d’abord externe

Chapitre 2 Voie d’abord externe




AVANTAGES


Les avantages de l’abord transcolumellaire concernent le diagnostic mais aussi la technique.



Diagnostic


Une exposition parfaite des cartilages alaires peut être obtenue mais sans déformations de ceux-ci, comme c’est le cas lors de l’éversion des cartilages ou de l’exposition en « anse de seau » où la déformation des cartilages est d’autant plus grande que les narines sont étroites et le segment columelloapical plus grand.


Par la voie endonasale, l’anatomie des structures cartilagineuses sous-jacentes n’est que supposée en fonction des anomalies du relief, et cela n’est pas toujours aisé lorsque la peau est un tant soit peu épaisse. De plus, certaines déformations qui n’apparaissaient pas lors de l’inspection sont libérées par le décollement et peuvent se manifester par une déformation ou une asymétrie secondaire (figure 2-1).



L’abord externe permet d’observer directement des zones qui ne peuvent être vues en utilisant une autre technique, en particulier la région sus-apicale où existe normalement une dépression cartilagineuse plus marquée que la ligne de profil cutanée (ceci étant lié à l’épaisseur des tissus mous et à la convexité des crus latérales). Une déviation septale minime est mieux appréciée par cet abord que par une voie endonasale.



Technique


Sur le plan technique, les avantages de l’abord transcolumellaire sont multiples.


Il permet une résection précise d’un excès des crus latérales laissant des cartilages symétriques. En vue directe, l’importance des résections peut être mieux évaluée en fonction des caractéristiques des cartilages et effectuée en monobloc, ce qui est utile lorsque des greffes sont envisagées.


Il favorise la reposition des cartilages dont la forme peut être modifiée par des sutures. Une convexité excessive des cartilages ne nécessite pas nécessairement une résection importante et peut parfois être corrigée par un rapprochement des deux crus latérales à l’aide de sutures. Une résection des dômes peut être effectuée avec précision et éventuellement suivie d’un rétablissement de l’arche alaire par chevauchement des extrémités cartilagineuses.


Lorsque les crus intermédiaires sont longues et divergentes, il est possible d’augmenter la projection de la pointe du nez en rapprochant les dômes et en les suturant dans la position désirée.


Un « dégraissage » prudent de la surface interne de l’enveloppe cutanée peut également être réalisé par résection des lobules graisseux délicatement tractés par une pince à griffe ; cependant, on ne doit en aucun cas entamer la face profonde du derme.


L’abord externe permet de reconstituer l’anatomie normale le plus souvent à l’aide de greffes cartilagineuses. Celles-ci sont placées et stabilisées avec précision dans la moitié inférieure de la pyramide nasale : au niveau de la pointe du nez, au niveau du tiers moyen où des greffes dorsonasales et des spreader grafts peuvent être plus facilement suturés. De même, des greffes cartilagineuses au niveau des ailes du nez et un étai columellaire peuvent être positionnés de façon précise et simple, et des montages sophistiqués aisément réalisés.


L’exposition des déformations et leur grande variété permettent un enseignement plus efficace en permettant de faire la corrélation entre l’anatomie réelle des structures sousjacentes et l’anatomie observée en surface.


Dans les rhinoplasties secondaires, et en particulier au niveau de la pointe du nez, les reconstructions plus délicates bénéficient d’une meilleure exposition pour le diagnostic mais aussi pour la correction (figure 2-2).



Malgré tous les avantages énumérés ci-dessus, il n’est pas recommandé aux débutants d’utiliser l’abord externe qui procure une fausse sécurité du fait que les structures sont mieux exposées. Le risque de défauts secondaires difficiles à corriger est loin d’être négligeable en l’absence d’une bonne maîtrise des techniques de rhinoplastie par voie endonasale qui doivent constituer la formation de base, et en particulier la précision des incisions d’abord et des plans de décollements. De plus, l’intervention étant beaucoup plus longue pour le débutant, cela peut accroître l’œdème de façon importante.


