La revue des moyens que nous venons de parcourir nous montre déjà qu’il existe une inter-dépendance entre l’état osseux et les moyens techniques à utiliser. L’analyse de la faillite d’une prothèse totale de hanche, quelle qu’en soit la cause, et de l’état osseux va déterminer non seulement – nous le verrons plus tard – l’abord chirurgical, mais également le choix des moyens techniques de reconstruction. Il y a donc un lien étroit entre cet état osseux, qui peut aller du maintien du capital pour une simple révision pour instabilité à une destruction quasi complète des zones d’implantation, et le choix des composants prothétiques, au cotyle comme au fémur.

Les moyens osseux sont choisis à partir d’autogreffes classiques ou, compte tenu du volume et des problèmes mécaniques liés aux défects osseux, à partir d’allogreffes de tissu spongieux ou de greffes plus structurales jusqu’à des segments de fémur ou d’os iliaque. L’utilisation fréquente de greffe fait apparaître un besoin et, en corollaire, l’organisation de banque osseuse avec, bien entendu, des contraintes administratives de plus en plus lourdes dont nous avons esquissé les grands traits. Un espoir de simplification peut être donné par l’utilisation de substituts osseux qui, pour l’instant, ont montré une bonne efficacité pour les lésions de type cavitaire, un peu moins dans le cadre des lésions segmentaires au niveau du cotyle ou corticales au niveau du fémur. Cette utilisation d’allogreffe ou de substitut est un avantage sur la morbidité des prélèvements d’autogreffe et sur la quantité que l’on peut utiliser, bien supérieure à celle permise par les sites classiques d’autogreffe. De plus, s’agissant de patients en principe âgés et plus fragiles, le temps et l’agression que représente la prise d’autogreffe sont diminués par le biais de l’utilisation d’allogreffe et/ou de substitut osseux.