Dermatologie
MALADIES | MÉDICAMENTS |
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Acné (1) 250 | Antiacnéiques locaux (1) – dérivés de la vitamine A (1) 251 |
Acné (2) 252 | Antiacnéiques locaux (2) – dérivés de la vitamine A (2) 253 |
Acné (3) 254 | Antiacnéiques locaux (3) – dérivés de la vitamine A (3) 255 |
Acné (4) 256 | Antiacnéiques locaux (4) – peroxyde de benzoyle 257 |
Acné (5) 258 | Antiacnéiques locaux (5) – antibiotiques 259 |
Antiacnéiques généraux (1) – dérivés de la vitamine A (1) 260 | |
Antiacnéiques généraux (2) – dérivés de la vitamine A (2) – pharmacologie 261 | |
Antiacnéiques généraux (3) – dérivés du zinc 262 | |
Antiacnéiques généraux (4) – antiandrogènes 263 | |
Dermatite séborrhéique (1) 264 | |
Dermatite séborrhéique (2) 265 | |
Alopécies (1) 266 | Anti-alopéciques (1) 267 |
Alopécies (2) 268 | Anti-alopéciques (2) 269 |
Shampooings à base de goudron 269 | |
Pains sans savon 269 | |
Eczémas (1) – eczéma de contact 270 | Dermocorticoïdes (1) – Dermocorticoïdes de classe IV 271 |
Eczémas (2) – Dermatite atopique 272 | Dermocorticoïdes (2) – Dermocorticoïdes de classe III (1) 273 |
Eczémas (3) 274 | Dermocorticoïdes (3) – Dermocorticoïdes de classe III (2) 275 |
Émollients 275 | |
Eczémas (4) – dysidrose 276 | Dermocorticoïdes (4) – Dermocorticoïdes de classe II 277 |
Dermocorticoïdes (5) – Dermocorticoïdes de classe I 278 | |
Dermocorticoïdes (6) – règles de prescription 278 | |
Dermocorticoïdes (7) – pharmacologie 279 | |
Gale 280 | Antiscabieux 281 |
Antiparasitaires 281 | |
Pédiculoses 282 | Antiscabieux et antipédiculeux (1) 283 |
Antiscabieux et antipédiculeux (2) 284 | |
Antipédiculeux 285 | |
Infections cutanées bactériennes (1) – impétigo 286 | Antibiotiques locaux 287 |
Infections cutanées bactériennes (2) – érysipèle 288 | |
Infections cutanées bactériennes (3) – furoncles – anthrax 289 | |
Érythrasma 289 | |
Intertrigo (1) 290 | |
Intertrigo (2) 291 | |
Lucite estivale bénigne 292 | Antiphotosensibilisants 293 |
Infections sexuellement transmissibles (1) 294 | |
Infections sexuellement transmissibles (2) 295 | |
Infections sexuellement transmissibles (3) 296 | |
Infections sexuellement transmissibles (4) 297 | Immunomodulateur 298 |
Mycoses cutanées et muqueuses (1) – candidoses cutanées et muqueuses 300 | Antifongiques locaux (1) – antifongiques azolés (1) 301 |
Mycoses cutanées et muqueuses (2) – dermatophyties 302 | Antifongiques locaux (2) – antifongiques azolés (2) 303 |
Mycoses cutanées et muqueuses (3) – pityriasis versicolor 304 | Antifongiques locaux (3) – kératolytique 305 |
Antifongiques locaux (4) – vernis antifongiques 306 | |
Antifongiques locaux (5) – famille des pyridones 307 | |
Antifongiques locaux (6) – divers 308 | |
Antifongiques oraux 309 | |
Psoriasis (1) 310 | Vitamine D locale (1) 311 |
Psoriasis (2) 312 | Vitamine D locale (2) 313 |
Rétinoïdes locaux 313 | |
Psoriasis (3) 314 | Goudrons 315 |
Psoriasis (4) 316 | Rétinoïdes oraux 317 |
Photothérapies UVA-UVB (1) 318 | |
Photothérapies UVA-UVB (2) 319 | |
Rosacée 320 | Métronidazole local 321 |
Tumeurs cutanées bénignes (1) 322 | Kératolytiques – acide salicylique (1) 323 |
Kératolytiques – acide salicylique (2) 324 | |
Kératolytiques – acide salicylique (3) 325 | |
Tumeurs cutanées bénignes (2) 326 | Antimitotiques locaux 327 |
Tumeurs cutanées malignes (1) 328 | |
Tumeurs cutanées malignes (2) 329 | |
Ulcères cutanés (1) 330 | |
Ulcères cutanés (2) 331 | Cicatrisants cutanés 332 |
Bas et bandes de compression veineuse 332 | |
Ulcères cutanés – pansements (1) 333 | |
Ulcères cutanés – pansements (2) 334 | |
Ulcères cutanés – pansements (3) 335 | |
Urticaire – Œdème de Quincke (1) 336 | Antihistaminiques H1 (1) 337 |
Urticaire – Œdème de Quincke (2) 338 | Antihistaminiques H1 (2) 339 |
Urticaire – Œdème de Quincke (3) 340 | Antihistaminiques H1 (3) 341 |