Certains chirurgiens habitués à la voie endonasale sont choqués par l’incision externe, mais n’utilisent-ils pas parfois des incisions externes alaires ? En réalité, la cicatrice columellaire est très courte puisqu’elle ne dépasse pas 5 à 6 mm en surface et 1 à 2 mm latéralement ; elle est plus courte que les cicatrices externes consécutives à des résections alaires et elle est située dans une zone d’ombre comparable aux cicatrices sousmentales de lifting, d’augmentation mentonnière ou de liposuccion sous-mentale. De toute façon, la cicatrice ne constitue pas un problème si le patient est satisfait du résultat, et il ne peut la voir que lorsque la pointe du nez est remontée.


La qualité de la cicatrice columellaire dépend de plusieurs facteurs. L’incision ne doit pas être rectiligne mais en marche d’escalier ou en « V » inversé pour prévenir une rétraction.


La dissection doit être faite au ras du cartilage et non pas du derme, de façon à obtenir un lambeau columellaire d’une épaisseur suffisante. Les sutures doivent être soigneuses.


Les cicatrices de mauvaise qualité sont souvent associées à un mauvais résultat. Il peut s’agir d’une cicatrice trop antérieure ou rétractile avec discrète encoche vue de profil, parfois d’une petite encoche au niveau de l’ourlet de l’orifice narinaire liée à un fil trop serré. On peut aussi observer un bourrelet cicatriciel latéralement par absence de sutures de la peau vestibulaire avec mauvais affrontement des berges.


La nécrose cutanée est exceptionnelle étant donné la vascularisation importante de la pointe du nez. Elle peut survenir lorsque la dissection a été effectuée dans un plan trop superficiel ou lorsqu’une cautérisation d’un vaisseau est faite avec une intensité importante. Lors de la réduction du pied de l’aile narinaire, il est recommandé de ne pas prolonger l’incision audessus du sillon narinaire, ni de l’étendre en profondeur pour éviter de blesser l’artère alaire qui constitue la principale artère nourricière de la pointe du nez.



Indications et contre-indications



Indications


Des orifices narinaires étroits constituent une bonne indication. Il en est de même d’un segment columello-apical long qui rend difficile l’éversion des cartilages ou l’extériorisation en anse de seau (voir figure 2-40).



Les déviations importantes, notamment du bord antérieur septal, peuvent être corrigées plus facilement. La mise en place d’attelles cartilagineuses pour corriger une courbure très marquée de ce bord ou pour maintenir des fragments trop mobilisés par les incisions cartilagineuses est plus aisée.


Les asymétries de la pointe du nez peuvent ainsi être corrigées, en particulier dans les séquelles de fentes nasolabiales où l’incision externe a depuis longtemps trouvé une indication de choix.


Les petites perforations septales peuvent être plus facilement fermées, les sutures profondes étant moins difficiles à faire que lors d’un abord endonasal.


Les déformations des rhinoplasties secondaires, en particulier au niveau de la pointe du nez et des ailes, constituent l’une des indications les plus fréquentes.


Lorsque le saignement est important, il est toujours possible d’effectuer l’hémostase par une coagulation fine et sélective, après avoir sectionné la columelle et relevé l’enveloppe cutanée. L’intervention peut ainsi être poursuivie dans de meilleures conditions.



Contre-indications


En dehors de l’insuffisance de formation chirurgicale et en pensant aller à la facilité, on risque d’aboutir à des séquelles difficiles à corriger. Les contre-indications de l’abord transcolumellaire sont constituées par les déformations modérées qui peuvent être facilement corrigées par un abord endonasal, qui permet de placer des greffes au niveau des différentes parties du nez. Toutefois, la précision qu’offre l’abord externe est beaucoup plus grande, aussi bien dans la préparation du lit receveur de la greffe que dans sa fixation sous contrôle direct.


Chez certains patients multi-opérés et qui présentent des tissus très cicatriciels avec columelle rétractée, il est préférable d’utiliser soit une incision externe sagittale médiocolumellaire, qui permet d’effectuer des décollements modérés mais précis, de placer des greffes cartilagineuses dans la columelle et sur la pointe du nez et même une greffe osseuse dorsonasale, soit à une voie endonasale.


Il existe une relative contre-indication chez les patients présentant une peau épaisse en raison d’un œdème durable et plus important ; il est préférable de limiter l’étendue de la dissection chez de tels patients.


Chez les patients à peau noire, l’incision columellaire ne constitue pas une contre-indication et les cicatrices chéloïdes à ce niveau n’ont jamais été rapportées. En revanche, la cicatrice est parfois plus visible sur certaines peaux blanches très fines, presque translucides en particulier lorsque la pointe du nez est relevée.


