TROUBLES DE LA PUBERTÉ (1)
Retard pubertaire
Étiologies
Puberté précoce
Apparition précoce des caractères sexuels secondaires :
– avant 8 ans chez la fille (développement mammaire ± pilosité pubienne et/ou axillaire) ;
– avant 10 ans chez le garçon (testicules >30mm± pilosité pubienne et/ou axillaire).
– puberté précoce périphérique ;
Développement isolé d’un caractère pubertaire
• Développement mammaire isolé (prématuré télarche) : fréquent avant 2 ans ; absence d’imprégnation des organes génitaux internes, absence d’avance de l’âge osseux et absence d’accélération staturale ; pas de traitement; régresse le plus souvent ou reste stable parfois ; surveiller l’absence de survenue d’autres signes pubertaires et d’accélération de la vitesse de croissance.
• Pilosité pubienne isolée (prémature pubarche) ; éliminer toujours un bloc surrénalien par un test au SYNACTHÈNE (forme non classique d’un bloc 21-hydroxylase ++) ; pas de traitement, surveiller l’absence d’apparition d’autres signes pubertaires.
ANALOGUES DE LA LH-RH (PÉDIATRIE)
TROUBLES DE LA PUBERTÉ (2)
Puberté précoce centrale
• Traitement étiologique si possible.
• Traitement freinateur selon certains critères à discuter au cas par cas (âge < 9 ans, avance AO de plus de 2 ans, pronostic de taille finale mauvais, etc.) : analogue de la GnRH, leuproréline (ENANTONE LP 3,75 mg) : IM ou SC 1 fois/mois ou ENANTONE LP 11,25 mg SC tous les 3 mois :
SATURNISME
Étiologie
Distinction de 5 classes selon l’importance de la plombémie mesurée (CDC 1991) :
Traitement [1]
CHÉLATEURS DU PLOMB
INDICATIONS
Intoxications par les métaux lourds (chrome, fer, cobalt, cuivre, métaux radioactifs, etc.).
EFFETS INDÉSIRABLES
Perfusion trop rapide : céphalées, vomissements, fièvre.
Surdosage : insuffisance rénale aiguë par tubulopathie aiguë.
PROPRIÉTÉS
Chélateur des métaux qui inhibent le système pyruvate oxydase (or, arsenic, mercure, etc.).
Excrétion urinaire complète en moins de 24 h sous forme de composé stable avec ces métaux.
INDICATIONS
Intoxications par l’arsenic, le mercure, les sels d’or.
Traitement adjuvant des saturnismes graves, en association à l’EDTA.
CONTRE-INDICATIONS
Ne pas dépasser 50 mg lors de la 1re injection (teste la sensibilité individuelle).
Associer une hyperhydratation.
Absence d’intérêt en cas d’anurie.
Toxicité augmentée en cas d’insuffisance rénale ou hépatique.
DYSPNÉE LARYNGÉE AIGUË (1)
Évaluation de la gravité
• Signes d’hypercapnie (sueurs, tachycardie, HTA, troubles de conscience, etc.) ou d’hypoxie (cyanose, saturation O2).
• Polypnée superficielle inefficace (épuisement).
Diagnostic étiologique
Endoscopie laryngée systématique si âge < 6 mois.
Chez le nourrisson après 6 mois
Traitement
Il est fonction de l’étiologie.
Épiglottite (Haemophilus b) = urgence +++
Devant toute suspicion diagnostique :
• Ne pas coucher l’enfant : le laisser au calme dans les bras de ses parents, proscrire abaisse-langue (risque d’arrêt cardiorespiratoire en cas d’obstruction respiratoire par l’épiglotte).
• lntubation : quasiment systématique (l’enfant étant en général en grande détresse), si possible par un ORL.
• Antibiothérapie par voie veineuse céphalosporines de 3e génération, céfotaxime (CLAFORAN) : 100 mg/kg/j en 3 inj. lVDL.
• Traitement antipyrétique : antipyrétiques, paracétamol (PERFALGAN): 60 mg/kg/j en 4 inj. lVL de 15 min.
DYSPNÉE LARYNGÉE AIGUË (2)
Laryngite aiguë sous-glottique
• Oxygénothérapie selon Sat. O2.
• Corticoïdes de synthèse, méthylprednisolone (SOLUMÉDROL) : 1 à 2 mg/kg IM ou IVD relayée par bétaméthasone (CÉLESTÈNE) : 10 à 15 gttes/kg/j per os en 1 à 2 prises pendant 3 à 5 j.
• Effectuer un aérosol d’adrénaline : de1à 3 mL = 1 à 3 mg + 3 mL sérum physiologique, à nébuliser avec 6 L/min. d’oxygène, sous surveillance continue de la fréquence cardiaque (risque de tachycardie). Certains adjoignent des corticoïdes de synthèse dans l’aérosol : utiliser la forme nébulisable, budésonide (PULMICORT): 1mg par nébulisation.
