Chapitre 6 Modèles d’étude
Généralités
Les rapports interarcades sont reproduits à partir de modèles d’étude montés sur articulateur. Les données recueillies permettent l’analyse des formes de résorption, la situation possible des piliers implantaires et l’organisation des rapports occlusaux dans le sens transversal notamment. Une simulation de la position des futures dents prothétiques, le plus souvent exécutée à partir d’une cire de diagnostic dans les espaces édentés, évalue leurs orientations par rapport aux dents naturelles environnantes ou par rapport à la crête chez l’édenté. Une maquette, réalisée sur les modèles d’étude, est à l’origine de guides radiologiques qui assistent le radiologue dans son examen soit pour :
Mise en articulateur
Ce précieux outil de travail est moins indispensable [1], lorsque le patient ne présente aucune affection d’origine occlusale ou face à un édentement de faible étendue.
Axiographie
La programmation de l’articulateur s’effectue à l’aide des tracés axiographiques. Ainsi, les déterminants postérieurs de l’occlusion (axe charnière [2], pente condylienne, angle de Bennet [3]…) sont enregistrés sur le patient puis transférés sur l’articulateur (figures 1 à 3). Cet examen simple du trajet condylien en latéralité, en ouverture et en fermeture est également une méthode pour dépister ou confirmer un dysfonctionnement de l’ATM (figure 3 : cercle rouge).
Transfert de la position des maxillaires sur l’articulateur
Le transfert de la position du maxillaire sur l’articulateur est dépendant du type d’articulateur choisi. Il peut être réalisé à partir d’une table de montage, dans les cas les plus simples, ou à l’aide d’un arc facial et d’une cire d’enregistrement pour transférer la position de l’arcade maxillaire par rapport au plan de référence propre à l’articulateur et au patient dans les édentements étendus ou complexes [4, 5].
Remarque : chez l’édenté total ou sub-total, en l’absence de repères dentaires, il convient de réaliser au préalable une maquette d’occlusion parallèle au plan de Camper pour déterminer le rapport intermaxillaire [6] (figures 4 à 6).
L’articulateur et l’arc facial sont les moyens mécaniques inévitables pour étudier les cas cliniques complexes. L’arc facial est positionné sur le patient soit à l’aide d’embouts auriculaires et d’un appui contre le nasion, soit à l’aide d’une réglette placée au niveau condylien associées à un pointeau sous-orbitaire (figures 7 à 9). La fourchette placée en bouche est stabilisée ensuite sur l’arc facial.
Le transfert s’effectue en repositionnant l’arc facial sur l’articulateur, après contrôle des repères communs au patient et à l’articulateur (repères condyliens et sous-orbitaires ou nasaux) [7]. Le modèle est ensuite solidarisé avec du plâtre (figures 10 et 11). L’enregistrement de la dimension verticale d’occlusion et de la relation intermaxillaire s’effectue à l’aide d’une cire d’occlusion [8] (figures 12 et 13). Le choix d’une position de référence entre l’occlusion d’intercuspidation maximale (OIM) et l’occlusion en relation centrée (ORC) est assujetti à la stabilité du schéma occlusal existant et au nombre de dents présentes [9].
Analyse des moulages d’étude
L’analyse des moulages d’étude est comparée au diagnostic occlusal mené lors de l’examen endobuccal. Cette étude des modèles est facilitée par l’absence des tissus et des organes environnants tels que les lèvres, les joues, la langue permettant ainsi une visibilité optimale des secteurs postérieurs notamment. Chaque étape de travail analysée, quelle soit statique ou dynamique dans les différents plans de l’espace, correspond à une position bien spécifique des modèles d’étude (figures 14 et 15). Les moulages d’étude exposent la morphologie crestale, les relations intermaxillaires, les rapports occlusaux.
Morphologie crestale
La régularité et le contour de la morphologie crestale sont clarifiés. Les irrégularités indiquent les sites extractionnels récents (figure 16) mais aussi les déficits osseux dans les différents plans de l’espace (figure 17a et b). Il est ainsi possible de tracer le contour crestal tel qu’il était en présence des dents (figure 17b : ligne verte) et le contour crestal réel (figure 17b : ligne rouge). L’espace entre les deux tracés est le reflet d’une insuffisance osseuse, élément de diagnostic, qui complété par l’examen radiologique, plaide en faveur d’une correction osseuse avant implant(s).
Figure 17 a et b Mise en évidence de l’irrégularité du contour crestal à l’aide de tracés sur le modèle d’étude.
L’analyse de la morphologie crestale s’attache également à évaluer le volume osseux apparent existant. Une crête fine évoque un défaut osseux transversal (figure 18). Une crête de largeur satisfaisante (figure 19) nécessite la caution de l’examen radiographique pour faciliter la détermination du contour osseux par rapport à l’épaisseur de la muqueuse.
Un même patient est susceptible de présenter une dissymétrie avec un secteur révélant une insuffisance osseuse et une crête apparemment large sur un autre secteur invoquant une forme générale irrégulière de la crête (figure 20).
Dans le plan sagittal, une importante concavité est l’interprétation d’un déficit osseux vertical.
Rapports intermaxillaires
Le montage en articulateur met en évidence l’espace disponible des régions nécessitant une réhabilitation par prothèse implantoportée et les contacts occlusaux des dents naturelles.
Dans le plan vertical, trois situations sont envisageables :