Certains chirurgiens hésitent à utiliser un abord externe lorsque le volume des greffes cartilagineuses placées au niveau de la pointe du nez est important, par crainte de désunion de la plaie. Le risque est inexistant si la peau est relativement souple, et si les sutures sont soigneusement effectuées non seulement au niveau de la columelle, mais aussi latéralement au niveau du segment mésial de l’incision. Le décollement relativement large effectué au-dessus de la pointe du nez permet une meilleure répartition de la couverture cutanée et réduit la tension au niveau des zones greffées.




TECHNIQUE


L’anesthésie générale est préférée dans la majorité des cas. Une mèche imprégnée de Xylocaïne naphazolinée® à 5 % est préalablement placée dans chaque fosse nasale.



Tracés, infiltration


Le tracé de l’incision transcolumellaire, les limites des crus latérales, du bord inférieur des os du nez et les limites des résections projetées sont préalablement effectués (figure 2-3 A, B).



L’incision columellaire en marche d’escalier ou en « V » inversé est préférable à une incision rectiligne susceptible d’entraîner une cicatrice rétractile. Cette incision est placée à mihauteur de la columelle, ou à son niveau le plus étroit. Quel que soit le siège de l’incision, elle doit toujours être située en arrière de l’apex des orifices narinaires. Une incision placée au niveau de la jonction columellolabiale laisse une cicatrice de bonne qualité, mais présente l’inconvénient d’avoir un lambeau cutané plus long, avec un risque augmenté de souffrance de son extrémité. Une telle incision peut être utilisée lorsque la columelle est très courte ou a une base étroite.


Quel que soit le type d’incision, il est essentiel de conserver lors de la suture une continuité parfaite de l’ourlet du rebord narinaire ; dans ce but, un tracé est effectué et deux repères sont faits à l’aide d’une aiguille imprégnée d’encre aux extrémités de l’incision très près du rebord narinaire.


On procède ensuite à l’infiltration. Infiltration et décollements doivent être effectués dans les espaces décollables qui constituent des plans anatomiques où la dissection est plus facile et moins hémorragique (figure 2-3 C, D) :





Une infiltration « en losange » de quelques centimètres cubes de Xylocaïne adrénalinée® à 1 % est effectuée au niveau de la peau à partir d’un point situé légèrement en dedans et audessous de l’orifice du nerf sous-orbitaire, puis le long du tracé d’ostéotomie latérale, vers la racine, vers l’aile du nez et l’épine nasale. Ensuite, 2 ou 3 cm3 sont infiltrés le long du dorsum au ras du squelette ostéocartilagineux, ce qui facilite la dissection dans le plan sous-périosté et permet surtout, en cas de peau fine, de conserver une épaisseur de tissus mous suffisante pour assurer une bonne couverture des structures sous-jacentes.


L’infiltration endonasale est faite en s’aidant d’un spéculum court, à la face superficielle des cartilages alaires après avoir repéré leur bord inférieur, puis au niveau de la plica nasi et de l’espace intersepto-columellaire ; au niveau de la muqueuse septale, l’infiltration doit se faire dans le plan sous-périchondral et au niveau du plancher nasal dans le plan sous-périosté où quelques centimètres cubes suffisent et préparent la dissection (figure 2-3 E, F).



Incisions


La localisation précise du bord inférieur de la crus latérale n’est pas facile ; en effet, ce bord n’est pas parallèle au bord narinaire, mais remonte plus ou moins haut en arrière selon la configuration anatomique du cartilage. Sa localisation permet une incision marginale qui longe le bord inférieur du cartilage alaire (figure 2-4).



Lorsqu’une incision intracartilagineuse doit être pratiquée, celle-ci peut être effectuée à une distance précise de ce bord (5 à 8 mm) qui sert de repère sans risque de résection excessive. Pour visualiser au mieux le bord inférieur du cartilage, la narine est éversée à l’aide d’un crochet double et d’une contre-pression exercée par le doigt externe. La saillie du bord inférieur de la crus latérale blanchit la peau vestibulaire sous la pression. Ce bord peut aussi être repéré par un léger ressaut au passage du manche du bistouri ou d’un instrument à extrémité mousse. Le bord inférieur de la crus latérale n’est pas parallèle au rebord narinaire, mais remonte en haut et en arrière de façon plus ou moins importante selon la configuration anatomique du cartilage.


