Douleur dorsale basse chez l’adulte

144 Douleur dorsale basse chez l’adulte




Introduction


La lombalgie est une maladie fréquente et rémittente chez la plupart des adultes. Environ 80 % de ceux-ci souffrent d’une poussée suffisamment grave pour qu’ils ne puissent pas vaquer à leurs activités quotidiennes pendant au moins 1 j, à un moment donné de leur vie. Environ 8 % des personnes en font l’expérience au moins une fois par an, et 3 à 4 % se plaignent du syndrome très invalidant de lombalgie chronique. Le traitement de la plupart des patients souffrant de douleurs dorsales basses relève des soins primaires.



Étiologie et pathogénie


Les vertèbres des adultes sont des structures anatomiques et biomécaniques complexes (figure 144.1). Habituellement, ces structures fonctionnent étonnamment bien, s’adaptant à des charges, postures et torsions diverses et même à des traumatismes légers à modérés. La plupart des maux de dos se manifestent dans la région lombaire, et 95 % des altérations des disques intervertébraux touchent les zones allant de L2 à L5.



Dans la plupart des cas, on ignore ce qui génère la douleur des maux de dos. L’anneau fibreux du disque intervertébral est richement innervé, et de nombreux cas ont sans doute une origine discale. Les articulations des facettes, les ligaments et les muscles peuvent tous provoquer des maux de dos chroniques. Une douleur dans la jambe est plus susceptible d’être liée à la pression sur le disque intervertébral, mais peut survenir à la suite d’éperons osseux ou de pression sur les racines nerveuses en raison d’une sténose spinale. La sciatique est généralement définie comme l’irradiation d’une douleur jusqu’au genou ou plus bas. La douleur discale classique est ressentie davantage dans les jambes que dans le dos. En cas de sténose spinale, une variante de l’empiétement sur les racines nerveuses, la douleur dans la cuisse s’aggrave à la marche ou lors d’une station debout prolongée (pseudoclaudication). La pathogénie de la pseudoclaudication semble être liée à un canal rachidien congénitalement étroit combiné à une excroissance osseuse autour des articulations des facettes.


Plus de 85 % des cas de lombalgie aiguë ne sont pas liés à une sciatique, à une sténose spinale ou à des causes graves, comme une tumeur maligne ou un anévrisme de l’aorte abdominale. Des cas de douleurs dorsales chroniques non spécifiques sont habituellement les plus difficiles à traiter et nécessitent beaucoup de compétence à la fois dans la communication avec les patients et dans la coordination des soins.




Diagnostic différentiel


L’anamnèse doit comporter une recherche attentive de signaux d’alarme (« drapeaux rouges »), décrits ci-dessous, afin de poser un diagnostic correct et d’exclure des causes importantes, éventuellement traitables, de maux de dos.







Spondylarthrite ankylosante et autres syndromes


Une douleur qui s’aggrave avec la raideur matinale chez des hommes jeunes et qui est soulagée par des exercices peut être un signe de spondylarthrite ankylosante, une cause rare mais importante de dorsalgies.


Le mal de dos peut parfois se manifester comme une douleur irradiée d’origine abdominale ou rétropéritonéale. Il peut s’agir de la sensation de brûlure d’un zona débutant (herpès zoster) ou de dorsalgies secondaires à un anévrisme de l’aorte abdominale ou à une pyélonéphrite.


Il est capital de reconnaître les syndromes d’alerte (« drapeaux rouges ») qui viennent d’être décrits, car certaines causes de douleurs dorsales peuvent aboutir à un déficit neurologique irréversible. La probabilité qu’un patient se plaignant d’un mal de dos soit atteint de l’une de ces affections graves est faible en pratique ambulatoire, mais plus élevée dans les services d’urgence ou les centres de soins tertiaires.


En cas de douleur dorsale, il convient également de rechercher les facteurs de risque psychosociaux, parfois appelés « drapeaux jaunes ». Il peut s’agir de litiges liés à des blessures ou accidents du travail, à une crainte excessive quant à l’évolution du syndrome douloureux, à une irritation envers l’employeur, tous ces facteurs pouvant contribuer à l’aggravation du pronostic. La présence de l’un de ces facteurs ne signifie pas que le patient soit un simulateur. Le médecin doit s’efforcer de comprendre la situation psychosociale du patient et de voir avec lui comment l’améliorer.

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May 20, 2017 | Posted by in Uncategorized | Comments Off on Douleur dorsale basse chez l’adulte

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