MALADIE DE PAGET (2)
Biphosphonates
• l’étidronate disodique (DIDRONEL 200 mg) s’utilise per os, à la dose de 5 mg/kg/j, soit environ 2 cp./j (non sécables), dans les formes moyennement évolutives, pendant une durée de 6 mois au maximum pour la 1re cure.
• L’acide tiludronique (SKELID), comprimés dosés à 200 mg, s’utilise per os, à la posologie de 400 mg soit 2 cp./j, en une seule prise, pendant une durée de 12 sem. au maximum pour la 1re cure.
• L’acide risédronique (ACTONEL 30 mg), cp. à 30 mg, s’utilise per os à la posologie de 30 mg/j/2 mois pour la 1re cure.
• L’acide pamidronique (OSTEPAM), s’utilise à la posologie de 120 à 180 mg en perfusion IV sur 2 à 3 j consécutifs pour une 1re cure.
• L’acide zolédronique (ACLASTA) est administré en perfusion IV de 5 mg pendant au moins 15 min.
• La réponse biologique est variable, et peut être longue à se manifester. Habituellement elle persiste plusieurs mois (3 à 6 mois, voire plus) après l’arrêt du traitement.
• Une 2e cure peut être envisagée, en général au moment de la réascension des phosphatases alcalines (25 % de la valeur atteinte après la fin de la 1re cure), mais toujours après un intervalle libre de 2 mois pour le risédronate, 3 mois pour l’étidronate et le Pamidronate, 6 mois pour le tiludioriate voire beaucoup plus pour le zolédioriate en raison de l’effet rémanent des bisphosphonates.
Calcitonine
– les contre-indications des bisphosphonates : fracture traumatique, fissures pagétiques ;
– le complément d’un traitement chirurgical orthopédique : ostéotomie de correction, prothèse articulaire, qui peuvent être « encadrées » par une cure de calcitonine ;
Tableaux particuliers
• La coxopathie pagétique et l’arthrose du genou sur os pagétique doivent être traitées comme une arthrose banale, par traitement antalgique et/ou anti-inflammatoire. Pour certains une localisation pagétique autour de l’articulation coxofémorale constitue une indication au traitement antiostéoclastique.
• Les fractures des os des membres consolident facilement et parfois même rapidement. Le matériel d’ostéosynthèse n’est pas contre-indiqué. Les bisphosphonates doivent être suspendus, mais la calcitonine peut être utilement prescrite.
• Les fissures ou fractures incomplètes, sont justiciables du repos et d’une cure de calcitonine (les bisphosphonates sont contre-indiqués).
• Les déformations diaphysaires, lorsqu’elles retentissent sur les articulations sus- ou sous-jacentes peuvent bénéficier d’une ostéotomie correctrice.
• En cas de dégénérescence sarcomateuse : radiothérapie, amputation, chimiothérapie, restent d’efficacité très modeste.
BIPHOSPHONATES (MALADIE DE PAGET) (2) – PHARMACOLOGIE
PROPRIÉTÉS
Inhibiteur de la résorption osseuse ostéoclastique. Effet antalgique sur la douleur pagétique.
CONTRE-INDICATIONS
Hypersensibilité à la substance active ou à l’un de ses excipients.
Insuffisance rénale sévère (clairance de la créatinine < 30 mL/min).
Fractures traumatiques, fissures pagétiques, ostéotomies.
PRÉCAUTIONS D’EMPLOI
– soit au moins 30 min avant la première prise alimentaire ou la première boisson (autre que de l’eau) de la journée ;
– soit à tout autre moment de la journée, à au moins 2 h de distance de toute prise d’aliments ou de boissons, et au moins 30 min avant d’aller se coucher.
Les biphosphonates par voie IV ne doivent pas être dilués dans des solutions contenant du calcium.
En cas de fracture il est recommandé d’interrompre le traitement, jusqu’à complète consolidation.
OSTÉOPOROSE (1)
Mécanismes
L’ostéoporose peut prédominer sur la corticale osseuse ou sur le tissu spongieux, trabéculaire.
Étiologies
Ostéoporose primitive
L’ostéoporose idiopathique de l’homme jeune, entre 40 et 45 ans, est une forme rare.
L’ostéopénie exprime le vieillissement normal du squelette et s’observe chez tous les sujets.
Ostéoporoses dites secondaires
• D’origine endocrinienne, au cours de l’hypercorticisme surrénalien (maladie de Cushing et surtout corticothérapie au long cours), l’hyperthyroïdie, l’acromégalie, l’hypogonadisme ; ostéoporose induite par les traitements anticancéreux.
• Elles peuvent s’observer au cours d’affections diverses : hémochromatose, rhumatismes inflammatoires chroniques, alcoolisme et cirrhose hépatique, masto-cytose, intoxication par métaux lourds (bismuth), traitements prolongés par l’héparine.
