de la pointe du nez

Chapitre 3 Chirurgie de la pointe du nez


La correction de la pointe du nez constitue l’un des temps les plus délicats et importants de la rhinoplastie. L’objectif est de créer une pointe du nez bien définie, symétrique et en harmonie avec les autres parties du nez et du visage.


Chaque nez étant différent, la correction de la pointe du nez doit tenir compte des nombreuses variations des cartilages alaires et des tissus de recouvrement ainsi que de la rétraction secondaire des tissus souscutanés qui peut être responsable de déformations et asymétries parfois observées après plusieurs mois ou années.



ANALYSE PRÉOPÉRATOIRE


L’examen préopératoire doit rechercher les éléments de dysharmonie des sous-unités du nez et du nez par rapports aux autres structures faciales.





Vue inférieure


Sur la vue inférieure, on peut décrire quatre segments différents en ce qui concerne le gain de projection et la laxité des tissus mous (figure 3-2).



Le segment I, ou segment sous-apical, correspond au lobule infra-apical qui comprend les dômes et les crus intermédiaires ; ceux-ci présentent un angle de divergence qui définit la distance interdômes. La longueur de ce segment peut être légèrement augmentée grâce à l’élasticité de la peau, Cela se traduit par un effet de rotation céphalique de la pointe du nez observé après greffe.


Le segment II, ou segment columellaire, est situé entre l’apex des orifices narinaires et le point où le pied de la columelle commence à s’élargir. Ce segment où les crus mésiales sont adossées est plus ou moins long et responsable de la projection de la pointe du nez ainsi que de la forme des narines. Celles-ci sont très allongées lorsqu’il est long, ou au contraire à grand axe horizontal lorsqu’il est très court comme dans certains nez ethniques, dans le syndrome de Binder et dans les séquelles de fentes nasolabiales. Aucun allongement n’est possible dans ce segment, car la peau adhère intimement aux cartilages.


Le segment III correspond aux pieds des crus mésiales qui présentent un élargissement variable. Un pied de columelle large peut être causé par la divergence des crus mésiales en arrière, en rapport avec une épine nasale large et un septum débordant vers le bas. L’allongement de ce segment peut être effectué par sutures transfixiantes rapprochant les pieds des crus mésiales ; l’effet obtenu est comparable à celui d’une plastie en VY, permettant un léger gain de projection grâce au meilleur appui du support mésial sur l’épine nasale.


Le segment IV, situé entre les pieds des crus mésiales et l’épine nasale, est le seul parmi les segments qui ne comporte pas de cartilage et il est assez extensible (voir figure 3-17). Il peut être allongé en avançant la columelle sur un étai columellaire qui peut, selon les cas, s’appuyer ou non sur l’épine nasale. Une meilleure projection est ainsi obtenue, accompagnée d’un changement de la forme des narines qui est plus allongée d’avant en arrière.




MÉCANISMES DE SUPPORT DE LA POINTE DU NEZ


La correction de la pointe du nez nécessite une reconstruction en trois dimensions qui implique une bonne évaluation des mécanismes de support de la pointe sur chaque patient, car ces supports varient en fonction de l’anatomie des cartilages et de la qualité du revêtement cutané.


Les dômes peuvent être étroits ou larges, les crus intermédiaires et les pieds des crus mésiales plus ou moins longs et divergents. Les téguments qui les recouvrent sont d’une épais seur et d’une élasticité variables. L’ensemble de ces facteurs entrent en jeu dans toute modification effectuée au niveau de la pointe du nez.


Qu’il s’agisse d’augmentation ou d’une réduction de la projection de la pointe du nez, un équilibre doit exister entre la résistance des structures cartilagineuses et les caractéristiques des tissus de recouvrement. L’élasticité cutanée est importante dans l’augmentation aussi bien que dans la réduction.



Mécanismes de support les plus importants


Ces mécanismes sont les suivants.








Mécanismes de support moins importants


Il faut tenir compte :







Chaque geste chirurgical – incision, décollement cutané, résection du cartilage alaire et recul de l’arête dorsale, technique de suture, greffes cartilagineuses – doit préalablement être pensé et exécuté de façon à renforcer, préserver ou affaiblir les supports de la pointe du nez (figure 3-4)








CAS CLINIQUE




Correction












Commentaires. La projection de la pointe du nez a été réduite en agissant sur les facteurs extrinsèques : affaiblissement des supports de la pointe, et réduction de la tension par réduction des bords antérieur et caudal du septum ainsi que de l’épine nasale.