Antihistaminiques H1 (4) 342 | |
Antihistaminiques H1 (5) – pharmacologie 343 | |
Antiseptiques (1) 344 | |
Antiseptiques (2) 345 | |
Antiseptiques (3) 346 | |
Antiseptiques (4) 347 | |
Antiseptiques (5) 348 | |
Antiseptiques (6) 349 | |
Antiseptiques (7) 350 | |
Antiseptiques (8) 351 | |
Antiseptiques (9) 352 | |
Antiseptiques (10) 353 | |
Antiseptiques (11) 354 | |
Antiseptiques (12) 355 |
ACNÉ (1)
L’acné est une affection d’une extrême fréquence (80 à 100 % de la population est atteinte à l’adolescence), localisée aux régions séborrhéiques du visage et du tronc. La présence de comédons (kystes ouverts ou « points noirs ») est la caractéristique quasi pathognomonique de l’acné ; les comédons sont associés à des kystes fermés (« points blancs ») et à des lésions inflammatoires (papules, nodules, pustules) ; la forme typique est appelée acné polymorphe juvénile et associe à des degrés divers ces différentes lésions.
Diagnostics différentiels : autres dermatoses papuleuses ou folliculaires faciales : dermite péri-orale, rosacée, Pyoderma faciale, Pili incarnati des sujets à peau noire, angiofibromes de l’ÉPILOIA, syphilis secondaire.
Physiopathologie
L’acné procède de 3 mécanismes intriqués.
Hyperséborrhée
La sécrétion de sébum par les glandes sébacées est sous la dépendance des androgènes ; la dihydrotestostérone issue de la transformation de la testostérone par la 5α-réductase entraîne une augmentation de volume de la glande sébacée et une augmentation de la sécrétion de sébum.
Rétention sébacée
Il existe une kératinisation anormale du canal excréteur des glandes sébacées provoquant une obstruction et la formation de kystes. Cette hyperkératose est attribuée à l’action irritante des acides gras du sébum.
Inflammation
Elle provient de la rupture dans le derme des kystes dont la paroi est fragilisée par les acides gras du sébum.
Une bactérie anaérobie saprophyte des glandes sébacées, Propionibacterium acnes (P. a.), favorise la production d’acides gras, synthétise des enzymes qui agressent la paroi du follicule sébacé et favorise le chimiotactisme des neutrophiles catalysant ainsi l’inflammation.
ACNÉ (2)
Buts du traitement
Diminuer la séborrhée, supprimer la rétention sébacée et limiter la composante inflammatoire.
Mesures générales
On ne négligera pas le retentissement psychologique de l’acné chez un adolescent, ni le risque cicatriciel ultérieur.
Une relation de confiance est nécessaire avec le patient pour l’observance du traitement souvent long et difficile.
ANTIACNÉIQUES LOCAUX (2) – DÉRIVÉS DE LA VITAMINE A (2)
Tester la sensibilité individuelle en début de traitement par une touche d’essai sur une petite partie du visage, espacer les applications en cas d’irritation.
Commencer par des faibles concentrations chez les sujets à peau fragile (roux, blonds, peau fine) et en cas d’association avec d’autres topiques irritants (peroxyde de benzoyle, érythromycine).
Appliquer avec prudence autour des yeux, des narines et de la bouche.
Ne pas s’exposer au soleil (photosensibilisation).
Grossesse : ne pas utiliser pendant la grossesse. Donner une contraception aux femmes en âge de procréer.
Des signes d’irritation à type d’érythème, de cuisson et de desquamation peuvent survenir en début de traitement, ils doivent faire espacer les applications (1 soir sur 2 ou 3) ; ces signes sont transitoires.
Une poussée d’acné est possible en début de traitement.
Les effets secondaires de l’adapalène sont moins intenses pour une efficacité qui semble identique.
ACNÉ (3)
Mesures spécifiques [1]
Acné rétentionnelle modérée
Vitamine A acide locale, trétinoïne 0,05 % crème (EFFEDERM) : 1 application le soir sur tout le visage y compris sur les zones non visiblement atteintes à l’exception des paupières, du pourtour narinaire et des lèvres rouges, 1/4 h après la toilette sur une peau sèche.