L’incision intersepto-columellaire, qui est couramment utilisée dans la rhinoplastie par voie endonasale, peut être utilisée lors d’un abord externe, si un raccourcissement du bord antéro-inférieur septal est nécessaire ou pour aborder le septum (figure 2-5).



L’incision intersepto-columellaire doit être placée à 5–6 mm de l’incision médiale infracartilagineuse et être symétrique. Dans ce but, un crochet double est placé sur la ligne médiane, deux crochets simples tirant vers le bas le pied de la columelle. Une incision courte est faite avec le bistouri à la partie antérieure du septum membraneux sans être prolongée jusqu’à l’épine nasale pour préserver les attaches des pieds des crus mésiales au bord inférieur du septum qui constituent l’un des supports importants de la pointe du nez. En revanche, l’incision sera prolongée jusqu’à l’épine nasale si on désire un affaiblissement du support mésial, si un raccourcissement important est nécessaire et pour effectuer des modifications des rapports entre le rebord narinaire et la columelle.


On peut effectuer le raccourcissement septal avant toute action sur l’arête ou sur la pointe. Cela permet une évaluation précise de la quantité de la bosse à réséquer (figure 2-6).



Un raccourcissement du bord caudal du septum de même que la résection de l’épine nasale peuvent être faits par la voie externe. S’il existe un excédent de muqueuse, il peut être résorbé par un redrapage en arrière des muqueuses ou par résection en utilisant une incision transfixiante. On peut également, après décollement très large des muqueuses, faire des points de capitonnage après avoir fait glisser les muqueuses vers l’arrière pour résorber un excès de muqueuse. Dans l’appréciation de l’importance du raccourcissement, il faut tenir compte d’un effet de rotation de la pointe du nez qui est observé après la résection de l’excès supérieur des crus latérales, la résection triangulaire de la partie inférieure des crus intermédiaires et le recul de l’arête nasale.


La forme de la résection du bord antéro-inférieur septal dépend de la déformation. Elle peut être :





Les incisions infracartilagineuses et la dissection des parties molles sont effectuées de la même façon que dans la voie d’abord marginale qui conduit à l’exposition en « anse de seau ». L’incision est aussi proche que possible du bord inférieur du cartilage alaire préalablement repéré grâce à une contre-pression externe qui fait saillir et pâlir la peau vestibulaire en regard (figure 2-7A, B, C). Mais au niveau de la columelle, il est préférable de placer l’incision de la peau vestibulaire à 1 mm du bord de l’orifice narinaire de façon à préserver un petit segment de peau vestibulaire. L’incision doit être effectuée d’une main légère sans entamer le cartilage sous-jacent.




Dissection du lambeau columellaire


La peau vestibulaire de la crus mésiale est ensuite séparée du cartilage à l’aide de ciseaux pointus sur 1 ou 2 mm, ce qui facilite la suture terminale indispensable, en particulier lorsque des greffes cartilagineuses ont été placées. Le décollement est ensuite effectué aux ciseaux pointus au ras des crus mésiales de façon à obtenir un lambeau columellaire aussi épais que possible (figure 2-7D).


L’incision transcolumellaire rejoint les extrémités mésiales des deux incisions marginales à hauteur de la partie moyenne de la columelle. Une grande minutie doit être portée à la dissection des extrémités et des coins du lambeau columellaire, car c’est à ce niveau que des défauts cicatriciels peuvent être observés.


Après avoir effectué une incision transcolumellaire allant jusqu’au plan de dissection et sans entamer les bords inférieurs des crus mésiales, les berges de l’incision sont séparées à l’aide de ciseaux pointus qui les écartent facilement (en l’absence de tissus cicatriciels) (figure 2-7E, F).


La dissection du lambeau columellaire va pouvoir s’effectuer à l’aide de ciseaux mousses ou même à la compresse dans le plan de dissection recouvrant les crus mésiales. Le lambeau columellaire est très fragile et doit être manipulé avec le plus grand soin en évitant une traction trop vigoureuse par le crochet qui le soulève (figure 2-8 A, B, C).