OBJECTIFS DE LA CHIRURGIE DE LA POINTE DU NEZ


Les objectifs de la chirurgie de la pointe du nez nécessitent :






La voie d’abord externe est très utile dans la majorité des cas, non seulement parce qu’elle permet un diagnostic très précis des déformations totalement libérées, mais aussi parce qu’elle offre plusieurs options dans la correction des différentes déformations, qui sera effectuée avec plus de facilité et de précision.


Dans le but d’obtenir une projection satisfaisante par rapport à l’arête nasale, il est parfois possible d’abaisser l’arête par petites recoupes successives au niveau du bord antérieur septal et des cartilages triangulaires, jusqu’à obtenir la meilleure définition. Cela est possible lorsque la projection de la pointe du nez est suffisante avec un bon support mésial, la voûte ostéocartilagineuse étroite avec peau élastique, et quand les cartilages alaires et triangulaires présentent une bonne résistance (figure 3-6). Mais lorsque la columelle est courte, les cartilages faibles et peu résistants, la bosse cartilagineuse importante et la peau épaisse ou sans élasticité, un abaissement du bord antérieur septal fait de façon systématique risque d’aboutir à un bec de corbin, avec pointe ronde.



Il est préférable, quand les conditions ne s’y prêtent pas, d’être plus conservateur et de favoriser les techniques de greffes cartilagineuses et de sutures en cas de peau épaisse ou de cartilages faibles.




MODIFICATIONS DES CARTILAGES ALAIRES


Les modifications de la pointe ne seront entreprises qu’après avoir obtenu une base nasale stable.


Les crus mésiales et les crus intermédiaires, les dômes et les crus latérales peuvent être modifiés en utilisant selon les cas incisions, résections, techniques de sutures et greffes cartilagineuses.



Incisions et résections cartilagineuses






Dômes


Au niveau des dômes, il était classique de faire des incisions parallèles pour modifier des dômes larges ; mais le risque est de voir apparaître une irrégularité ou saillie cartilagineuse, en particulier en cas de peau fine. Les techniques de suture remplacent avantageusement ces incisions cartilagineuses, car elles peuvent être réglées avec précision.


Quelles que soient les incisions ou résections effectuées au niveau des dômes, il faut reconstituer la continuité de l’arche alaire.


L’interruption au niveau des dômes peut se faire par incision, suivie ou non de résection. L’incision est le plus souvent effectuée au niveau du versant interne du dôme, en dedans de l’encoche qu’il présente à son bord caudal. Le rétablissement de la continuité alaire est nécessaire pour éviter un déplacement et peut se faire soit par sutures des extrémités libres, soit par sutures après chevauchement du dôme sur la crus intermédiaire. Dans ce cas, le nouveau dôme constitué aux dépens de la portion adjacente de la crus latérale est plat et devra être arrondi à l’aide d’une suture transdôme.


Les résections au niveau des dômes sont indiquées en cas de :




En cas de peau fine, il est souhaitable de placer une greffe de camouflage (greffe écrasée) au niveau des dômes.




Techniques de suture


Certaines sutures cartilagineuses ont été utilisées pendant plusieurs décennies. Les nouvelles techniques de suture constituent une méthode remarquable et fiable de correction des cartilages alaires, car elles permettent de modifier leur forme et leur position avec un résultat naturel.


Les sutures sont de préférence effectuées au PDS (5/0) qui est résorbable après 6 mois. L’effet obtenu dépend de l’importance de la traction, de l’épaisseur et de l’élasticité du cartilage ainsi que de la largeur du cartilage et du degré de décollement des tissus de recouvrement. Leur effet est plus limité avec des cartilages faibles et dans les déformations importantes des cartilages alaires.


Leurs principales indications sont les déformations modérées de la pointe et un manque de définition. L’une des plus fréquemment utilisées est la suture transdômes, permettant le rétrécissement de dômes larges.


On décrira ces sutures dans l’ordre dans lequel elles devraient être pratiquées.





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Aug 7, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on de la pointe du nez

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