Chapitre 3 Chirurgie de la pointe du nez
ANALYSE PRÉOPÉRATOIRE
Vue de profil
Sur le profil, on déterminera la position et la projection du nasion (point le plus en retrait de la racine) ; la longueur du nez, définie par la distance qui s’étend du point le plus en retrait de la dépression nasofrontale ou nasion aux points qui définissent les dômes ; la projection de la pointe du nez définie par la distance qui sépare le sillon alogénien des dômes. La projection de la pointe du nez doit représenter les deuxtiers de la longueur du nez (figure 3-1).
Vue inférieure
Sur la vue inférieure, on peut décrire quatre segments différents en ce qui concerne le gain de projection et la laxité des tissus mous (figure 3-2).
Le segment IV, situé entre les pieds des crus mésiales et l’épine nasale, est le seul parmi les segments qui ne comporte pas de cartilage et il est assez extensible (voir figure 3-17). Il peut être allongé en avançant la columelle sur un étai columellaire qui peut, selon les cas, s’appuyer ou non sur l’épine nasale. Une meilleure projection est ainsi obtenue, accompagnée d’un changement de la forme des narines qui est plus allongée d’avant en arrière.
MÉCANISMES DE SUPPORT DE LA POINTE DU NEZ
Mécanismes de support les plus importants
Ces mécanismes sont les suivants.
Mécanismes de support moins importants
Chaque geste chirurgical – incision, décollement cutané, résection du cartilage alaire et recul de l’arête dorsale, technique de suture, greffes cartilagineuses – doit préalablement être pensé et exécuté de façon à renforcer, préserver ou affaiblir les supports de la pointe du nez (figure 3-4)
OBJECTIFS DE LA CHIRURGIE DE LA POINTE DU NEZ
Les objectifs de la chirurgie de la pointe du nez nécessitent :
Dans le but d’obtenir une projection satisfaisante par rapport à l’arête nasale, il est parfois possible d’abaisser l’arête par petites recoupes successives au niveau du bord antérieur septal et des cartilages triangulaires, jusqu’à obtenir la meilleure définition. Cela est possible lorsque la projection de la pointe du nez est suffisante avec un bon support mésial, la voûte ostéocartilagineuse étroite avec peau élastique, et quand les cartilages alaires et triangulaires présentent une bonne résistance (figure 3-6). Mais lorsque la columelle est courte, les cartilages faibles et peu résistants, la bosse cartilagineuse importante et la peau épaisse ou sans élasticité, un abaissement du bord antérieur septal fait de façon systématique risque d’aboutir à un bec de corbin, avec pointe ronde.
RENFORCEMENT DES SUPPORTS DE LA POINTE
Le renforcement du support mésial peut être obtenu de différentes façons :
MODIFICATIONS DES CARTILAGES ALAIRES
Les modifications de la pointe ne seront entreprises qu’après avoir obtenu une base nasale stable.
Incisions et résections cartilagineuses
Crus latérales concaves
La concavité de la crus latérale peut revêtir différents aspects.
Dômes
Les résections au niveau des dômes sont indiquées en cas de :
Crus mésiales
Au niveau des crus mésiales, on peut réduire une convexité prononcée, une irrégularité, une asymétrie du bord caudal ou effectuer une résection modérée pour améliorer l’angle de rotation de la pointe ou pour préparer un sous-sol régulier en vue d’une greffe infra-apicale de type Sheen (figure 3-7).
Techniques de suture
On décrira ces sutures dans l’ordre dans lequel elles devraient être pratiquées.
Sutures interdômes
Il est important de ne pas trop rapprocher les dômes pour éviter une pointe pincée (5 à 6 mm de distance entre les dômes est la norme, voire 6 à 8 mm chez l’homme). Pour cela, la suture interdômes doit être placée au bord céphalique de la portion interne des dômes ou des crus intermédiaires pour préserver l’angle de divergence des crus mésiales et des crus intermédiaires (figure 3-8; voir aussifigure 1.14B).
Sutures entre crus mésiales et crus intermédiaires
Sutures transdômes
Il est important de bien disséquer la muqueuse avant de faire ce point pour éviter de la transfixier (figure 3-9A,B,C).
Sutures de crus latérale convexe
Ce type de suture permet une correction de la convexité des crus latérales et le rapprochement des dômes. Il peut entraîner un léger allongement du nez et une concavité des crus latérales avec risque de collapsus alaire s’il est trop serré. Le dosage de cette suture doit être particulièrement minutieux (figure 3-10).