44. Contraceptifs Oraux
Les contraceptifs oraux induisent des effets secondaires dont les plus importants sont des accidents thrombophlébitiques.
Les contraceptifs oraux visent à supprimer la conception par l’absorption de substances chimiques. Ils inhibent l’ovulation et sont également appelés anovulatoires.
On avait observé en 1934 que la progestérone, l’œstrone et la testostérone empêchaient la ponte folliculaire par inhibition des gonadotrophines hypophysaires. Cette observation n’avait pas eu d’application jusqu’à la synthèse de dérivés hormonaux actifs par voie buccale.
En 1950, Pincus pense à la progestérone comme anticonceptionnel. En 1956, il utilise un progestogène, le noréthynodrel qui est administré entre le 5e et le 25e jour du cycle œstral chez la femme. Une large expérimentation a lieu à Porto-Rico. La seule utilisation d’un progestatif présente de nombreux inconvénients: règles irrégulières, atrophie de la paroi utérine et de la paroi vaginale. Dans la première expérimentation de Pincus le noréthynodrel était souillé d’un œstrogène, le mestranol, intermédiaire de synthèse de noréthynodrel, qui équilibrait la formule. En effet si l’administration d’un progestatif seul ou d’un œstrogène seul bloque l’ovulation par freinage de l’antéhypophyse, cette action est accompagnée d’effets secondaires tels que les saignements utérins avec l’œstrogène, la suppression des règles et des troubles trophiques de l’utérus et du vagin avec le progestatif.
L’association d’un progestatif et d’un œstrogène semble la meilleure formule.
Mécanisme d’action des anovulatoires
Pendant la première phase du cycle ovarien, il se fait une sécrétion basale de FSH et de LH qui dépend des noyaux de l’hypothalamus moyen.
L’ovulation apparaît lors de la décharge cyclique de LH sous l’influence de l’hormone de libération de l’hormone luténisante LHRH mise en jeu par l’hypothalamus antérieur.
Les œstrogènes inhibent la sécrétion de FSH (mais stimulent la sécrétion de LH) Les progestogènes inhibent la décharge cyclique de LH et certains, comme le noréthynodrel ou le lynestrénol, inhibent la sécrétion de LH (fig. 44.1).
Fig. 44.1 |
Ainsi l’action antiovulatoire des progestogènes est potentialisée par les œstrogènes.
À l’origine deux méthodes ont été utilisées, la méthode dite combinée ou associée et la méthode dite séquentielle. Aujourd’hui, s’ajoute la méthode triphasique.
Méthode associée
Cette méthode, dite monophasique, entraîne l’inhibition de la sécrétion de FSH et LH, l’atrophie de l’endomètre et le tarissement de la glaire cervicale.
Trois jours après l’arrêt du traitement les règles surviennent. Cette méthode est la plus efficace. Néanmoins elle peut provoquer une atrophie très marquée de l’endomètre et entraîner des hémorragies irrégulières pendant le cycle ovarien et l’absence d’hémorragie de privation.
Certaines associations sont moins riches en éthinyl-œstradiol, 30μg au lieu de 50μg, pour réduire les effets indésirables œstrogéniques (Minidril, Cilest, etc.). Certaines associations sont encore moins dosées en œstroprogestatifs: Minesse (éthinylestradiol 15μg, gestodène 60μg). Elles sont dites microdosées.