Un nettoyage de peau sera effectué par le dermatologue après 1 à 2 mois de traitement local ; il consiste à extraire les kystes ouverts et fermés manuellement à l’aide d’une lame de bistouri no 11 et d’un tirecomédons.
On peut utiliser l’isotrétinoïne locale, pour une efficacité identique mais un coût plus élevé. L’adapalène est moins irritant que la trétinoïne 0,05 % pour une efficacité qui semble inférieure.
Le peroxyde de benzoyle a une action mixte, anti-inflammatoire et antirétentionnelle.
Acné inflammatoire [1]
Acné polymorphe (mixte inflammatoire et rétentionnelle)
Association des traitements précédents, par exemple :
Il est important de revoir le patient à 2 mois pour la surveillance de la tolérance, de l’observance et de l’efficacité du traitement, et la réalisation éventuelle d’un nettoyage de peau.
Le traitement doit être maintenu plusieurs semaines à plusieurs mois et poursuivi par un traitement local d’entretien à raison de 2 à 3 applications par semaine.
La résistance bactériologique est reconnue comme un problème croissant amenant à ne pas utiliser les antibiotiques systémiques seuls dans les acnés mineures.
ANTIACNÉIQUES LOCAUX (3) – DÉRIVÉS DE LA VITAMINE A (3)
Isotrétinoïne + érythromycine
L’isotrétinoïne locale a la même action que la trétinoïne dont elle est dérivée. Son efficacité semble identique à celle de la trétinoïne pour un prix nettement supérieur.
Tester la sensibilité individuelle en début de traitement par une touche d’essai sur une petite partie du visage, espacer les applications en cas d’irritation. Appliquer avec prudence autour des yeux, des narines et de la bouche. Ne pas s’exposer au soleil (photosensibilisation).
Grossesse : ne pas utiliser pendant la grossesse. Donner une contraception aux femmes en âge de procréer.
ACNÉ (4)
Acné rétentionnelle sévère, acné résistante à des traitements bien conduits ou récidivante à l’arrêt de ces derniers [2]
Rétinoïde, isotrétinoïne (ROACCUTANE) : 0,5 à 1 mg/kg/j, en 1 à 2 prises, jusqu’à une dose cumulée de 100 à 150 mg/kg.
On associe une hydratation du visage (CLEAN-AC, PHYSIANE), des lèvres (CÉRCERACUTA, VASELINE OFFICINALE, STICK SVR, STICK AU COLD CREAM AVÈNE) et éventuellement des yeux (ILAST et NUTRIVISC), une photoprotection externe (PHOTODERM AKN 30), ainsi qu’une surveillance biologique des transaminases, des triglycérides et du cholestérol total.
Autres traitements
Traitements hormonaux [1]
Le traitement antiandrogène local idéal reste à inventer.
L’acétate de cyprotérone (ANDROCUR) est indiqué :
Ces traitements imposent une surveillance gynécologique stricte.
Traitements adjuvants [1]
Les peelings n’ont pas démontré cliniquement la preuve de leur efficacité dans le traitement de l’acné.
L’intérêt de l’extraction manuelle des kystes fermés et comédons est fondé sur l’expérience.
L’efficacité des lampes et lasers n’est pas démontrée.
ANTIACNÉIQUES LOCAUX (4) – PEROXYDE DE BENZOYLE
Peroxyde de benzoyle
Commencer par des faibles concentrations pour les peaux fragiles avec une touche d’essai (cf. trétinoïne). Espacer les applications en cas d’irritation. Appliquer avec prudence autour des yeux, des narines et de la bouche.
Pas d’exposition solaire (photosensibilisation).
Décoloration des textiles (literie, vêtements).
ACNÉ (5)
Formes particulières cliniques
Folliculite à bacilles Gram négatif
Complication du traitement antibiotique oral de l’acné, cette éruption subite de pustules impose un arrêt des cyclines orales etuntraitement antibiotique adapté aux prélèvements bactériologiques locaux.
Acné fulminans
L’isotrétinoïne est peu efficace ; on associe un corticoïde général, prednisone (CORTANCYL), 1 mg/kg/j à une cycline à 1 g/j.
Acné néonatale
Absence de traitement avec résolution spontanée le plus souvent, mais dépend de l’intensité des symptômes et peut aller jusqu’à la prescription d’isotrétinoïne orale.