• Elles peuvent être d’origine neurotro-phique : hémiplégie, maladie de Parkinson, etc.; ostéoporose d’immobilisation (sujets plâtrés, paralysés ; astronautes).
• Elles peuvent être enfin d’origine génétique : Ostéogenese imparfaite (maladie de Lobstein).
OSTÉOPOROSE (2)
Prévention
À la ménopause
L’institution d’un THM pour prévenir l’ostéoporose conduit à faire quelques remarques :
– Il faut toujours garder à l’esprit que l’objectif final est de diminuer le risque de fractures, et que ce risque n’est pas inéluctable.
– Il ne doit pas y avoir de contre-indication, le traitement doit être bien « accepté » et toléré, et la patiente doit se soumettre à une surveillance gynécologique régulière.
– La durée de l’hormonothérapie substitutive ne fait pas l’unanimité. On pense qu’elle doit durer au moins 7 ans, voire plus, si elle reste bien tolérée.
En cas de corticothérapie au long cours
La prévention commence par la prescription de la dose de corticoïdes la plus faible possible.
CALCIUM (2) – PHARMACOLOGIE
OSTÉOPOROSE (5)
Traitement des douleurs d’un tassement vertébral récent
Traitement médicamenteux
Les antalgiques usuels sont toujours utiles.
• Paracétamol seul ou associé, à dose suffisante, pendant les 4 à 8 sem. qui représentent le délai moyen de cicatrisation du tassement.
• Ils peuvent représenter le seul traitement dans les formes moyennement douloureuses.
– en solution injectable IM ou SC : CALSYN 50 ou 100 UI ;
– 1 inj. IM ou SC, 6 j sur 7, pour les 2 premières semaines ;
– de 1 amp. à 0,50 mg, ou à 80 ou 100 UI, en général, ou à dose moindre en cas d’intolérance.
– nausées, vomissements, éventuellement atténués par des injections le soir, à distance du repas, sur un sujet allongé, ou pour la voie IM en ajoutant 1 amp. de PRIMPÉRAN (ou en remplaçant l’ampoule du solvant) ;
– bouffées vasomotrices, céphalées, etc.
La prévention des phlébites et des escarres est indispensable chez ces sujets âgés.
MODULATEUR SÉLECTIF DE L’ACTIVATION DES RÉCEPTEURS AUX ŒSTROGÈNES (SERM)
CONTRE-INDICATIONS
Hypersensibilité au raloxifène ou aux autres constituants du comprimé.
Insuffisance hépatique, y compris la cholestase.
Saignement génital inexpliqué.
EFFETS INDÉSIRABLES
Faible diminution du nombre de plaquettes.
Rares cas d’augmentation modérée des transaminases.
CALCIUM + VITAMINE D3 (2) – PHARMACOLOGIE
INTERACTIONS MÉDICAMENTEUSES
Celles de la calcithérapie, plus :
– phénytoïne, barbituriques : diminution possible de l’effet de la vitamine D3 par inhibition de son métabolisme ;
– glucocorticoïdes : diminution possible de l’effet de la vitamine D3.
Interaction possible avec des aliments contenant : acide oxalique, phosphates, acide phytique.
OSTÉOPOROSE (6)
Traitement médicamenteux
Modalités du remboursement des médicaments ostéoporotiques avant la 1re fracture*
– chez les patientes ayant fait une fracture par fragilité osseuse ;
– en l’absence de fracture, chez les femmes ayant une diminution importante de la densité osseuse (T score < -3) ou ayant un T score ≤ -2,5 associé à d’autres facteurs de risque de fracture, en particulier : un âge > 60 ans, une corticothérapie systémique ancienne ou actuelle à une posologie≥ 7,5 mg/j d’équivalent prednisolone, un indice de masse corporelle < 19 kg/m2, un antécédent de fracture de l’extrémité du col du fémur chez un parent du premier degré (mère), une ménopause précoce (avant l’âge de 40 ans). » ;
PHOSPHORE
OSTÉOPOROSE (7)
Vitaminothérapie D
À la dose 800 UI/j de vitamine D2 ou D3, on peut prescrire :
• STÉROCYL gouttes, 2 gttes/j, soit 800 UI/j,
• STÉROCYL 15 mg (600 000 UI/amp.), soit STÉROCYL 15A, 1 amp. buvable, soit STÉROCYL 15H, 1 amp. inj. en IM ; 1 à 2 fois/an. Pour éviter des surdosages accidentels, liés à des coprescriptions de calcium associé à de la vitamine D3, il semble préférable d’éviter actuellement cette médication pourtant toujours valable et moins coûteuse (cf. Vitamine D).
• DÉDROGYL (sol. buv. de 25-OH vit. D3) : 4 gttes/j soit 800 UI.