en charge des patientes à haut risque de cancer du sein

Chapitre 18 Prise en charge des patientes à haut risque de cancer du sein



La découverte de mutations des gènes BRCA1 et BRCA2 et la connaissance de risques très élevés chez certaines patientes non mutées nous ont contraints à revoir la prise en charge de ces patientes dans des groupes de femmes dits « femmes à risque » (FAR).


Devant les risques potentiels d’apparition d’un cancer du sein chaque année à partir de vingt-cinq ans chez les patientes mutées (de 1 % à 3 % à partir de trente-cinq ans), la surveillance a été intensifiée avec au moins deux examens par an dans une équipe spécialisée avec mammographie/échographie et IRM mammaire annuelle. À la moindre anomalie, une microbiopsie échoguidée ou sous IRM sera pratiquée, voire répétée en cas de doute.


Ceci doit permettre un diagnostic très précoce de la maladie; néanmoins, malgré cette surveillance, le diagnostic est parfois tardif (cancer de l’intervalle, forme lobulaire…).




La patiente est prise en charge par une équipe multidisciplinaire (composée d’un généticien, d’un psychologue, d’un chirurgien reconstructeur, d’un gynécologue dédié, voire d’oncologues spécialisés), afin d’évaluer au mieux le risque ou les avantages de telle ou telle option thérapeutique en fonction de la probabilité du risque, de son âge et de l’âge des premiers cas dans sa famille, de ses antécédents personnels…


En fonction de cela et du souhait de la patiente, deux options sont possibles :




Avec passage possible de la première option à la seconde si la patiente le souhaite.





INTERVENTIONS LORSQUE LES PATIENTES SOUHAITENT UNE RECONSTRUCTION MAMMAIRE IMMÉDIATE




Patiente jamais atteinte ni traitée


Dans ce cas de figure, qui n’est pas le plus fréquent, on doit envisager la mammectomie bilatérale, avec ou sans conservation des plaques aréolo-mamelonnaires en fonction de la taille et de la forme du sein. Cette conservation de la plaque aréolo-mamelonnaire peut augmenter très légèrement le risque de récidive locale. Bien que ce risque semble très faible malgré le peu de recul des études, nous le proposons aux patientes quand cela est techniquement possible, c’est-à-dire dans les cas où l’étui cutané du sein n’est pas trop grand (seins de petits volumes, ptose très modérée…) (figures 18.1 et 18.2).




Techniquement, si le sein est de forme harmonieuse, non ptosé et de volume petit ou moyen, on pourra soit faire la mammectomie par une incision horizontale courte externe ou par une péri-aréolaire emmenant la plaque aréolo- mamelonnaire, soit utiliser une incision péri-aréolaire externe ou inférieure, voire radiaire externe en laissant la plaque aréolo-mamelonnaire en place. La mammectomie passe dans l’espace des crêtes de Duret, en évitant de brûler la peau et de dévasculariser la plaque aréolo-mamelonnaire, en respectant l’aponévrose prépectorale; mais elle doit rester une mammectomie totale et complète. Dans ces cas, la reconstruction se fera le plus souvent par prothèses bilatérales, la solution la plus simple de reconstruction, évitant ainsi des cicatrices complémentaires (figure 18.3).


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May 5, 2017 | Posted by in MÉDECINE INTERNE | Comments Off on en charge des patientes à haut risque de cancer du sein

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