Dès que la dissection des parties molles de la pointe du nez a été effectuée à la surface des crus latérales et des dômes, le crochet est remplacé par un écarteur en « S » à bord mousse moins traumatisant. Il est essentiel de préserver l’intégrité du lambeau columellaire en utilisant le moins possible d’instruments agressifs, et en évitant de le traumatiser à l’aide d’une pince à griffes.




Décollements et exposition



Tiers inférieur de la pyramide nasale


La dissection doit être symétrique et suffisante pour exécuter les gestes nécessaires, mais elle ne doit préserver les attaches musculaires du cartilage (voir figure 1-17). Ces dernières sont essentiellement concentrées à ce niveau et à la partie postérieure de la jonction cartilage alaire-cartilage triangulaire.


Au bord supérieur du cartilage alaire existe une couche fibreuse longitudinale constituée par le périchondre et le tissu fibreux qui sont fusionnés en une seule couche (figure 2-9) ; à ce niveau s’insèrent également quelques fibres musculaires du SMAS (superficial musculoaponeurotic system). Il est donc préférable de tendre vers le bas la crus latérale à l’aide d’un crochet, ce qui permet de dérouler le retournement en « J » du bord inférieur du cartilage triangulaire et facilite l’identification du plan sus-périchondral. Une fois ce plan atteint, le décollement devient relativement aisé.



Lorsque le revêtement cutané est d’épaisseur suffisante, le tissu cellulograisseux recouvrant la surface des cartilages peut être excisé, ce qui permet d’effectuer les corrections désirées sur des structures cartilagineuses brillantes et lisses.


La dissection est ensuite étendue vers le haut, dans le plan situé sous le SMAS (figure 2-10A, B).



L’hémostase est facilement accomplie par une coagulation fine sélective et réglée à une faible intensité. En dehors des artérioles columellaires, branches de l’artère labiale supérieure, qui après section columellaire sont parfois bien individualisées et cautérisées, on retrouve souvent à la face interne du revêtement cutané deux artérioles dorsales à trajet vertical qui sont délicatement cautérisées (figures 2-11 et 2-12).




L’exposition est toujours excellente ; elle permet non seulement un diagnostic précis des déformations, mais aussi des corrections précises et une bonne stabilisation des greffes. Elle est ici obtenue à l’aide de trois instruments et sans aucune aide de l’assistant : un écarteur en S est amarré à une pince à champs modifiée ; deux pinces à hémostase placées sur les tissus mous réclinent les dômes latéralement (figure 2-13).



Le lambeau cutané étant récliné, on peut observer certaines particularités anatomiques telles que le ligament rejoignant les dômes ; il est bien individualisé en écartant ceux-ci à l’aide de crochets (figure 2-14).



Par ailleurs, on peut évaluer la taille, la résistance, l’élasticité des cartilages alaires et surtout apprécier leur forme. Les crus latérales présentent parfois une hauteur importante mais sans déformation apparente, ce qui montre qu’il n’est pas toujours nécessaire de réséquer une partie de ces cartilages pour obtenir la correction désirée. L’anatomie des crus latérales et des crus mésiales est parfaitement visualisée, sans déformations, et l’on est parfois surpris par des anomalies, des asymétries que l’on ne pouvait pas soupçonner par le seul examen externe : les crus mésiales sont souvent irrégulières et sinueuses, en particulier lorsque la projection est augmentée. Ces déformations qui n’apparaissaient pas ou peu lors de l’examen externe sont « libérées » par la dissection et se manifestent de façon plus évidente. Cela explique certains défauts secondaires observés après un abord endonasal avec extériorisation en anse de seau, où il est cependant possible d’observer les déformations des cartilages.


On peut également apprécier les rapports des dômes l’un par rapport à l’autre, leur distance, l’angle de divergence des crus intermédiaires en vue inférieure et l’angle de rotation columello-apical en vue de profil.


L’abord externe permet d’avoir une vue directe sur la région sus-apicale dont la forme va déterminer le modelé de la pointe du nez ; la position de l’angle septal par rapport à celle des dômes peut être localisée de façon précise. Le profil sus-apical dépend de l’épaisseur des téguments, mais aussi de la forme plus ou moins concave ou convexe des crus latérales et de la position du bord antérieur et de l’angle septal (figure 2-15A, B).



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Aug 7, 2017 | Posted by in GÉNÉRAL | Comments Off on d’abord externe

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