présentent, en outre, des risques particuliers :
• le risque tératogène est lié aux malformations du fœtus après administration de certains médicaments à la femme enceinte. Ce risque est très important au premier trimestre de la grossesse quand l’embryon se forme (voir le chapitre Risques thérapeutiques pendant la grossesse) ;
• le risque mutagène est dû aux modifications des caractères génétiques par les médicaments ;
• le risque cancérigène représente l’action favorisante de médicaments dans l’apparition d’un cancer.
EFFETS INDÉSIRABLES DES MÉDICAMENTS
Il faut associer aux différents risques et toxicités que nous venons de voir ce qu’il est convenu d’appeler les effets indésirables des médicaments appelés également effets secondaires, effets latéraux, effets toxiques. L’Organisation mondiale de la santé indique qu’il s’agit de « toute réaction nuisible se produisant fortuitement aux doses utilisées chez l’homme à des fins prophylactiques, diagnostiques ou thérapeutiques ». On estime à environ 15 % les patients ayant des effets indésirables lors d’un traitement, dont environ 3 % sont à ce point importants qu’ils nécessitent une hospitalisation. Leur gravité est très variable mais dans les cas extrêmes peut nécessiter l’arrêt du traitement. Ils dépendent de l’intrication d’un très grand nombre de facteurs liés aux médicaments (caractéristiques physico-chimiques, additifs utilisés comme excipients, mauvaise conservation, voies d’administration…), liés au malade (sujets âgés et enfants plus sensibles, femmes plus sensibles, facteurs génétiques, facteurs pathologiques), liés à l’environnement (habitudes de vie, tabagisme, alcoolisme, mode de nutrition, médicaments associés).
• une surcharge médicamenteuse : hémorragie par excès d’anticoagulants, hypoglycémie à l’insuline…
• une réaction cytotoxique : hépatotoxicité du paracétamol ;
• une réaction allergique par exagération de la réponse immunitaire hormonale ou cellulaire ;
• un déficit enzymatique d’origine génétique sensibilise à certains médicaments.
Pour prévenir au maximum ces effets indésirables, le médecin doit insister auprès du malade sur les dangers de l’automédication, ajustera au mieux la posologie en fonction de facteurs individuels (âge, poids, grossesse, maladies…), essaiera d’utiliser des médicaments ayant des fenêtres thérapeutiques larges (c’est-à-dire des médicaments dont l’effet toxique apparaît avec des doses très supérieures à celles nécessaires à l’effet thérapeutique), essaiera de diminuer le nombre de produits prescrits pour éviter les interactions médicamenteuses, surveillera encore plus attentivement les patients traités avec des médicaments particulièrement actifs tels que anticoagulants, diurétiques, corticoïdes, antibiotiques, hypoglycémiants oraux, digitaliques, aspirine, etc. Les effets indésirables non encore formellement connus doivent être impérativement signalés aux centres régionaux de pharmacovigilance.
PHARMACOVIGILANCE
La pharmacovigilance est consacrée à l’étude et à la prévention des effets indésirables des médicaments. Elle est organisée sur le plan national : médecins et pharmaciens signalent aux centres régionaux de pharmacovigilance (implantés dans les CHU) les effets indésirables non encore connus des médicaments ou de leurs associations. Le centre national de pharmacovigilance coordonne les enquêtes et synthétise les données recueillies par les centres régionaux. Le centre international de pharmacovigilance de l’OMS collige toutes les données provenant de différents pays.
INTOXICATIONS MÉDICAMENTEUSES
LES ÉTIOLOGIES DES INTOXICATIONS MÉDICAMENTEUSES
LE TRAITEMENT DES INTOXICATIONS MÉDICAMENTEUSES
Le traitement d’une intoxication dépend évidemment de la nature du poison et de la voie d’absorption. La voie la plus fréquente d’absorption étant la voie digestive, lors d’une intoxication par cette voie, le traitement aura pour but :
1. D’éliminer le poison de l’organisme si celui-ci est resté dans le tractus digestif pour éviter son passage dans la circulation générale.
2. De combattre les effets du toxique par un antidote si le poison est déjà passé dans le sang.
3. De s’opposer aux effets du poison grâce à un traitement symptomatique.
Que faire devant une intoxication aiguë ?
Quelle que soit son origine, une intoxication aiguë réclame un traitement immédiat qui a pour but d’évacuer et/ou de neutraliser le toxique.
Les gestes de première urgence
– Devant un arrêt cardiaque : faire un massage cardiaque externe (100 pressions par minute) associé à une assistance respiratoire (insufflation par bouche à bouche toutes les 5 impulsions de massage).