Chapitre 6 Revascularisations digestives
ANGIOPLASTIES PERCUTANÉES DE L’ARTÈRE MÉSENTÉRIQUE SUPÉRIEURE
Voie fémorale
Après ponction percutanée rétrograde de l’artère fémorale commune, un introducteur de 6 F est mis en place. Une aortographie non sélective de profil ou en oblique antérieure gauche est réalisée pour le repérage de l’artère mésentérique supérieure. Une sonde profilée hook 4 F souple est amenée ; elle permet de cathétériser l’ostium de l’artère mésentérique supérieure (AMS). Le guide étant poussé le plus loin possible, on peut alors engager la sonde à son tour à travers la sténose et faire l’échange de guide pour mettre en place un guide rigide 0,014 – monorail ou 0,035 – coaxial (figure 6-1a). On peut ensuite acheminer un cathéter porteur 6 F profilé pour obtenir un meilleur appui.
Voie humérale
Le cathétérisme de l’AMS est en règle plus ou moins facilement réalisé avec une sonde souple de type vertébral 4 F et le guide hydrophile qui est poussé le plus loin possible. La sonde vertébrale traverse à son tour la sténose sur le guide et ceci permet l’échange pour mettre en place un guide rigide 0,014 ou 0,035 (figure 6-1b). Le reste de la procédure est identique.
ABORDS DES ARTÈRES DIGESTIVES
Abords de l’artère mésentérique supérieure
Trois voies d’abord sont possibles.
La thoracolombotomie rétropéritonéale centrée sur la 11ecôte gauche (cf.figure 3-29a à c) permet dans certaines anatomies favorables d’aborder les premiers centimètres de l’artère mésentérique supérieure et du tronc cœliaque. Par cette voie, strictement rétropéritonéale, l’abord de l’artère mésentérique supérieure est limité ; il peut être, cependant, légèrement étendu en laissant le rein gauche en arrière après clivage dans le plan du mésogastre postérieur.
La thoracolaparotomie antérieure par le 7eespace intercostal gauche (figure 6-2a) permet de combiner un abord postérieur et un abord antérieur transpéritonéal. La coupole diaphragmatique gauche est en partie respectée ou incisée de façon radiée, en fonction des impératifs techniques. L’incision du 7e espace intercostal constitue soit une thoracotomie d’exposition qui facilite le clivage abdominal postérieur, soit une thoracotomie d’abord de l’aorte thoracique descendante pour l’implantation du pontage.
L’abord postérieur varie en fonction du plan de clivage.
Dans la voie du mésogastre postérieur, le décollement est rétropancréatique et prérénal. L’incision de la gouttière latérocolique gauche débute sous l’angle colique et se prolonge vers la rate (figure 6-2b). Le décollement rétropancréatique mobilise le bloc gastro-pancréatico-splénique et laisse le rein gauche en arrière (figure 6-2c). Le décollement va jusqu’à la ligne médiane et expose l’aorte depuis l’orifice diaphragmatique jusqu’en sous-rénal. Le rein gauche étant laissé en arrière, ceci autorise un contrôle des premiers centimètres de l’artère mésentérique supérieure jusqu’à la racine du mésocôlon transverse par voie rétropancréatique (figure 6-2d, e et 6-3). Cette voie était la voie de l’endartériectomie de l’aorte viscérale, mais elle reste intéressante si les lésions digestives sont proximales. Dans ce cas, le pontage de l’AMS est strictement rétropéritonéal rétropancréatique.
6.2 Thoracolaparotomie antérieure.
b. Décollement du bloc gastro-pancréaticosplénique à partir de la gouttière latérocolique gauche.
6.2 Thoracolaparotomie antérieure.
c. Décollement de la masse viscérale vers la droite, le rein gauche étant laissé en arrière.
6.3 Abord de l’aorte viscérale par la voie du mésogastre postérieur.
Tronc cœliaque (tc) ; artère mésentérique supérieure (ams) ; veine rénale gauche (vrg).
Pour l’abord préduodénal, le mésocôlon transverse est récliné vers le haut, la première anse jéjunale est étalée en bas et à gauche. L’axe de l’AMS est facilement repéré en palpant l’artère entre pouce et index à sa sortie du bord inférieur du pancréas. Le feuillet péritonéal préduodénal est incisé longitudinalement dans l’axe du pédicule vasculaire (figure 6-4a). L’artère mésentérique supérieure est découverte dans un tissu cellulograisseux assez dense et relativement hémorragique (figure 6-4b). Lors de son contrôle, il faut veiller à ne pas léser ses branches collatérales dont l’implantation est très fragile.