• Antibiothérapie inutile car l’étiologie est quasiment toujours virale. N’associer une antibiothérapie qu’en cas de surinfection avérée (otite, pneumopathie, etc.).
Corps étranger des voies aériennes
• Manœuvre de Heimlich chez l’enfant ou de Mofenson chez le nourrisson.
• Sous laryngoscope : extraction d’un corps étranger supraglottique ou intubation repoussant le corps étranger dans la bronche souche droite, permettant de ventiler sur le poumon gauche en attendant l’extraction.
• Trachéotomie ou ponction de trachée (1 ou 2 cathlons 12 ou 14), sur lesquels on peut adapter un cob de sonde d’intubation n° 3.
L’extraction est précédée de 10 j de traitement par :
– aminopénicilline, amoxicilline + acide clavulanique (AUGMENTIN) : 80 mg/kg/j per os en 3 prises ;
– corticoïde de synthèse, bétaméthasone (CÉLESTÈNE) : 10 à 15 gttes/kg/j per os en 1 prise le matin.
Il faut surveiller l’absence de trouble de ventilation à distance.
VIH DE L’ENFANT (1)
Enfant né de mère VIH positive
VIH DE L’ENFANT (2)
Suivi de l’enfant VIH+ [1]
Vaccinations
• Diphtérie, tétanos, polio injectable, coqueluche, Haemophilus, hépatite B, grippe, pneumocoque sont sans risque et doivent être effectués (efficacité dépendante de l’intensité du déficit immunitaire). Penser à l’hépatite B dès la naissance (souvent associée au VIH dans populations à risque).
• ROR, fièvre jaune : jamais d’accident décrit mais problème théorique car virus vivant; ne les effectuer qu’en l’absence de déficit immunitaire profond.
• BCG, polio orale : contre-indication absolue (vaccins à micro-organisme persistant). La vaccination par le BCG (dont les accidents post-vaccinaux liés au VIH sont rares) peut éventuellement être mise en balance dans des populations à haut risque de contage tuberculeux.
Traitement antiviral
Actuellement par trithérapie antirétrovirale. Doit être envisagé en milieu spécialisé.
VIH DE L’ENFANT (3)
Traitement des infections opportunistes
Conduite à tenir devant une fièvre
• Si CD4 récents normaux : même attitude que pour enfant non immunodéprimé mais antibiothérapie plus facile.
Fièvre + troubles respiratoires
• Penser aux bactéries (staphylocoque, streptocoque, bacilles Gram-), à la pneumocystose, au CMV, à la tuberculose.
MÉNINGITE PURULENTE DU NOURRISSON ET DE L’ENFANT (1)
Germes responsables
Chez l’enfant et le nourrisson après la période néonatale, les germes en cause sont :
– Neisseria meningitidis (méningocoque) ;
– Streptococcus pneumoniae (pneumocoque) : augmentation régulière des souches de sensibilité diminuée aux β-lactamines (> 40 %) ;
– Haemophilus influenzae b (quasi-disparition depuis la vaccination) ;
– plus rarement : streptocoque D, staphylocoque, entérobactéries, listéria.
Clinique
– Hypotonie axiale, bombement de fontanelle (< 1 an).
– Complication : convulsion, troubles de conscience, coma, signe de localisation.
– Rechercher des signes de gravité : purpura ++, parfois très discret initialement, puis ecchymotique et extensif (méningocoque), troubles hémodynamiques, coma profond.
Traitement [1]
Mesures générales
• Perfusion périphérique : 80 mL/kg/j (glucosé 5 % + électrolytes, au minimum 3 g/L de NaCl pour ne pas abaisser l’osmolalité plasmatique).
• En cas de collapsus : cristalloïdes (NaCL 0,9 %) : 20 mL/kg en moins de 20 min, oxygénothérapie nasale, passage en réanimation ; traitement inotrope (noradrénaline) si pas d’amélioration.
• Arrêt de l’alimentation, prévention de l’ulcère de stress par antiulcéreux, ranitidine (RANIPLEX) : 10 à 15 mg/kg/j dans la perfusion.
Antibiothérapie : en urgence ++
• Germe identifié au direct et/ou Ag solubles + et/ou éléments d’orientation :
• Germe non identifié au direct et absence d’élément d’orientation ou de signe de gravité : céfotaxime (CLAFORAN) ou ceftriaxone (ROCÉPHINE) : aux mêmes doses ; ± gentamycine (GENTALLINE) : 3 à 5 mg/kg/jen1IVL, si age < 3 mois ; ± amoxicilline (CLAMOXYL): 200 mg/kg/j en 4 IVDL, si risque de listériose.