Examens D’imagerie
ÉCHOGRAPHIE MUSCULO-SQUELETTIQUE (Principales indications de l’)
Très développée en médecine équine, l’échographie musculo-squelettique est beaucoup moins utilisée en médecine des animaux de compagnie. Elle présente cependant un certain nombre d’indications mais leur méconnaissance, la nécessité d’un échographiste expérimenté et d’un matériel spécifique (sonde linéaire de haute fréquence d’au moins 10 Mhz) en limitent l’emploi.
Échographie musculaire
– L’échographie musculaire est indiquée en cas d’hématome, d’abcès, d’hémorragie, d’infiltration tumorale, de déchirure musculaire ouencore de corps étranger.
– Physiologiquement, les muscles apparaissent comme des structures globalement hypoéchogènes, les différents fascias musculaires étant identifiés comme des lignes (en coupe longitudinale) ou des points (en coupe transversale) hyperéchogènes.
– L’aspect des hématomes et des abcès est variable selon leur stade d’évolution (cavité liquidienne échogène lors d’hématome récent, cette structure devient encapsulée en fin d’évolution, structure présentant une coque irrégulière plus ou moins épaisse et un contenu échogène en cas d’abcès).
– Les infiltrations tumorales prennent le plus souvent l’aspect d’un tissu échogène hétérogène déformant l’architecture musculaire. Des cavités hypoéchogènes sont visibles en cas de nécrose, une vascularisation importante périphérique à la masse est le plus souvent visible. L’échographie est dans ce cas un outil utile pour la préparation d’une éventuelle chirurgie et pour réaliser un bilan d’extension.
– Les déchirures musculaires sont mises en évidence comme des interruptions des fascias musculaires.
– Les corps étrangers prennent des aspects divers selon leur composition. Si leur matière transmet correctement les ultrasons, leur forme sera visible. Dans le cas contraire, le corps étranger prend l’aspect d’une interface hyperéchogène avec une ombre acoustique distale (zone anéchogène noire vide d’écho). Une coque périphérique échogène est souvent présente. Dans certains cas, le retrait échoguidée du corps étranger est possible.
Échographie ligamentaire
– L’examen des tendons permet de diagnostiquer les affections inflammatoires et les ruptures tendineuses.
– À l’état normal et en coupe transversale, les tendons sont des structures rondes ou ovalaires échogènes ponctuées. En coupe longitudinale, leur aspect est hypoéchogène avec de nombreuses stries parallèles. En périphérie, une faible quantité de liquide est visible autour des tendons entourés par une gaine tendineuse.
– Lors d’inflammation, l’aspect du tendon est modifié devenant hypoéchogène dans sa phase aiguë ou plus échogène notamment en phase chronique. Un épanchement périphérique ou des calcifications sont également possibles. Les ténosynovites bicipitales brachiales, les calcifications du tendon supra-épineux ou de l’infraépineux sont les localisations les plus fréquentes de tendinites.
Échographie ostéo-articulaire
– La quasi-totalité des articulations est explorable à l’échographie. Cependant, l’interprétation et la réalisation de l’examen sont difficiles et son intérêt est limité comparativement à la radiographie. L’ensemble des structures articulaires n’est de plus pas accessible. Dans certains cas, il apporte néanmoins des informations complémentaires intéressantes.
– Les surfaces osseuses ne transmettant que très faiblement les ultrasons. Elles apparaissent comme une interface hyperéchogène associée à une ombre acoustique distale. Les cartilages sont, eux, visibles comme des bandes hypoéchogènes.
– Lors d’ostéochondrose, l’examen échographique met en évidence un épaississement localisé du cartilage. Au stade de l’ostéochondrite disséquante, tous les fragments cartilagineux sont potentiellement détectables alors qu’à la radiographie seuls les fragments minéralisés sont visibles. L’examen est particulièrement intéressant lors d’ostéochondrose de l’épaule dont la surface articulaire caudale est accessible. Il est moins sensible lors d’exploration du grasset, les condyles fémoraux n’étant pas explorables dans leur totalité.
– L’échographie permet également l’évaluation des lésions méniscales du grasset avec une bonne sensibilité (environ 80 %) alors qu’elles sont inexplorables à la radiographie.
EXAMENS RADIOGRAPHIQUES AVEC PRODUIT DE CONTRASTE DU TUBE DIGESTIF
Considérations communes aux différents examens
Quatre grandes catégories de produit de contraste existent :
– le sulfate de baryum (ou « baryte ») dont il est possible de donner diverses consistances (Micropaque*) ;
– les produits iodés non ioniques, à utiliser impérativement lors de suspicion de perforation digestive (Omnipaque*, Iopamiron*).
Transit œsophagien
– Hormis dans sa portion cervicale, l’œsophage n’est pas accessible à l’échographie. L’examen radiographique reste donc indispensable dans l’exploration des mégaoesophages, des jabots et des diverticules oesophagiens.
– L’examen est réalisé sur un animal non anesthésié, à l’aide de baryte seule (recherche d’anomalie structurelle) ou sous forme de repas baryté (6 mL/kg de baryte associé à 10 mg/kg d’aliment pour la recherche d’anomalie fonctionnelle). Les clichés radiographiques doivent être pris juste après la déglutition. Le transit œsophagien étant rapide, toute mise en évidence d’accumulation de produit de contraste est anormale.
– Lors de jabot œsophagien, une dilatation segmentaire est visible. Le plus souvent, celleci est secondaire à la persistance du quatrième arc aortique.
Gastrographie simple et double contraste
– La gastrographie simple contraste nécessite l’utilisation de 8 mL/kg de baryte (jusqu’à 10 à 15 mL/kg pour les chats et les chiens de petit format). La gastrographie double contraste est impérativement réalisée sous anesthésie générale (le protocole anesthésique retenu doit permettre une bonne myorelaxation) et utilise 3 à 5 mL/kg de baryte et 10 à 20 mL/kg d’air qui sont administrés grâce à l’utilisation d’une sonde gastrique. Dans les deux cas, l’estomac doit être suffisamment dilaté. La réalisation de quatre vues (ventro-dorsale, dorso-ventrale, profils gauche et droit) permettent d’augmenter leur sensibilité.