Chapitre 17 Séquelles esthétiques du traitement conservateur et de la radiothérapie locale
CLASSIFICATION DES SÉQUELLES DU TRAITEMENT CONSERVATEUR ET TRAITEMENT ADAPTÉ
SETC de grade 1
Les SETC de grade 1 sont des déformations très localisées,le plus souvent créées par un défect ou un défaut de remodelage glandulaire, qui est ensuite majoré par la radiothérapie (figure 17.1).
Ces séquelles sont le plus souvent très bien acceptées par les patientes. Cependant, certaines femmes le supportent mal, en particulier lorsque la déformation se situe dans les quadrants supérieurs, en particulier dans le quadrant supéro-interne (figure 17.2).
Ce traitement repose sur la réinjection de graisse après centrifugation (ou lipomodelage, cf. chapitre 16). C’est une technique simple qui consiste à prélever stérilement de la graisse sur des zones « donneuses » (genou, culotte, abdomen…).
Le prélèvement est effectué à l’aide d’une canule de liposuccion traditionnelle (n° 4), sans injection préalable de sérum glacé avec vasoconstricteur, à l’aide d’un système de récupération (figure 17.3) qui permettra ensuite de retraiter la graisse afin d’en éliminer les fractions liquides : graisse et le sang.
17.3 On pourra utiliser pour récupérer la graisse une seringue de 60 cm3 avec une canule « tulipe ».
On utilise le plus souvent un « piège à graisse » qui est fabriqué à l’aide d’un flacon à Redon. Un tuyau d’aspiration va de l’aspirateur à l’entrée du flacon et un autre tuyau en ressort jusqu’à la canule d’aspiration (figure 17.4). La graisse aspirée à l’aide de la canule tombe directement au fond du flacon, elle sera ensuite récupérée, transférée dans des canules de 10 ml qui seront introduites dans une centrifugeuse afin de séparer les différentes fractions (figure 17.5). Après trois à quatre minutes à une vitesse de rotation de 4 000 tours par minute, on récupère les seringues qui sont séparées en trois phases : en bas, les liquides et le sang (rouge); au milieu, la graisse purifiée (épaisse jaune claire); la graisse liquide en haut (jaune citrin). En général, on récupère 5 ml à 8 ml de graisse pure après centrifugation en fonction de la qualité du prélèvement (figure 17.6).
Cette graisse « purifiée » pourra être réinjectée à l’aide d’une longue aiguille à bout mousse (figure 17.7) en effectuant de multiples sillons de dépôt de graisse radiés puis croisés (figure 17.8).
17.8 Canules de réinjection de graisse de taille et de calibre variable en fonction des zones à combler.
On peut injecter de grosses quantités de graisse, de 30 ml à 300 ml dans certains cas, si on peut la répartir dans plusieurs épaisseurs à différents plans de profondeur et d’axe variables (figure 17.9).
Des résultats pré- et postopératoires, après une ou plusieurs séances de lipomodelage, sont présentés dans les figures 17.10 et 17.11.
SETC de grade 2
Dans ce cas de figure, le sein traité est généralement plus petit et moins ptosé, mais il ne présente pas de déformation. Il s’agit uniquement d’une différence de volume global et de degré de ptose (figure 17.12).
Toutes les techniques de plastie mammaire peuvent être utilisées en fonction de l’importance de l’asymétrie (cf. chapitre 13, consacré à la symétrisation).
Ces techniques (péri-aréolaire, verticale pure, « T » inversé, technique externe…) devront être adaptées en fonction de la forme du sein traité et de ses « mensurations ». En effet, on prend comme guide les distances clavicule/partie supérieure de l’aréole (segment II), sous-aréolaire/sillon sous-mammaire (segment III), mais également les distances ligne médiane/partie interne de l’aréole et ligne axillaire/partie externe de l’aréole. Ces quatre distances sont reportées sur le sein non traité afin de laisser en place la même quantité d’étui cutané. L’aréole est redessinée de la même taille que celle du sein traité et le volume mammaire sera réduit, afin de ressembler au sein opposé (figure 17.13). Le plus souvent, la correction sera légèrement majorée afin de prévenir la ptose postopératoire immédiate et à moyen terme.