Traitement de l’acné par voie générale (Afssaps novembre 2003) [2]
[1] Guidelines of care for acne vulgaris management, AAD, 2007, www.aad.org
[2] Traitement de l’acné par voie générale, Afssaps, 2007, www.agmed.sante.gouv.fr
ANTIACNÉIQUES LOCAUX (5) – ANTIBIOTIQUES
Acide azélaïque
Antibiotiques locaux de la famille des macrolides et des lincosanides agissant sur Propionibacterium acnes et ayant une action antiinflammatoire dans l’acné.
Éviter l’application à proximité des yeux et de la bouche.
Utiliser la clindamycine avec prudence en cas d’antécédent de colite pseudo-membraneuse.
Grossesse : innocuité de la clindamycine non démontrée.
Signes d’irritation transitoires.
Risque non exclu de colite pseudo-membraneuse avec la clindamycine.
ANTIACNÉIQUES GÉNÉRAUX (2) – DÉRIVÉS DE LA VITAMINE A (2) PHARMACOLOGIE
Dérivé de la vitamine A, l’isotrétinoïne est antiséborrhéique, kératolytique et dans une moindre mesure anti-inflammatoire.
D’emblée dans les acnés sévères (nodulo-kystique, conglobata) ; en seconde intention dans les acnés résistantes ou récidivantes après des traitements majeurs bien conduits.
Hidrosadénite suppurée à un stade peu avancé, folliculite disséquante du cuir chevelu.
Femmes en âge de procréer sans contraception efficace.
Dyslipidémie, hypervitaminose A, insuffisances hépatique ou rénale.
Contraception efficace chez la femme en période d’activité génitale, débutée 1 mois avant le début du traitement et poursuivie 1 mois après la fin du traitement.
Accord de soins et de contraception signé par la patiente ; évaluation mensuelle de l’observance de la contraception et de la compréhension par la patiente des risques d’une grossesse sous isotrétinoïne. Réalisation avant le traitement puis de façon mensuelle d’un test qualitatif plasmatique de grossesse. Surveillance avant et pendant le traitement (à 1 mois puis tous les 2 mois) des transaminases, des triglycérides et du cholestérol total.
L’association éthinylestradiol + cyprotérone : DIANE 35 et ses génériques ne doivent pas être utilisés comme contraceptif oral en association avec l’isotrétinoïne (indice de Pearl inconnu).
La contraception et la réalisation d’un test qualitatif plasmatique de grossesse sont obligatoires pour toutes les femmes traitées par isotrétinoïne.
Cutanéo-muqueux : chéilite, xérose, sécheresse buccale, desquamation palmo-plantaire, érythème facial, chute de cheveux, fragilité des ongles, poussée transitoire de l’acné dans le 1er mois.
Osseux : douleurs osseuses, arthralgies, hyperostoses, soudure prématurée des cartilages de conjugaison chez l’enfant.
Ophtalmologiques : sécheresse oculaire, intolérance au port des lentilles cornéennes, conjonctivite, opacités cornéennes, myopie.
Divers : myalgies, céphalées par hypertension intracrânienne, élévation des phosphatases alcalines et des transaminases, hépatites, élévation du cholestérol total et des triglycérides.
ANTIACNÉIQUES GÉNÉRAUX (3) – DÉRIVÉS DU ZINC
ANTIACNÉIQUES GÉNÉRAUX (4) – ANTIANDROGÈNES
Cyprotérone acétate + œstrogène
Progestatif de synthèse ayant une action antiandrogénique, une action antigonadotrope et une action anti-œstrogénique.
Hirsutismes féminins majeurs d’origine non tumorale.
Manifestations d’hyperandrogénie chez la femme jeune désirant une contraception orale.
Certaines pubertés précoces, contraception orale chez les femmes ayant un lupus érythémateux systémique, cancer de la prostate.
Affections hépatiques graves, diabète sévère, antécédents ou maladie thromboemboliques, dépression chronique grave, tuberculose.
Celles des œstrogènes lorsqu’ils sont associés.
Arrêt du traitement si : troubles oculaires, signes d’hépatite, accident thromboembolique, céphalées importantes.
Surveillance clinique : examen gynécologique avec palpation des seins, poids, pression artérielle.
Surveillance biologique : lipides sanguins, glycémie, bilan hépatique.
Chez la femme : troubles des règles (possible aménorrhée), prise de poids.
Chez l’homme : inhibition de la spermatogenèse, gynécomastie, variation du poids, impuissance.
Dans les 2 sexes : dyspnée, troubles visuels, aggravation d’une insuffisance veineuse existante, migraines et céphalées, accidents hépatiques doses-dépendants.
DERMATITE SÉBORRHÉIQUE (1)
Dermatose très fréquente, d’étiologie inconnue, touchant l’adulte surtout de sexe masculin. Elle réalise des plaques érythémato-squameuses, plus ou moins prurigineuses, caractérisées par leur distribution symétrique sur les régions séborrhéiques de la face et parfois du tronc, et sur le cuir chevelu.
Facteurs déclenchants
Divers facteurs sont connus pour déclencher des poussées de dermatite séborrhéique :
Cette affection peut être difficile à distinguer d’un psoriasis localisé au visage et au cuir chevelu en l’absence d’autres localisations classiques qui seront toujours cherchées ; il existe des similitudes cliniques importantes entre ces 2 affections cutanées chroniques et certains préfèrent parler de « sébopsoriasis » plutôt que de trancher en faveur de l’un ou l’autre diagnostic.
DERMATITE SÉBORRHÉIQUE (2)
Traitement
Il faut expliquer au patient le caractère chronique et récidivant de cette affection, dont l’évolution est émaillée de rémissions, spontanées ou sous traitement, et de poussées.
Traitement d’attaque
Deux traitements ont une AMM et un remboursement dans cette indication : kétoconazole local (KÉTODERM gel sachet moussant), ou shampooing (SEBIPROX) 2 fois/sem. pendant 4 sem., en réalisant un shampooing et en appliquant le reste du gel et la mousse sur le visage et la partie haute du tronc ; il faut laisser agir le produit 5 min et bien rincer. Les applications peuvent ensuite être espacées. D’autres shampooings sont efficaces mais non remboursés rendant la concurrence difficile. On peut utiliser MYCOSTER crème en traitement d’appoint sur des lésions affichantes du visage : 2 appl./j pendant 2 sem. ou LITHIODERM gel, 2 appl./j pendant 2 mois.
Dans les dermatites séborrhéiques profuses (VIH), on peut recommander l’application rapidement dégressive d’un dermocorticoïde de classe III, TRIDÉSONIT crème ou LOCAPRED crème sur les lésions du visage pendant 10 j puis 1 j/2 pendant 2 sem. puis 2 fois/sem. pendant 2 sem. en prenant le relais par un traitement classique.
On aura exceptionnellement recours aux antifongiques oraux dans les dermatites séborrhéiques très profuses et résistantes : kétoconazole (NIZORAL) : 200 mg/j pendant 1 à 2 mois, à l’isotrétinoïne orale (ROACCUTANE) : 0,5 mg/kg/j pendant 4 à 5 mois et à la PUVAthérapie.
Traitement d’entretien
Il a pour but d’éviter les poussées évolutives de cette affection chronique.
Ex. : KÉTODERM gel sachet moussant, une fois/sem. à une fois toutes les 3 sem. au long cours, en interrompant le traitement lors des vacances et des beaux jours et en l’accentuant en période d’hiver et de stress.
Utilisation de shampooings au goudron (IONAX cade, PROVÉGOL CADIQUE) et à la pyrithione-zinc (ITEM, PROVÉGOL, DUCRAY) en alternance avec des shampooings doux (ex. : NORMAKER, EXTRA-DOUX DUCRAY, NODÉ, PROVÉGOL).
Mesures d’accompagnement
Éviter les tics de grattage et les toilettes agressives du visage. Utiliser un pain sans savon ou un nettoyant doux pour la toilette du visage. Hydrater le visage le matin (CRÉALINE DS ou LÉGÈRE).
Une exposition solaire modérée et adaptée à chaque patient peut être conseillée (héliothérapie).
ALOPÉCIES (1)
Alopécie androgéno-génétique
C’est une alopécie déterminée génétiquement, et due à une « hypersensibilité » des follicules pileux du cuir chevelu aux androgènes. La calvitie précoce en est la conséquence.
Traitement médical
Il faut expliquer au patient que le cheveu subit un cycle, dont la durée est génétiquement déterminée, comprenant 3 phases :
Les cheveux subissent plusieurs cycles au cours d’une vie et sont de plus en plus fins après chaque nouveau cycle.
Il existe une chute physiologique de 25 à 50 cheveux/j, avec des pics saisonniers en août-septembre et au printemps.
Nécessité de shampooings réguliers doux (PROVÉGOL, DUCRAY EXTRA-DOUX) en alternance avec des shampooings antiséborrhéiques (ARGÉAL) en massages réguliers.
• Vitamines B5 et vitamines H.
Vitamines B5 et vitamines H per os ou IM (BÉPANTHÈNE et BIOTINE) ; acides aminés soufrés + vitamine B6 per os (CYSTINE B6) quasiment sans intérêt dans cette alopécie, contrairement à l’effluvium télogène survenant après un choc psychologique, une intervention chirurgicale, une forte fièvre ou un accouchement.

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